A/R Auron / col de la Moutière (04-2444) :
- 53km
- 1830m+/-
Ca y est, j'y suis !!! C'est vrai que ça faisait un bon moment, plusieurs mois pour être honnête, que je me voyais à nouveau en montagne avec mon vélo de route en configuration "chasseur de cols" pour mon intégration dans le
Club des Cent Cols.
Mes précédentes confrontations avec des cols alpins m'ayant démontré que l'humilité était de mise, j'ai décidé de ne faire qu'un col majeur à chaque sortie vélo, histoire de toujours prendre du plaisir.
Pour cette première sortie, je jette mon dévolu sur le col routier le plus proche de mon lieu de villégiature, Auron. Il s'agit du col de la Moutière, un col quasi inconnu du grand public pour la simple et bonne raison que la toute petite route qui y arrive se transforme ensuite en piste pendant presque 4km avant de retrouver le bitume dans la descente de la Bonette sur Jausiers.
Le profil du col trouvé sur Internet me fait un peu peur car y'à pas mal de passages notés > 10%... et pour une première sortie vélo, sans être encore acclimaté à l'altitude, ça risque d'être un peu présomptueux. Tant pis me dis-je, je vais y aller tout doucettement, et s'il faut mettre "tout à gauche", je le ferai sans la moindre honte.
6h45, je suis fin prêt. J'enfourche mon coursier et commence par descendre sur St-Etienne-de-Tinée... 500m plus bas. Une fois en bas je me dit qu'il va falloir en garder sous le pied car la remontée risquera d'être ardue. Comme si le col de la Moutière ne suffisait pas !!!
Je prend donc la direction du col de la Bonette, col que je compte grimper dans 5 jours... et que le peloton du Tour de France franchira après-demain. Au lieu-dit "Pont Haut" je quitte la route de la Bonette et prend à gauche, direction St-Dalmas-le-Selvage, un superbe village de montagne. Jusqu'à ce village, même si je suis déjà monté de 350m, les % restent raisonnables (5 à 6%) et le revêtement agréable. (
photo)
A la sortie du village, ce n'est plus la même chose : une dizaine de lacets bien pentus (de 7 à 11%) me font arriver au bas du vallon de Sestrières... 200m plus haut (soit 1700m d'altitude). (
photo)
Ce vallon boisé est trés joli et ménage quand même quelques moments de répits, puisque certains passages sont à 5% à peine, ce qui permet de dégourdir un peu les jambes qui sont en prise dans du pentu de l'ordre de 8% en moyenne.
Chemin faisant j'arrive au refuge de Sestrières avec un petit replat salvateur, histoire de symboliser le passage des 2000m d'altitude. (
photo)
Encore 3 lacets sévères (9-10%) dans la forêt avant de déboucher dans un paysage beaucoup plus sauvage : rochers et alpages. Un dernier petit replat, durant lequel je croise un gars en VTT, avant que ne débute... l'enfer !
C'est un enchaînement de courbes et de lacets qui me scotchent au macadam. Je suis "tout à gauche", contraint et forcé, mon compteur indique même 5,5km/h par endroits, je vois même affichée une pente de 16% dans la partie la plus dure (vers 2200m). J'en bave mais je m'accroche, après tout je suis là pour ça ! (
photo)
Un immense merci à une famille de marmottes qui jouaient sur la route, à 50m de moi, alors qu'une petite rupture de pente m'autorisait une brève récup. Je met pied à terre pour les photographier mais, malheureusement, elles se mettent à l'abri dans leur terrier. Dommage... mais ça m'a fait un peu souffler tout de même !
Un coup d'oeil à mon altimètre : plus que 100m de D+ à faire (en moins d'un km), la barre du Planton marquant l'aplomb du col est en vue, je suis au pied de la cîme de la Bonette, bref, c'est tout bon !!!
C'était sans compter avec un vent de face qui m'obligea à me mettre en danseuse sur les 500 derniers mètres, à l'arrache, en envoyant tout ce qui me restait pour parvenir enfin à ce col loin d'être fastoche. (
photo -
photo -
photo)
Je me couvre vite car la transpiration de la montée + le vent frais à 2444m ne font pas bon ménage, et je ne veux pas tomber malade. Je sacrifie tout de même à la tradition de quelques photos avant de redescendre tout doucettement car la route est fort étroite et les gravillons nombreux.
Je croise 2 cyclistes étrangers à quelques dizaines de mètres d'intervalle dans la partie infernale, le premier d'entre eux m'avait l'air de monter vraiment fort... du moins par rapport à moi, ce qui n'est pas une référence. Quant au second, il était dans le dur tout comme je l'étais aussi quelques dizaines de minutes auparavant.
La descente s'effectue sans soucis particulier. Deux arrêts : le premier à St-Dalmas-le-Selvage pour remplir un bidon et le second à St-Etienne-de-Tinée où je fais une petite pause afin de m'enlever le coupe-vent ainsi que la veste thermique qui me furent fort utiles pour redescendre. Il reste la remontée sur Auron, ce qui fait encore 500m à gravir.
J'entame donc serein mais prudent la grimpette. Je la connais un peu pour l'avoir faite plusieurs fois en courant cet hiver et je sais donc où se situent les endroits clés. Comme prévu je met à nouveau "tout à gauche" dès la première rampe significative (mini 8%). Heureusement que le revêtement est nickel, ce qui me permet de mouliner tout en me traînant à 8-9km/h sans souffrir.
Ce % moyen de 8% dure, à de rares exceptions près, presque 3km et c'est bien content que je parviens à Auron. Encore un petit effort pour avaler les 50m de D+ restants afin de rejoindre notre résidence (ben vi on a rien trouvé de mieux que de trouver une location sur les hauteurs d'Auron) !!!
Conclusions :
- je suis content de l'avoir fait car c'était vraiment, vraiment pas facile (comme je l'ai écrit : c'était l'enfer par moments).
- un peu dépité par ma vitesse moyenne (à peine plus de 15km/h) mais à la vue du profil relevé par mon GPS ça s'explique : pas de plat, des montées très raides et la descente principale faite très cool afin de ne pas tomber.
- la remontée sur Auron n'est pas fastoche après avoir fourni un effort conséquent avant : il est possible que pour la Lombarde et la Bonette je descende au-préalable en voiture dans la vallée.
Merci d'avoir eu la patience de me lire jusqu'au bout.
Amicalement.
LTDB_flappi_mais_tout_de_même_satisfait