NickTheQuick a écrit :Silver0l a écrit :J'aimerai bien avoir l'avis de Nick sur tout ça, lui qui , lorsque je disais que les meilleurs étaient légitimes à souhaiter un peu plus de médiatisation dans le triathlon pour vivre de leur sport, répondait que tous les meilleurs ont toujours réussi à en vivre, pour certains très bien (et pour d'autres plus difficilement).
Parce que si on demande à Hauss, le meilleur français, de courir gratuitement
, je n'ose même pas imaginer ce que ça doit être pour les autres...
(Nonobstant le fait qu'il te manque pas mal d'infos) merci de citer un exemple qui confirme 1) ce que je dis 2) le caractère positif que je trouve à une médiatisation contrôlée pour le triathlon.
1) Car l'exemple présent prouve qu'il a pu se retourner pour continuer à en vivre. Rassure-moi, tu n'es pas du genre à prendre un simple exemple pour faire des raccourcis du type Lagardère n'a plus envie de financer le tri = plus d'argent dans le tri = les meilleurs mondiaux tous bientôt smicards. Parce que sinon qu'as-tu pensé de l'arrêt en 2005 du contrat de sponsoring de Vodafone avec Beckham ? Que Beckham est malheureux financièrement ? Que tu n'oses imaginer la difficulté des fins de mois d'un joueur de ligue 1 ?
2) J'aurai plus de facilité à m'enflammer pour sa médaille olympique que s'il la gagne dans un sport où la médiatisation et les sommes en jeu font qu'on peut acheter une victoire dans une classique 100 000 euros (toute ressemblance avec des faits bla bla bla...)
Merci encore
Nick
Ce que montre cette histoire, c'est qu'il n'y a probablement pas de logique financière à soutenir le triathlon.
Lagardère est sans doute l'entreprise qui connait mieux le business du sport en France. Je n'ai pas d'éléments autres que ceux publiés dans la presse ou dans le blog de Hauss, mais s'ils décident de se désengager, c'est que probablement ils ne voient pas un rapport bénéfice médiatique / coût favorable. Et s'ils suggèrent un coût nul, pour rendre ce rapport favorable, c'est dire si les bénéfices leurs apparaissent faibles! Dans ce contexte, s'indigner du lâchage de Lagardère comme le fait Boulegan est touchant mais profondément stupide. Ça revient à reprocher au lion de manger la gazelle, ou au scorpion de piquer la grenouille: cruel, mais conforme à leurs natures profondes, et aux dures lois de la Nature. Dans un environnement économique très difficile, marqué par le déficit important des activités sportives (
http://www.tradingsat.com/actu-bourse-206913-MMB.html ) , ils font ce que fait toute entreprise pour assurer sa survie: réduire les coûts.
Après, qu'il soit possible de trouver des solutions alternatives, certainement, mais ces financements basés sur les coups de coeur plus que sur une froide analyse objective des coûts et des retours sont beaucoup plus aléatoires, et d'un montant sans commune mesure avec ce que pourrait offrir des entreprises y trouvant un réel intérêt économique, un contrat win-win. On peut aussi s'interroger sur la pérennité d'un modèle assez unique au monde où les contribuables, via les entreprises publiques (et des emplois qu'il faut bien oser qualifier de fictifs) et les collectivités territoriales financent les sportifs de haut niveau: Sartrouville ou Les Sables paient les Brownlee ou Kahlefeldt, mais est-ce que Leeds, Dortmund ou Auckland financent Belaubre ou Hauss?
De tout ça, la majorité des forumeurs s'en fout a priori un peu, car le tri est pour nous une passion (et un coût!) et pas un moyen de gagner sa vie, mais on peut comprendre que ceux qui veulent vivre de ce sport voient les choses différemment, et puisse souhaiter un peu plus de médiatisation. Quant aux excès que tu mentionnes dans le foot ou dans le cyclisme, ravagés par l'abondance de l'argent, je crois que ce soit un risque pour le triathlon dans les 20 prochaines années.