Christian Robin a écrit :Ecoute: je ne vais pas batailler en installant une polémique entre LoPapy et Tim Noakes.
Dommage !!!
Christian Robin a écrit :
1) Eric D nous dit qu'après l'épreuve, il avait perdu plusieurs kilos ( dans les 3 ou 4, tu me pardonneras d'avoir la flemme anti scientifique de rechercher), qu'il avait dégueulé etc. ( déjà dit).
Rapproche cela de ce que dit Tim Noakes: " The only way accurately to determine the level of an athlete’s state of hydration after prolonged exercise is to
measure the body weight before and after exercise and, better, to measure the change in body water.
je ne compte pas me taper la trado du bouquin de Tim Noakes: ce que j'en lis sur le web:
a) la déshydratation n'explique pas tout, ce que je crois volontiers
b) que la cause du collapsus des athlètes est dû à une baisse de tension, parce que le volume sanguin se répartit majoritairement dans le bas du corps, et qu'il suffit de surélever les membres inférieurs pour que le collapsus cesse ( Silverole te dirait que depuis que l'homo est erectus, depuis 2 millions d'années, il en va ainsi...)
c) que la sensation de soif est le meilleur signe d'un manque d'eau
qu'il ne sert à rien de prévenir abusivement ( d'accord avec cette affirmation)
d) qu'un excès d'hydratation peut provoquer une hyponatrémie mortel ( par dilution)
e) que la majorité des athlètes post marathon n'était pas déshydratée ( à mon humble avis, il y a une différence entre 3/4 heures d'effort ( je crois que c'est dans cette fourchette qu'arrive le gros de la troupe), et les 10/15 heures d'un IM....j'ai vaguement le sentiment que la majeure partie de la population peut marcher 3/4 heures en montagne - même si l'effort est inférieur, OK) , mais 10/15 heures, c'est une autre paire de manches, non ?
Maintenant, je n'ai pas eu accès à la partie "positive" de sa théorie: sans doute pourras-tu nous éclairer là-dessus...
je ne veux pas mourir idiot
en attendant ( de mourir), je répète que Tim Noakes, pour ce que j'en ai lu, combat à juste titre un ABUS, tout comme on pourrait trouver abusif le régime Dukan, "tout protéines", qu'il faudrait s'entendre sur la sensation de soif qu'éprouvent un novice et un sportif même de bas niveau, expérimenté ( rappelle- nous au passage combien les cyclistes du TDF consomment de bidons sur une étape: OK, ils s'arrosent beaucoup avec - quand c'est de l'eau pure-
)
1) Exact pour les kilos perdus (car il dépasse les 2%). En ce qui concerne la perte de poids Noakes mentionne plusieurs points :
• Environ 2 kg d’eau sont nécessaires au stockage de glycogène et donc peuvent être perdus pendant l’effort sans signifier aucune déshydratation.
• Il estime à 2% la perte de poids qui n’entraîne pas de baisse de performance chez tous les sujets (en revanche un gain de poids > 1% entraînerait systématiquement une perte de performance).
• Nous ne sommes pas égaux face à la perte de poids. Pour certains la limite se situe à 2% et pour d’autres à 10%.
En revanche le vomissement n’est pas un symptôme de déshydratation pour Noakes. Mais il l’est pour l’hyponatrémie (bon ce n’est pas la cas pour Eric, c’était juste pour dire
).
http://www.humankinetics.com/excerpts/e ... ponatremia
. Nausea and vomiting
These symptoms result either from an increased intracerebral pressure caused by brain swelling or the presence of a large volume of unabsorbed fluid in the stomach and intestine, or perhaps a combination of both.
Especially the vomiting of large volumes of clear fluid (water) can occur only if the rate of fluid intake has been excessive. Similarly, the presence of excess unabsorbed fluid in the gut will cause a sensation of fluid sloshing around in the intestines. Neither of these symptoms can occur in dehydration, since in dehydration the content of water lying free in the intestine is reduced.
b) Je pense que tu fais référence ici au traitement qu’il préconise pour ceux qui souffrent d’hyponatrémie. Il insiste en effet beaucoup sur le diagnostic à faire et surtout sur le fait qu’il faut se calmer sur la perfusion. La perfusion, c’est bien pour ceux qui sont déshydratés ; c’est fatal pour ceux qui souffrent d’hyponatrémie. Quand on voit qu’au marathon de Boston en 2002, 13% des coureurs suivis souffraient d’hyponatrémie on comprend son inquiétude. Bon… je sais LoPapy dirait « Vouiii mais ils ont bu des tonnes d’eau juste avant la prise de sang ». À mon avis cet argument n’est pas très sérieux car d’abord il n’y a pas eu que Boston et ensuite il suffit de lire les 900 pages (!) de Lore of Running ou les 400 pages de Waterlogged pour se rendre compte que Noakes a, qu’on le veuille ou non, un minimum de rigueur scientifique (en tout cas il se donne du mal pour être séreux le bonhomme...).
e) Oui c’est également ce que je pensais. Mais il parle également des IM ou des Ultras. Il consacre notamment à la fin du livre un chapitre sur l’IM à Hawaï en donnant des chiffres très surprenants (comme par exemple que sur les 2405 triathlètes ayant eu une prise de sang entre 84 et 97, 761 avaient un taux de sodium sanguin < 135 mmol/L).
c)d) Oui, oui et oui sur le fait qu’il insiste surtout sur l’abus. À vouloir éviter la déshydratation à tout prix nous sommes passés dans l’excès inverse. Donc sa théorie positive comme tu dis est en fait extrêmement simpliste : il faut boire assez (pour éviter de dépasser son seuil de tolérance de perte de poids) mais pas trop et pour lui le meilleur moyen d’y arriver est de suivre son instinct de soif. Je comprends ce que tu veux dire sur le fait que ce n’est pas forcément évident mais c’est en fait très représentatif du problème que Noakes soulève (là c’est juste ma petite théorie). Notre instinct est brouillé par les milliers de messages que notre cerveau reçoit à travers les magazines, les pubs,etc… où il faut à tout prix combler un manque de boisson, de glucose, d’électrolytes, de machins, de trucs et de bidules. Donc après 10 km de course on est pris de panique (même si on a aucun symtôme) et en avant le gavage de Powermachin et de Gatobidule.
Juste encore un point qui est développé dans le livre et qui me paraît très intéressant. Il montre chiffres à l’appui que le principal facteur d’élévation de température du corps est la vitesse à laquelle on court et très peu la température extérieure ou la durée de l’exercice; et c’est la raison pour laquelle les coups de chaud (température du corps atteignant 42C) observés jusqu’ici sont la plupart du temps sur les distances courtes (par exemple 5 km où la vitesse est très élevée pendant un temps relativement long) et non sur les marathons où les vitesses des coureurs (et surtout pour les amateurs) sont très faibles.
On comprends mieux ainsi pourquoi un marathonien (disons de petit gabarit et une température extérieure de 10-15 C) courant à une vitesse de 6’-6’30/km risque de trop boire s’il s’enfile plus d’1l/hr.