A voir ce sujet sur les JO partir en c..., on se dit que l'on a touché là quelque chose qui titille...
Ça vaut donc le coup de creuser un peu le sujet et d'aller au fond des choses.
Pourquoi des réactions si violentes contre Christophe192 et moi: parce que l'on remet en question le mythe inébranlable de l'égalité absolue de tous les sports. Tous les médias, tous les hommes politiques, tous les équipementiers le disent et nous le répètent tous les jours: tous les sports sont égaux, tous les sportifs appartiennent à "la grande famille du sport"... car évidemment, aucun acteur public ne peut risquer de se mettre à dos les nombreux amateurs de pêche à la ligne ou de pétanque, ou de prendre parti pour tel sport plutôt qu'un autre (à l'exception de l'Equipe qui a osé se foutre de la gueule du badminton - OK, c'est pas le foot). Et le décompte quotidien et absurde des médailles olympique est là chaque jour pour bien nous enfoncer dans la tête que la médaille du tir à la carabine à 10m vaut autant que la médaille du 10 000m, que la médaille du curling a tout autant de valeur que la médaille du marathon ou du 100m NL. Et c'est comme ça que dans la même veine on introduit en sport au baccalauréat une option golf ou pêche à la ligne (authentique!).
Et pourtant, confusément, quelque chose au fond de nous se révolte, et se dit: non, ce n’est pas vraiment pareil. IL Y A une différence entre les sports. La valeur athlétique et sportive d'un champion de marathon n'est pas tout à fait la même que celle d'un champion de fléchettes, ou de pétanque, ou de tir à la carabine à 10m. Mais on n'ose pas le dire. Car ça va à l'encontre du grand dogme de l'égalité des sports. C'est clivant, provocateur, ça met une mauvaise ambiance...
Et pourtant c'est vrai.
Si on creuse un peu, on peut se demander: mais d'où vient cette différence? Qu'est ce qui fait la différence fondamentale entre une activité sportive et non sportive? Qu'est ce qui pourrait quantifier le degré de sportivité d'une activité donnée?
La réponse n'est pas simple. Les définitions communément admises ne sont pas vraiment satisfaisantes. Par exemple Wikipédia: "Le sport est un ensemble d'exercices, le plus souvent physiques, se pratiquant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions". Ça veut dire que le sudoku ou les mots croisés sont du sport? Ça veut dire que jouer à la marelle c'est faire du sport? Ça veut dire que jouer du piano c'est du sport? Ça veut dire que courir c'est pas du sport (car pas un "jeu")?
Donc soit on admet que finalement n'importe quelle activité humaine est du sport: les échecs, le scrabble, le lancer de fléchette, traire les vaches, conduire sa voiture... et on plonge dans le relativisme béat, le politiquement correct, le gloubi-boulga intellectuel et le prêchi-prêcha moralisateur, bref on sombre dans le déni de réalité tel le Boulegan moyen. Soit on cherche ce qui peut bien faire le critère, la spécificité du sport.
Or ce critère, ça ne peut pas être la sélectivité (c'est plus dur de rentrer à la Star Ac que de faire les championnats de France de Triathlon),ou la difficulté (c'est plus dur d'être un champion de sudoku que de finir un Ironman), ou la concentration (il faut plus de concentration pour jouer un concerto de Mozart que courir un 10000m), ou l'adresse (il faut plus d'adresse pour jongler que pour jouer au foot)... après y avoir longuement réfléchi, je trouve que ce qui discrimine simplement le Sport du non-Sport, c'est tout simplement les calories brulées, la puissance dissipée.
Evidemment, chacun va avoir sa propre définition du sport (ce qui ne facilite pas les dialogue), mais pour moi, il ne peut pas y avoir de vrai sport sans un minimum de calories brûlées. On a évidemment écrit des livres entiers et des dissertations philosophiques sur le sujet avec des définitions très alambiquées, mais si on veut un critère simple, discriminant, compréhensible par tous, c'est ça que je retiens.
C'est le seul critère simple et discriminant différenciant le Sport du non-Sport. Et on peut bien entendu utiliser ce critère pour quelque part tracer la frontière, ô combien floue entre sport et non sport, voire même pour attribuer un degré de sportivité à une activité donnée. Courir c'est plus sportif que jouer au golf. Nager c'est plus sportif que faire de la pétanque...
Ce n'est pas que le sudoku, la pêche à la ligne, la pétanque, les fléchettes, le tir à la carabine... soient des activités méprisables, ou faciles, ou inutiles, ou qui n'exige pas de la concentration, de la précision, du sang froid ou de l'entraînement, ce n'est pas qu'y accéder à l'élite soit simple - mais on ne peut simplement pas vraiment appeler ça des sports.
En tout cas c'est mon avis et je le partage.
Et dans tout ceux qui s'indignent de cette position, je n'ai vu ici personne présenter une définition à la fois simple et satisfaisante du sport.
Dis brutalement comme ça, évidemment que ça choque, et mon article sur la pyramide des sports était à dessein légèrement provocateur (encore que je n'ai pas poussé jusqu'à le poster sur onlinefoot.com) - mais je pense qu'il recèle quand même une part profonde de vérité - même si cette vérité est indicible et même inaudible pour le commun des mortels endoctriné par le politiquement correct des médias tout puissants.