Jean Siri a écrit :Bonjour IronTryph,
Tu m'as branché sur le sujet lorsqu'on s'est croisé à l'entraînement. Pour ma part, je me tape 12h30 de transport par semaine et quand je rentre je jongle entre la famille et les entraînements. En fait, je crois que je suis plus qu'ordinaire.
Si ta démarche est louable - et tu fais bien de la faire partager - tu ne peux pas non plus suggérer à ceux qui ne la partage pas ce manque de solidarité.
Nos sociétés sont malheureusement très "nécessiteuses" en solidarité et chacun d'entre nous est énormément sollicité : téléthon, sidaction, lutte contre le cancer, resto du coeur, aide contre la faim, handicap international, médecins sans frontière, mendicité, ... Et il semblerait que les français fassent preuve d'une certaine générosité.
Malheureusement, il n'est pas toujours possible de donner autant aux uns qu'aux autres, de consacrer autant de temps aux uns qu'aux autres.
A chaque fois, c'est pas grand chose, mais la somme de ces "pas grand chose" ne peut pas forcément être assumée par tout le monde.
A chacun de faire ses choix avec un écueil : s'il ne les a pas affiché, il est potentiellement désignable comme "égoïste" par tous les autres.
On peut tous faire quelque chose pour le handisport ... exactement. Mais on peut tous faire quelque chose pour des centaines de causes légitimes.
Il me semble que ce qui importe est de faire quelque chose tout simplement. A chacun ces choix dans le respect de ceux des autres.
J'espère que vous trouverez de quoi satisfaire vos souhaits.
Je sens bien que tu trouves mes messages un brin culpabilisants...
Je ne souhaite pas traiter tous les gens qui ne répondent pas d'égoïstes, et je suis persuadé que plein de gens parmi vous font plein de choses très utiles dans des domaines très différents, que ce soit au travail ou sur leur temps perso. Je le dis d'ailleurs dans un de mes messages précédents. De plus, évidemment que les contraintes de transport, la nécessité de passer du temps en famille, le besoin de repos, les imprévus, sont des facteurs qui rendent difficiles les coups de main auxquels j'appelle au profit des athlètes handicapés.
Ceci dit, ces contraintes, nous triathlètes passionnés, trouvons des moyens pour les contourner ou pour nous en accommoder pour nous-mêmes. Quand nous préparons un objectif, le temps, même s'il est rare et cher, même s'il faut faire des choix, nous le trouvons.
Je veux juste souligner qu'au prix d'aménagements parfois minimes, on peut mettre à profit ce temps pour quelqu'un d'autre. Mes messages ne sont pas une invitation à trouver du temps en plus pour faire tout à fait autre chose que notre loisir (ex : aller servir des repas au resto du coeur, ce que je n'ai jamais fait et ne ferai sans doute jamais, bien que j'imagine qu'il y a aussi des besoins), c'est une invitation à mettre à profit ce temps pour, en plus, rendre un service à des gens qui en ont besoin.
Exemple : je connais un non-voyant qui habite dans le 12ème à Paris, à côté du bois de Vincennes (M° Michel Bizot). Je vais faire un footing au bois de Vincennes (soit j'habite aussi dans le coin, soit j'y vais en métro, soit je pose ma voiture à côté du Lac Daumesnil, comme font moult coureurs), je fais un crochet par chez lui pour passer le chercher. Si compliqué que ça ? Temps perdu : allez, 10 à 20 minutes max... Je serais étonné que personne ne réponde à ces critères sur ce forum. Et je suis persuadé que dans chaque région il y a des besoins.
Je répète que mon but n'est pas de vous culpabiliser : juste de vous sensibiliser à une difficulté dont vous n'avez pas forcément conscience, et de permettre à des athlètes dépendants des autres de pratiquer leur loisir, juste comme nous.