(Pas certain que l'image des uns et des autres en sorte grandie...)
Dans la mesure où on n'est pas dans un cadre compétitif, que personne d'autre ne sera lésé en terme de classement, c'est vraiment une question d'éthique personnelle.
Sur l'aspect physiologique: comme expliqué dans l'article de S&V, les effets du Diamox se basent sur une réabsorption diminuée du sodium dans les reins (bloc de l'anhydrase carbonique), provoquant diurèse et donc réduction du volume plasmatique. A ce que je sache, on pense que la baisse de tension en résultant est responsable de la résolution des maux de tête, bien qu'on n'aie pas encore complètement identifié pourquoi les diurétiques en général améliorent l'état d'un sujet au MAM. Dans tous les cas, il s'agit d'effets à court terme, de l'ordre de quelques heures, la fonction rénale étant très vite rétablie (et heureusement).
A partir de là, le Diamox peut être pris lors d'une première exposition à l'altitude (ou juste avant), pour faciliter l'adaptation (et quand même éviter potentiellement des malaises
). Il ne servira et ne modifiera en revanche rien sur le long terme (on ne deviendra pas "plus adapté"). Personnellement, j'en ai aussi utilisé lors de ma traversée des Andes à vélo en solo (cols à 4500m avec un "mulet" de 45kg -bagages et tente compris-), car, en cas de malaise, je ne pouvais compter sur personne d'autre (par endroits à 40km -et un col- du premier village).
C'est vraiment une question d'éthique personnelle: où placer le curseur éthique en fonction des risques. Pour moi la sécurité passait avant l'éthique dans ce cas précis (le risque avec le MAM c'est que plus on est "fit", plus on y est exposé, et plus les effets sont soudains, sans voir venir le malaise).
Pour avoir discuté avec d'autres cyclos dans le genre (il y en a des centaines chaque année qui font des 4000 à vélo), le Diamox est couramment utilisé en préventif, de la même façon qu'en alpinisme, et c'est bien normal.
Là où je m'interroge plus, c'est pour le cas précis de M. Prébois: on est quand même dans un cadre différent du cyclovoyageur en autonomie. Manifestement (équipement sur la photo), il était suivi par une équipe. Dès lors, l'aspect sécuritaire en ne comptant que sur soi est quand même nettement moins prégnant. De plus, le fait d'être un personnage "public" et de vendre ensuite ses récits l'expose à ce genre de commentaires, à lui d'assumer.
A lui d'expliciter ses raisons, même s'il est vrai aussi que l'article de S&V n'est pas un grand moment de journalisme: s'il se veut provocateur, comme d'habitude dans la rubrique, ils auraient pu quand même arrondir un peu les angles en explicitant un peu plus les us et coutumes en haute montagne. C'est également un peu léger sur les enjeux physiologiques du Diamox sur le long terme (qui sont nuls).