Et le mental, bordel ?

[Mathdok]

De mon humble point de vue le mental ce n'est pas ceci en opposition à cela. Le mental c'est tout ce que vous avez dit, aussi bien à l'instant T quand ça pique, qu'en dehors des entrainements quand il faut être discipliné et faire le métier.

-Séances PMA sur le home trainer jusqu'à en vomir ou en côte jusqu'à manquer de tomber en fin de rep tellement on n'a plus de jus pour un coup de pédale supplémentaire et s'affaler sur le guidon à chercher l'air.
-Terminer les bras en croix après des rep de VMA.
-Essayer de tenir des pieds dans l'eau, décompter les longueurs restantes à cette allure impossible à conserver, taper au bout, sentir les poumons trop petits et... "2-1et hop!", repartir.
-Temps de soutien sur les sorties longues de 4-5H à se demander comment on va tenir encore 1H30, puis 1H, puis 30mn, puis 15, puis 10, 5, 4, 3, 2, 1...
-Puis ensuite enchainer à pied.
-Sortir par tous les temps, revenir cuit face au vent, être gelé d'entrée en se maudissant de ne pas s'être plus couvert, faire bruler les jambes pour revenir dans une roue alors qu'on est confit en sachant que si on rate le train on rentrera seul et dans la galère.
-Partir comme un fou à T2 puis accélérer à chaque fois qu'on sent qu'on fléchi.
-Aller rouler ou rentrer à vélo après une compet alors que tous les concurrents remontent dans leur bagnole.

Mais également:
-monter dans la bagnole pour se taper 30mn de route pour aller nager, le soir tard, en hiver, en passant par un col de montagne, après une grosse journée de taf et un entrainement boucherie à midi (le cumul étant mon cas de figure 3 fois par semaine).
-ne pas tomber dans le frigo en dehors des repas et des fins d'entrainement alors qu'on a faim.
-ne pas craquer sur le dernier disque ou film parce qu'il faut acheter de nouveaux boyaux.
-se coucher et se lever tôt pour bien récupérer et parfois se priver d'un super concert.
-mettre les chaussures à midi, les enlever à 13H25 en ayant que 5mn pour la douche et manger ensuite devant le PC.

Et tout ça jours après jours en se disant que c'est pas possible, c'est la dernière année.
Et puis finalement les 15 jours de coupure sont infernalement trop longs et le besoin de remettre ça est le plus fort.

[Tung]

-ne pas tomber dans le frigo en dehors des repas et des fins d'entrainement alors qu'on a faim.

Là faut du mental, du gros !

[fabraf]

Tout d'abord, merci à tous ! En ouvrant ce topic, je ne savais pas vers où il mènerait. La voie que vous avez choisie est intéressante...

Toutefois dans vos commentaires, je vois beaucoup d'adeptes de "il faut souffrir à l'entraînement" (par exemple, le post de Mathdok). Je ne suis pas totalement d'accord. D'abord, je pense qu'il faut distinguer
- les séances qu'on prévoit et qu'on réalise : celles-ci sont intériorisées, on connait leur durée, on maîtrise leur difficulté. En un mot, on est conditionné avant de partir. C'est peut-être ce qu'on appelle la motivation.
- les éléments extérieurs non programmés (accrocher une roue, un pied, un fort vent, un chemin bloqué, une ligne d'eau blindée...) qui vont modifier même à la marge la séance programmée. Il s'agit peut-être ici plus du mental. Comment tirer partie de ces conditions ?

De plus, vous m'amenez d'autres questions :
- à quelle fréquence faut-il pousser son mental, sa volonté ? Ne faut-il pas quelquefois "relâcher" le mental ? En clair, a-t-on un "capital" de mental ?
- concrètement, comment se fait le transfert de l’entraînement vers la compétition ? Se motiver pour accrocher une roue à l'entraînement ne signifie pas qu'on va s'arracher pour le faire en compétition (et inversement, certains se défoncent en compèt mais jamais à l'entraînement) ?

Enfin, en parlant très souvent de pousser son mental, je reconnais bien là l'état d'esprit des membres de ce forum. Mais vous ne traitez
_ni de la partie gestion de ce mental :
- comment l'entretenir ?
- comment ne pas en faire trop ? comment détecter qu'on s'épuise nerveusement ?
- quand lâcher prise ? d'ailleurs, est-il possible / admissible de lâcher (ou écourter une séance, supprimer une répétition...) ?[/list][/list]
_ ni de la partie plaisir : il serait impossible d'en prendre à l'entraînement pendant sa séance ?
_ ni des répercussions sur la vie perso et/ou pro ? peut-on être "tout le temps" à fond ?

Venner évoquait les champions. Ces derniers ne sont pas toujours les meilleurs physiquement et/ou techniquement mais ils ont "un gros mental" (en cette période de RG, l'exemple serait Gasquet / Nadal). Ces champions travaillent tous avec un préparateur mental. Savez-vous quels sont les exercices qu'il leur fait pratiquer ?
Je constate beaucoup d'exos sur chaque discipline mais rien qui (nous) permettrait d'optimiser notre préparation physique et technique. Comme si le physique précédait le mental ; or, nous savons que c'est exactement l'inverse (cf Ben Arfa, Gourcuff en foot ou Bastaraud en rugby).
Voilà je sais que ça fait beaucoup de questions mais je sens confusément que le nombre d'heures passés à l'entraînement est une donnée trop imparfaite pour réussir son triathlon (dans le sens atteindre son objectif).

@mackito : je vais regarder ta vidéo ce we

[K1000]

Comme ça en premier feeling, je pense qu'il faut distinguer mental et motivation.
Motivation, c'est ce qui va faire que tu te lèves le c** pour aller nager/rouler/courir, quelque soient les conditions, la forme, etc.

Le mental, c'est plus lié avec la performance. C'est ce qui va faire que tu vas tenir ton dernier 200m, ta dernière rép de PMA, tes 30' à allure course, et surtout c'est ce qui va et permettre de te surpasser en course. C'est ce qui va faire la différence entre un tueur et un bisounours, et ça, ça peut se chiffrer en minutes en course, à niveau égal. C'est dans le dur qu'on voit si on a le mental ou pas. Pas dans son canapé à se dire qu'on a réussi à se bouger pour aller rouler

Le mental c'est aussi rebondir après une contre perf, en analysant les raisons, etc.

J'aime assez cette distinction mental / motivation. Une piste à creuser.

[eric d]

Moi aussi jaime bien lemental.

[Venner]

Moi aussi jaime bien lemental.

L'emmental benêt ... toi ce qui te motive, c'est ton vedettariat, pas de motivation pour le sport, entraînement sporadique et irrégulier, et t'assumes rien, tu te mens à toi-même, zéro mental, tout pour l'emmental.

[eric d]

3 finisher ironman on fait de moi une vedette mais ce n'est pas ma motivation principale qui elle est de realiser.

[Tung]

3 finisher ironman on fait de moi une vedette mais ce n'est pas ma motivation principale qui elle est de realiser.

Sur le principe de finir 3 IM, perso moi je m'incline.
Sur le principe de la motivation principale qui est de le réaliser, je suis entièrement d'accord.
Hiromu Inada, japonais de 85 ans, 7 IM, premiers entrainements à 70 ans, est un gars admirable avec certainement un énorme mental.

[Jaginho]

Perso je travaille mon mental en m'entrainant seul, en haissant l'échec.

En m'entrainant seul, quand tu te fais 120-140km en solo, vents (etc.), tu apprends à te connaitre, à gérer l'effort, à être en condition course. C'est tellement important en vélo, combien sont très forts en groupe et très moyen en solo...

Après je hais l'échec mais un échec progressif. Exemple, il y a peu j'ai fait une cyclo, je comptais la faire en 34 de moyenne puis j'ai crevé, laché le peloton, sprinté pour le choper comme un con et me suis cramé (au km100 sur 160). J'ai revu mes objectifs progressivement pour au final, ne pas abandonner les 20 derniers kms car j'étais cuit de chez cuit.

Après le mental et la motivation peuvent devenir des ennemis si je reprends la phrase d'intro (aller chercher le gonze devant...) car tu peux te cramer. Tout n'est pas rose

[Velvet]

Attention à ne pas trop taper dans le mental à l'entrainement, le risque d'être sec le jour de la course est avéré. Je me suis déjà vu le jour d'une course ne plus en avoir envie, plus envie de me faire mal ...et "contre-performer", s'en suivant une période de déprime sportive ...(j'emploie "déprime" car je ne trouve pas d'autre mot, mais on est bien d'accord pour dire que c'est anecdotique, ce n'est qu'un loisir )

A+
Velvet

[Tung]

mais on est bien d'accord pour dire que c'est anecdotique, ce n'est qu'un loisir )

[eric d]

Moi aussi jaime bien lemental.

L'emmental benêt ... toi ce qui te motive, c'est ton vedettariat, pas de motivation pour le sport, entraînement sporadique et irrégulier, et t'assumes rien, tu te mens à toi-même, zéro mental, tout pour l'emmental.

Tout le monde s'accorde a dire que tu trouves ton energie en moi et que tu es au mental ce que les l'air est aux trous de gruyere.

[fabraf]

Attention à ne pas trop taper dans le mental à l'entrainement, le risque d'être sec le jour de la course est avéré.

Exactement. Comment faire pour ne pas se cramer avant la compèt ? Pour conserver un état de fraîcheur permettant justement de se dépasser le jour J ? Comment trouver le juste milieu entre se pousser à l'entraînement (cf Jaiginho) et éviter d'être tellement épuisé au moment opportun qu'on n'atteigne pas son objectif (cf le topic sur la personne qui a abandonné son tri) ?

[Tung]

Faut aussi dormir et se reposer, le surentrainement ça n'a jamais fait de belles choses.

[Faboulo]

Exactement. Comment faire pour ne pas se cramer avant la compèt ? Pour conserver un état de fraîcheur permettant justement de se dépasser le jour J ? Comment trouver le juste milieu entre se pousser à l'entraînement (cf Jaiginho) et éviter d'être tellement épuisé au moment opportun qu'on n'atteigne pas son objectif (cf le topic sur la personne qui a abandonné son tri) ?

Il y a un outil qui s'appelle TSS, Training Stress Core, qui intégre à la fois la durée et l'intensité de l'entrainement pour évaluer une fatigue perçue. Il est par exemple intégré dans dives plan d'entrainement ou dans Strava premium sous la forme simplifiée Forme, Fatigue, Top.