Bonjour,
Ce que je constate à travers vos réponses, outre le fait qu'un certain nombre d'entre vous n'ont pas encore arrêté de choix, c'est que la plupart semble désabusé par la politique, par les hommes et les femmes politiques. Alors, chacun ici défend ses choix, des idéologies, ses modèles (social, libéral, nationaliste, protectionniste), ses craintes, ses frustations, mais je lis finalement peu d'espoirs, de croyances et de visions pour l'avenir.
Et là, je me dis : aïe, ça va mal dans ce pays.
Quand une majorité d'un peuple doute ou/et ne croit plus en ses dirigeants, en ses insitutions, peu ou pas en son avenir ; quand je vois que les ténors de la politique française agitent une fois encore les étrangers comme la cause de tous les malheurs d'un pays ; quand je vois que nos dirigeants - par leurs mesures, lois et décrets - divisent les individus plutôt que de les rassembler ; quand je vois dans ce pays que la fracture sociale et les inégalités s'allongent au même rythme que croîssent les bénéfices des entreprises du CAC 40 ; quand je vois que l'environnement, la culture et le sport passent aux derniers rangs des projets politiques ; quand je vois la débauche de marketing, de propagande et de prosélytisme politiques pour faire avaler aux Français, à l'heure du repas, des mensonges aussi grossiers qu'irresponsables ; quand l'ivresse du pouvoir rend folle et aggressive...
Je me dis, Bruno, où va-t-on ? Et avec qui
- JMLP ? Il ne m'a jamais fait rire, Lucianovitch
. Récemment, il a encore gerbé une petite phrase dont il a secret et l'impolitesse infinie de dire haut et fort, aux médias :
au Marais, à Paris, on peut chasser le chapon toute l'année... C'est élégant
. Mê chose quand JMLP parle de "Durafour crématoire", quand JMLP dit que les chambres à gaz sont un "détail de l'histoire", quand JMLP monte sur scène avec le scalp de Mme Trautmann sur un plateau en inox... Bien sûr, la France compte ses "bons" fachistes, heureusement pour la plupart en sommeil mais ce qui me déplaît, c'est que les classes moyennes sinon les plus pauvres adhèrent à ce genre de personnage et de propos discriminatoires, anti-démocratiques, insultants et xénophes. Par dépit, par rancoeur, par vengeance pour des têtes pensantes, des Enarques, des hommes et des femmes politiques de haut vol, soi-disant responsables, qui les ont laissés tomber.
- Sarkozy : Monsieur Wind, l'homme qui fait du vent, des promesses, l'homme du MEDEF, au pouvoir depuis 20 ans, qui envoie des compagnies de CRS dans un squatt, pour virer hommes, femmes et enfants, un jour de rentrée de scolaire. Ca fait de belles images à la télé. Certains applaudissent, d'autres en pleurent. Gros procédés, grosses ficelles, grosse indignation. Et on passe à autre chose jusqu'au prochain drame de la déshumanisation ordinaire... De M. Sarkozy au commandant des pompiers, un soir où, à Paris, une vingtaine d'Africains - femmes et enfants pour la plupart - ont péri carbonisés dans un immeuble vétuste, loué par des marchands de sommeil français, bien de chez nous :
ils étaient en situation irrégulière ou pas ? Comme si la vie d'un individu, d'un enfant, dépendait de son titre de séjour, pire, de sa couleur de peau. Re-belote et re-provocation dans les banlieues qu'il faut passer Karcher. On peut se sentir souillé, sali, quand on nous adresse ce genre de phrase, non ? Ah, le travail, selon Sarkozy. Il sait de quoi il parle :
Si les Français veulent gagner plus, ils n'ont qu'à travailler plus ! Eh oui, les Français sont des fainéants... Et puis, tiens, il me semblait que c'était les patrons qui décidaient du temps du travail, non ? Vouloir faire travailler plus les Français en supprimant des postes de fonctionnaires d'un côté et des postes dans le privé de l'autre (mondialisation oblige), j'avoue que Sarkozy, c'est Merlin l'enchanteur. Ou alors, y a un truc que j'ai pas compris.
Liste non exhaustive, hélas.
- La Royal : why not. J'ai écouté, j'ai lu ses propositions. C'est à gauche. La stature d'un chef d'Etat ? Aux Etats-Unis et même en France, les meilleurs présidents ont été ceux qui, au départ, avaient l'aura d'un escargot de Bourgogne. Mais efficaces dans les dossiers, visionnaires. Et puis qu'est-ce que ça veut dire avoir la stature ? On veut avoir Jean Reno ou
André The Giant à l'Elysée, c'est ça ? La France crève de sa peoplelisation à outrance. Loana est promue star et vend de la lingerie importée de Chine alors que Jean-Pierre Vernant, Jacques Derrida et Bernard Manciet meurent dans l'indifférence médiatique.
- Bayrou : why not. A droite, certes, mais son discours, faussement libertaire, laisse apparaître un brin de sincérité et d'humanisme. Il aurait ma préférence au second tour entre la peste-Sarkozy et le cholera-Le Pen. Mais avec quelle majorité au Parlement ? Si c'est pour avoir un pdt de droite et une Assemblée nationale à gauche...
- Les autres
: la Constitution est ainsi faite qu'ils ne seront pas au second tour. Pourtant, ils pourraient apporter, chacun à leur manière, un souffle nouveau, à l'exception de ce chibre de De Villiers.
Finalement, je me rends compte que je suis aussi désabusé que vous.
Pas tant que ça. Parce que je crois en la force collective et au nécessaire instinct de survie de l'individu. Qui, tôt au tard, va bien finir par se réveiller.
"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde
... noble cause et effets positifs, non 
