Je ne saisi pas trop cette intervention. Les termes puissant/pas puissant sont impropres pour qualifier la tendance d'un nageur à la vélocité ou à l'amplitude. Ou alors c'est qu'on compare 2 nageurs(euses) de niveaux différents. Si ils (elles) vont à la même vitesse (avec le même gabarit, même coeff. de frottement de la peau blablabla...) ben ils (elles) ont la même puissance. Pour expliquer le différence de fréquence, il faut comparer la force développée, l'endurance de force musculaire, la fatigabilité musculaire en fonction de la vitesse de contraction etc...Silver0l a écrit :En y réfléchissant, je pense que l'explication est finalement assez simple. Pour un hydrodynamisme donné, il faut produire une puissance moyenne P pour avancer à une vitesse V. Maintenant, il y a 2 moyens de le faire, soit en nageant à fréquence élevée avec une puissance instantanée maximale Pmax (au moment de la poussée du bras) faible, soit en nageant à fréquence faible, mais avec une puissance instantanée maximale forte. Autrement dit, quand on nage à faible cadence, il faut pouvoir exercer une poussée plus puissante si on veut nager aussi vite qu'un gars qui mouline les bras. Ce qui est plus fatiguant pour le triathlète lambda qui n'a pas l'entraînement d'un nageur d'élite.Silver0l a écrit : Pas sûr. A vitesse égale, je pense qu'on fatigue moins en cherchant la fréquence que l'amplitude. Nager en amplitude demande de la force et de l'accélération, ce qui est difficile à tenir longtemps.
C'est paradoxal, mais il faut bien admettre que les nageurs à grande amplitude / faible fréquence sont extrêmement puissants (les Thorpe and co), tandis que les nageurs moins puissants vont plutôt privilégier la fréquence (Jodie Swallow, Janet Evans...). C'est un peu comme les braquets en vélo.
Ça doit d'ailleurs aussi se retrouver en aviron. J'y connais pas grand chose, mais j'ai l'impression que pour avancer vite à cadence lente, il faut mettre une sacrée patate au moment de la poussée sur les jambes, ce qui est difficile pour l'athlète qui manque de puissance, qui aura donc intérêt à ramer plus en fréquence.
La comparaison avec le vélo est à mon sens hasardeuse car sur le vélo on peut modifier le développement alors qu'en natation la surface d'appui reste la même. Cela signifie que si on augmente la fréquence en conservant la technique et la surface d'appui alors la puissance développée augmente. Ainsi, nager en fréquence n'est moins couteux qu'au prix d'une dégradation de la technique, d'une diminution de la surface d'appui ou d'un cycle plus court en distance (bras qui sort aux fesses au lieu de mi-cuisse) et donc de la puissance développée. Donc tu ralentis et tu ne vas pas plus vite qu'un gars moins fréquent, à puissance comparable évidemment (ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
Pour résumer: 2 nageurs jumeaux de même niveau nage côte à côte à la même puissance et geste optimisé. Si l'un réduit sa cadence, il va forcément ralentir (il ne peut pas "prendre" plus d'eau" geste optimal et technique parfaite) car sa puissance diminue. Si l'autre augmente sa fréquence mais qu'il veut rester à côté du frangin, il doit maintenir sa puissance donc dégrader son geste (c'est un peu comme le dérailleur qui diminue le développement). Et si il veut doubler son frangin, il doit augmenter sa puissance donc tourner les bras plus vite.
Pour nous autres qui avons bien des défauts à corriger et surtout des défauts variables en fonction de l'amplitude et de la fréquence, il reste cette illusion que l'on peut nager vite soit en tournant les bras comme un avion et sans tirer d'eau soit au ralenti en poussant 3 m3 de flotte par cycle. C'est archi faux. Tu veux aller vite alors tu tournes et tu pousses. Tu veux aller loin sans te cramer, tu ralentis et/ou tu pousses moins... mais tu vas moins vite.
Et contrairement à ce qui a été écrit aussi je ne sais plus où, les éducatifs sont primordiaux et devraient tenir une place plus importante. Si on arrivait à virer tous nos freins à l'avancement, on gagnerait des paquets de secondes sur nos longueurs. Mais je parle des vrais éducatifs, ciblés, corrigés avec retour etc... pas ceux qui ne servent qu'à aligner les longueurs.