Ils veulent tous battre Kristoff... mais comment ?
Les temps changent très vite. Pour la première édition de Paris-Roubaix qui se joue sans Bonnen ni Cancellara comme favoris depuis une grosse décennie, le relais a vite été pris par Alexandre Kristoff. Même au plus fort de leur domination, les deux maîtres des pavés n'avaient pas réalisé une série aussi impressionnante que celle du coureur norvégien, avec en plus de son succès sur le Tour des Flandres, de nettes victoires sur les Trois jours de La Panne et sur le GP de l'Escaut. Dès lors, la question de l'invincibilité du leader de Katusha a été posée à quelques-uns de ses rivaux. Comme beaucoup,
Filippo Pozatto estime que « Kristoff est le plus fort », et affiche même sa préférence pour la stratégie de l'évitement : « avec tout ce qu'il a fait ces derniers temps, il a montré qu'il ne fallait pas le laisser partir. Le but c'est de résister dans un petit groupe devant, et ensuite attaquer avant lui pour ne pas l'affronter… mais il peut encore être très fort dans le final ».
Geraint Thomas, lui, compte plutôt ignorer la menace Kristoff de peur de se retrouver piégé : « ce n'est pas une bonne idée de courir contre lui. A chaque fois que nous essayons de durcir la course pour battre un coureur en particulier, on se retrouve battus par un autre ». Pour la révélation du dernier Tour des Flandres (5ème à seulement 21 ans),
Tiesj Benoot ne manque pas d'ambition, et relativise la supériorité du grandissime favori : « Dimanche dernier, il a réussi à s'échapper dans le final, et il faudra l'en empêcher. Je ne pense pas que cette fois-ci, il bénéficiera d'autant d'espace. Pour ma part, si je réussis à éviter les chutes et crevaisons, je peux avoir ma chance s'il y a un scénario comme l'année dernière, avec un petit groupe en tête après le Carrefour de l'Arbre. » Dans ce cas précis, c'est justement
Nicki Terpstra qui avait le mieux su gérer la situation. Le porteur du dossard numéro 1 a durement subi la loi de Kristoff sur le Tour des Flandres, et a retenu la leçon : « il ne faut pas sprinter avec lui ». Enfin,
Peter Sagan, 4ème sur la ligne d'arrivée à Oudenaarde, n'a pas abdiqué devant l'ogre de cette campagne flandrienne : « Kristoff imbattable ?
Vous croyez que c'est un robot ou quoi ? Il s'est passé une semaine depuis dimanche dernier ! »
Bah on se pose quand même des questions non ?
http://www.letour.fr/paris-roubaix/2015 ... ent-z.html