Sport et cancer

Que faire quand ça va pas?
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jmboma
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Sport et cancer

Message non lu par jmboma »

Je viens de lire un article dans "Sport & Vie" sur les corrélations pouvant exister entre la pratique intensive du sport et l'apparition du cancer.
Ils font la synthèse d'un certains nombres d'article de médecine sur le sujet. Ils expliquent que les grandes charges de sport génèrent de grandes quantités de radicaux libres (initiateur de stress cellulaire). La sur-oxygénation est aussi à l'origine d'une grande production de radicaux libres. De plus, cette pratique provoque de nombreuses inflammations qui sur-sollicitent le système immunitaire qui n'est plus apte à assurer une surveillance complète du corps.
Ils introduisent l'article sur Fignon qui disait que le sport de haut niveau était mauvais pour la santé (exclusion faite du dopage).
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Pellets
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Pellets »

J'ai lu un certain nombre d'articles scientifiques (et j'insiste sur le qualificatif) qui mentionnent effectivement ce genre de pb. Mais sans aller jusqu'au cancer, il y a aussi les articulations détruites à 45 ans, la stérilité masculine pour le triathlon notamment (vibrations course à pied + vêtements serrés qui gardent les oeufs au chaud + compression sur la selle + efforts intenses) et les déchirures diverses et variées.

Faire du sport est "globalement" bon à l'échelle d'une population "sédentaire" qui a des pbs cardiovasculaires à force de trop et mal manger mais comme de tout, il ne faut pas tomber dans l'excès. Perso, et seulement perso, je pense qu'au delà de 8h de sport par semaine cela commence à craindre.

Après, la natation est certainement la partie la moins traumatisante et la course à pied la pire. Raison pour laquelle j'évite les grosses sorties.
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Joel
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Joel »

Je me suis entrainé comme un barjo pendant plus de 20 ans, j'ai enchainé des Ironmans avec 6 jours d'intervalles, fais des utltras trail, la Race Across Amezrica, tous eles IM en 1 an ect ect ect ..... Après j'ai arrété, pris 15 kg, reperdu 8 .....et, à presque 50 ans, le coeur est nickel, les articulations idem, pas de cholestérol, j'ai eu 3 enfants dont le 1er à 40 ......
Après, il reste le cancer mais le toubib a dit qu'il était impossible d'établir une relation et vu le nombre de cancers qui trainent sur tous les types de population .....
Je pense donc que c'est vraiment trés particulier à chaque individu ....
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jmboma
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Re: Sport et cancer

Message non lu par jmboma »

Tout à fait d'accord. Le rapport de cause à effet pour le cancer est d'une complexité extrême. Il a fallu des dizaines d'années pour démontrer comment la cigarette provoquait le cancer (le fameux gène P53) alors que le constat était évident depuis bien longtemps.
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Joel
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Joel »

Après je ne fais pas non plus l'apologie du sport à outrance mais je pense que les bénéfices apportés (sous tous les rapports) surpassent les inconvénients que l'on pourra (peut être) avoir
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DJJJJJ
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Re: Sport et cancer

Message non lu par DJJJJJ »

jmboma a écrit :Tout à fait d'accord. Le rapport de cause à effet pour le cancer est d'une complexité extrême. Il a fallu des dizaines d'années pour démontrer comment la cigarette provoquait le cancer (le fameux gène P53) alors que le constat était évident depuis bien longtemps.
Bah voui...

Le soucis c'est qu'un lien établi à l'échelle d'une population ne peut pas être transposé en un risque individuel. C'est déjà vrai pour des facteurs "simples" comme le tabac, alors pour la pratique sportive j'imagine la difficulté de l'étude :roll:
tribobo
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Re: Sport et cancer

Message non lu par tribobo »

dans le "sport et vie précédent HS" dans un article une personnalité définissait un seuil d'énergie à partir duquel c'est mauvais... cela correspond grossomodo à 5-6h de sport par semaine... sic.

pour ce qui est des radicaux libres et tout le bazard je pense que si tu induit un stress, l'organisme est capable de s'y adapter pour autant que tu lui laisse le temps de récupérer à 100% c'est pour ça que je ne suis pas pour les entrainements de type "bloc". les connaissance sur le cancer sont assez faibles (la preuves les traitements en sont toujours au chimio...)

pour le système immunitaire, j'ai lu au contraire que si tu y va progressivement il serait à même de répondre à un passage de bactérie digestives dans le sang lors d'éfforts prolongés.

pour la suroxygénation faudra que je lise car je comprend pas très bien pour ma part j'ai plustot un tendance à faire de l'hypoxémie... donc sat(02)baisse

pour ce qui est de ma pensée sur les bienfait du sport...

je suis jeune et je suis conscient qu'il peut nous arriver un truc à tout moment(un con de chauffard qui te renverse à velo p. exemple ou un sanglier qui te charge ds la forêt(risque réel dans ma région :roll: ))

donc si on profite pas maintenant de notre jeunesse on aura des regrets tout du long..
mais... on aura des regrets si on s'écoute pas non plus et qu'on se flingue dés la jeunesse.

je reprendrais une citation

Il faut penser comme si l'on vivait l'éternitée et vivre comme si l'on allait mourire demain
Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours.
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Richie
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Richie »

Mort de :

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Le neuropsychiatre David Servan-Schreiber est mort
LEMONDE.FR avec AFP | 25.07.11 | 06h32 • Mis à jour le 25.07.11 | 07h05
Le psychiatre David Servan-Schreiber à Marseille, le 13 novembre 2004.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

Le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, qui luttait contre une grave rechute d'un cancer apparu en 1992, s'est éteint dimanche 24 juillet au soir à 50 ans à l'hôpital des Hautes Falaises à Fécamp (Seine-Maritime), a annoncé son frère Franklin. "Mon frère s'est éteint entouré de ses trois frères et de sa mère à l'hôpital. Il est parti en douceur. Il s'est éteint en paix et sereinement", a-t-il déclaré. Agé de 50 ans, David Servan-Schreiber était "depuis trois jours dans un semi-coma, a-t-il précisé. Son fils Sacha était présent une heure avant qu'il parte", a-t-il ajouté.

Le neuro-psychiatre avait acquis la célébrité en prônant l'utilisation de méthodes parallèles contre la dépression et le cancer. "Devant l'accumulation des risques d'une surmédicalisation que plus personne ne contrôle, il est temps que nous fassions entrer les méthodes de traitement naturelles dans notre culture médicale", écrivait-il en 2005. Surnommé parfois "prophète du bien-être", avec son large sourire, ce descendant d'une lignée de grands entrepreneurs a connu un énorme succès de librairie avec Guérir (2003) et Anticancer (2007), vendus à plusieurs millions d'exemplaires et traduits en quarante langues.

DES CURES "SANS MÉDICAMENTS NI PSYCHANALYSE"

Né le 21 avril 1961 à Neuilly, il entre à la faculté de médecine Necker-Enfants malades en 1978, et achève ses études à l'université Laval, au Québec, en 1984. En 1985, il est chercheur à Pittsburgh et crée, en 1988, un laboratoire de neurosciences cognitives cliniques, qu'il codirigera jusqu'en 1997. En 1991, il part au Kurdistan avec Médecins sans frontières, avant de participer à des missions au Guatemala, en Inde, au Tadjikistan et au Kosovo. Professeur assistant de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh en 1993, il y crée en 1998 un centre de médecine complémentaire. Il recevra en 2002 le prix du meilleur psychiatre de Pennsylvanie.

La même année, il crée et dirige en France l'Institut d'EMDR une thérapie psychologique fondée sur les mouvements oculaires, utilisée dans le traitement des syndromes de stress post-traumatiques. Chargé de cours à la faculté de médecine de Lyon-I, il reste en parallèle professeur clinique de psychiatrie à la faculté de médecine de Pittsburgh.

Guérir, paru en 2003, s'attaque à la dépression, au stress et à l'anxiété, qu'on peut combattre par des approches naturelles, "sans médicaments ni psychanalyse". Anticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles va plus loin, en s'attaquant à la maladie qui cause le plus de morts dans le monde entier. Publié après une première rechute d'un cancer dont les premières manifestations dataient de 1992, le livre souligne comment des méthodes non conventionnelles – exercice physique, méditation, lutte contre le stress, nutrition contrôlée –, peuvent renforcer les thérapies classiques, en augmentant le potentiel naturel d'autodéfense.

"PAS DE 'CURE MIRACLE'"

Même s'il a affirmé et réaffirmé que ces méthodes ne devaient venir qu'en renfort aux approches conventionnelles, des cancérologues lui ont reproché de proposer des règles "simplistes, sans preuve scientifique à la clé".

Après une grave rechute de son cancer en 2010, David Servan-Schreiber avait publié en juin son dernier livre, On peut se dire au revoir plusieurs fois, un petit ouvrage intime et personnel pour parler des difficultés qu'il traversait. Il y affirmait : "Il n'y a pas de 'cure miracle' contre le cancer, pas de réussite à 100 %. On peut mettre tous les atouts dans son jeu, mais le jeu n'est jamais gagné d'avance." "Je suis heureux, confiait-il, d'avoir été porteur de valeurs auxquelles je reste extrêmement attaché [à savoir] la capacité vitale de reprendre le pouvoir sur soi-même."

Une vision radicalement nouvelle du cancer, par David Servan-Schreiber
Point de vue | LEMONDE.FR | 05.11.09 | 13h22 • Mis à jour le 05.11.09 | 14h03

par par David Servan-Schreiber

"L'ancienne façon de penser était que le cancer était un processus linéaire… Une cellule mutée finissait par acquérir de plus en plus de mutations. Et ces mutations ne sont pas supposées disparaître spontanément…" C'est le Dr. Barnett Kramer, directeur associé pour la prévention à l'Institut national de la santé américain, qui parle à la suite de la publication des médecins chercheurs de l'université de Californie à San Francisco le 21 octobre dans la plus grande revue médicale américaine. Dans cette façon de voir, le cancer était "une flèche qui ne va que dans une seule direction". Désormais, ajoute-t-il, il devient clair que les cancers ont besoin de bien plus que des mutations pour progresser. Ils ont besoin de la coopération des cellules normales autour d'eux, et même "de l'organisme dans son ensemble, de la personne", dont le système immunitaire, ou les hormones, par exemple, peuvent soit éliminer soit alimenter une tumeur.


Que s'est-il passé ? Depuis la découverte dans les années 1950 de la présence de mutations génétiques dans les cellules cancéreuses, on a toujours imaginé qu'une fois ces cellules en place, elles ne pouvaient que devenir des tumeurs de plus en plus grosses et de plus en plus dangereuses. Mais ce que démontre cet article du Journal of the American Medical Association (JAMA) dans le numéro du 21 octobre, c'est que dans de nombreux cas, des petites tumeurs sont parfaitement tenues en respect par les défenses naturelles de l'organisme et que certaines finissent même par disparaître.

Bien sûr, la disparition spontanée du cancer reste un événement rare, surtout pour les cancers les plus avancés, et il ne s'agit pas d'abandonner le dépistage et les traitements conventionnels qui sauvent de nombreuses vies. Mais la reconnaissance par la communauté scientifique et médicale internationale que les facteurs de terrain peuvent jouer un rôle majeur dans la progression, voire l'élimination, du cancer est une avancée majeure.

Thea Tlsty, professeure d'histologie et spécialiste de biologie cellulaire du cancer à l'université de Californie de San Francisco rappelle qu'à partir de la cinquantaine, et plus encore au-delà, presque tout le monde est porteur de cellules cancéreuses et précancéreuses. "La vraie question à se poser", dit la Pre Tlsty au New York Times, "ce n'est pas tant pourquoi est-ce qu'on développe un cancer, mais plutôt qu'est-ce qui fait qu'on n'en développe pas ?"

Dans l'article du JAMA, les auteurs concluent que leur démonstration – selon laquelle le corps est capable de contenir et d'éliminer certaines tumeurs — devrait inciter la communauté scientifique à étudier de plus près de véritables interventions de prévention qui permettraient de réduire le nombre de tumeurs qui évoluent en une maladie cancéreuse. Trop souvent, ce qu'on appelle communément la "prévention" du cancer se limite en fait au dépistage précoce des tumeurs.

Il existe pourtant de nombreuses études qui mettent en avant l'impact considérable de certains comportements de santé sur le développement du cancer. Par exemple, une étude portant sur onze pays, elle aussi publiée dans JAMA, en 2004, a constaté que les personnes qui n'ont pas fumé pendant au moins quinze ans, font un usage modéré de l'alcool, pratiquent trente minutes d'activité physique six jours par semaine (ne serait-ce que de marcher pour aller travailler), et dont le régime s'approche de la diète méditerranéenne (huile d'olive, poisson, nombreux légumes et fruits, céréales complètes, peu de sucres raffinés et de viande rouge) avaient 60 % de cancers en moins que les autres.

Les bénéfices de tels comportements de santé s'étendent aux personnes qui sont déjà atteintes d'un cancer. Dans une grande étude californienne, des femmes qui avaient été traitées pour un cancer du sein avaient moitié moins de risques de rechuter si elles avaient mangé plus de cinq fruits et légumes par jour et fait trente minutes d'activité physique six jours par semaines (celles qui ne pratiquaient qu'un seul de ces deux comportements n'y avaient pas trouvé de bénéfice notable. C'est la combinaison des deux qui s'est avérée cruciale à la réduction du risque de rechute).

Encore plus frappant, des femmes traitées pour un cancer du sein qui s'était déjà étendu hors du sein (stade II ou stade III) mais qui participaient à un programme de modification de style de vie et de réduction du stress ont vu leur risque de mourir de leur cancer réduit de 68 % au cours d'un suivi de onze ans. De la même façon, du côté des hommes, de nombreuses interventions de style de vie ont comme effet documenté de ralentir la progression du cancer de la prostate. Cela inclut les graines de lins broyées au petit-déjeuner, le jus de grenade, le thé vert, la sauce tomate, les poissons gras, et l'exercice physique. Il est heureux que la médecine occidentale moderne reconnaisse enfin ce qui est un des fondements de toutes les traditions médicales asiatiques (et que prônait déjà Hippocrate) : que toute maladie se développe sur un terrain qui lui est favorable, et que la meilleure médecine est celle qui joint au remède tout ce qui peut aider le corps dans sa capacité naturelle à conserver sa santé.

Dans son nouveau "Plan cancer", le président Sarkozy reconnaît l'importance des facteurs environnementaux sur le développement des cancers, et il promet de consacrer près des 20 % des fonds de recherche à la prévention. C'est un signe important et bienvenu. Pour être vraiment efficace, il faudra savoir utiliser une partie de ces fonds pour enseigner aux enfants dans nos écoles, aux employés de nos entreprises et aux médecins dans nos hôpitaux les moyens de prévenir vraiment le cancer.

David Servan-Schreiber, MD, PhD Clinical Professor of Psychiatry, University of Pittsburgh, Chargé de cours, faculté de médecine de Lyon-I

Arrêtons l'épidémie de cancer, par David Servan-Schreiber
Point de vue | LEMONDE.FR | 07.10.08 | 16h34 • Mis à jour le 25.07.11 | 07h44

Aujourd'hui, nous sommes en face d'une épidémie de cancer. Un Français sur quatre mourra de cancer. Et bien souvent avant l'âge de 65 ans. Je suis moi-même du mauvais côté des statistiques depuis mes 31 ans, quand j'ai découvert que j'avais une tumeur au cerveau.


Depuis 1940, nous assistons dans nos sociétés à une augmentation rapide et considérable des cancers les plus fréquents (poumon, sein, prostate, colon). Cela s'explique en partie par le fait que nous sommes plus nombreux à vivre plus vieux – assez longtemps pour développer un cancer – et que nous savons mieux le détecter. Mais ces deux facteurs ne rendent compte que partiellement de l'augmentation des cancers. Car chez les enfants et adolescents, les chiffres progressent aussi : de 1 à 1,5 % annuellement depuis les années 1970. Et il s'agit de cancers que l'on ne dépiste pas.

Pour les cancers les plus fréquents les taux sont beaucoup plus élevés chez nous que dans les pays asiatiques. Mais quand les Asiatiques émigrent en occident, ils rattrapent nos taux en une ou deux générations. Les Asiatiques vivant en Asie ne sont donc pas protégés par leurs gènes, mais par leurs modes de vie et leur environnement.

Les études les plus récentes le montrent : 15 % au plus des cancers sont dus à des facteurs génétiques – et seulement partiellement. 85% ne le sont pas. Pourtant, le cancer frappe bien les familles : une étude marquante publiée dans le New England Journal of Medicine a montré que les enfants adoptés à leur naissance et nés de parents morts de cancer avant l'âge de 50 ans, présentaient autant de risques de cancer que leurs parents adoptifs, non leurs parents biologiques. Ce qui est transmis de génération en génération, ce sont des habitudes et des conditions environnementales. Non des gènes responsables du cancer.

Nous continuons pourtant à consacrer 97 % de notre recherche à des méthodes de soin plus efficace et de détection plus précoce. 3% seulement des moyens sont investis sur le traitement des causes de l'épidémie.

J'ai été un membre fondateur de Médecins sans Frontières aux Etats-Unis. J'ai été volontaire en Irak, au Guatemala, au Tadjikistan et au Kosovo. J'ai vu des épidémies dans les camps de réfugiés. Aucune épidémie de choléra ne peut être stoppée par la détection précoce ni par les traitements antibiotiques – des méthodes par ailleurs précieuses et efficaces pour soigner chaque malade individuellement. Parce que l'épidémie se répand toujours plus rapidement que notre capacité à traiter chaque victime.

Dans les années 1800, l'Europe et les Etats-Unis ont subi plusieurs grandes épidémies de choléra. Partout, elles ont pu être stoppées à chaque fois sans le soutien des antibiotiques. A l'époque, le concept de micro-organisme infectieux n'avait pas même été découvert. Mais nos dirigeants ont eu assez de clairvoyance et de volonté pour agir sur ce qui apparaissait comme la cause environnementale la plus probable : les sources d'eau contaminée. Et de fait, ils ont réussi à arrêter le choléra. Paradoxalement, si les antibiotiques avaient existé à l'époque – et si les responsables de l'époque avaient compté sur eux pour affronter l'épidémie comme nous comptons aujourd'hui sur les traitements anti-cancer – ils n'auraient sans doute jamais réussi à juguler le choléra.

Aujourd'hui, nous disposons d'infiniment plus de données sur les causes probables de l'épidémie de cancer moderne que nos ancêtres n'en disposaient à propos du choléra. Le Fonds international de recherche sur le cancer a conclu, dans son rapport de 2007, que "la plupart" des cas de cancer dans les sociétés occidentales pourraient être évités en changeant nos modes de vie :

- 40 % par des modifications de l'alimentation et de l'activité physique (consommer plus de légumes et de fruits, moins de sucre, moins de viande rouge ; marcher régulièrement ou faire 30 minutes d'exercice physique, six fois par semaine) ;

- 30 % par l'arrêt du tabac ;

- et 10 % par la réduction de la consommation d'alcool.

Il existe aussi maintenant des donnés précises montrant que certains aliments, comme le brocoli, les choux, l'ail, les oignons, le curcuma peuvent aider directement à tuer les cellules cancéreuses et réduire la croissance des nouveaux sanguins dont elles ont besoin pour se développer en tumeurs menaçantes.

La réduction des produits chimiques cancérigènes abondamment présents dans notre environnement moderne (pesticides, estrogènes, benzène, PCB, alkylphénols des produits nettoyants, parabènes dans les cosmétiques et les shampoings, phtalates dans les plastiques, etc.) pourraient également contribuer au recul du cancer, comme le reconnaît désormais une commission de l'INSERM sur "cancer et environnment".

En négligeant d'investir dans les recherches et les programmes préventifs qui découlent de ces faits scientifiques établis, en refusant même d'en discuter, nous créons un sentiment d'impuissance vis-à-vis du cancer. La plupart des gens continuent de voir le cancer comme une sorte de roulette russe génétique, alors qu'il n'en est rien. Face au cancer, nous devons certes éviter de donner de faux espoir, mais nous devons lutter encore plus énergiquement contre le faux désespoir.

Il est temps de pousser notre société, et chacun d'entre nous, à affronter dès aujourd'hui les causes de cette épidémie moderne.

David Servan-Schreiber, psychiatre, professeur de psychiatrie, auteur de Anticancer (Robert-Laffont, 2007).
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Re: Sport et cancer

Message non lu par CPL »

Un des thèses de Servan-Schreiber était que la quantité de sucres ingurgitée dans nos sociétés occidentales créait un terrain propice aux développements des cellules cancéreuses. Le sport d'endurance demande une grande consommation de sucres. Il y a peut être aussi une explication à trouver de ce côté là. Passer des heures et des heures à boire et manger sucré (même si on en brûle la plus grande partie) ne peut être pas très bon de ce point de vue.
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Richie
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Richie »

Le sport et le vélo, sans tomber sans les excès médicamenteux et produits dopants modernes surpuissants diverses peuvent "conserver" :

L'équipe.fr le 03/08/2011 à 22:18
Décès d'Attilio Pavesi :

Attilio Pavesi est mort dans la nuit de mardi à mercredi à Buenos Aires à l'âge de 101 ans, a annoncé sa famille. Il avait remporté deux médailles d'or aux Jeux olympiques de Los Angeles, en 1932, ce qui en faisait le doyen des champions olympiques italiens. Il s'était installé en Argentine lors de la Seconde guerre mondiale, et y était resté jusqu'à la fin de sa vie.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Attilio_Pavesi
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Boulegan
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Re: Sport et cancer

Message non lu par Boulegan »

Il y a des vecteurs qui peuvent expliquer l'apparition sinon le plus grand nombre de cancers dans la population depuis une vingtaine d'années, ceux liés à l'environnement par exemple.
L'utilisation des pesticides dans l'agriculture (et par extension, en bout de chaîne, une alimentation souillée et de mauvaise qualité), les pollutions atmosphériques, la contamination des eaux, l'usage - parfois excessif - de médicaments aux effets curatifs discutables, la téléphonie mobile et d'une manière globale les ondes, sont autant de facteurs à risques pour la santé. Aux effets cancérogènes avérés mais le travail de lobbying des multinationales (déni dans un premier temps, travail de marketing ensuite) est tel que l'écran de fumée fonctionne à merveille. Pour exemple, les compagnies d'assurance refusent encore d'assurer les compagnies de téléphonie mobile pour les éventuels risques liés à l'exposition des ondes électromagnétiques. C'est dire si des procès s'annoncent et que les opérateurs n'ont pas la conscience tranquille. Quant aux agriculteurs qui utilisent 80 % des ressources en eaux du pays et qui polluent sans vergogne, ils sont protégés par nos gouvernants et la PAC, même chose pour l'industrie pétrolière, automobile et nucléaire.
Oui, effectivement, il ne reste plus qu'à faire du sport, pour oublier, le temps de l'entraînement, le cynisme du monde dans lequel on "vit"... :roll:
"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde
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