Only for you peter , the récit ( désolé si c'est un peu succinctcessio a écrit :de toutes les façons maître, je l' ai retrouvé....
alors complétez si tel est votre désir,mais n'abandonnez surtout pas, non pas la course mais une idée qui me semblebienvenue, et qui fera taire définitivement les langues de ceux qui pensent que vous êtes au- dessous de tout...en écriture "libre" !!!
) :L’Embrunman , un CR
Mon profil : 33 ans , marié , deux enfants , pendant lontemps amateur de ping-pong , puis honnête cyclosportif depuis ma 1ère marmotte en 2001
. J’entends parler du triathlon d’Embrun depuis quelque temps , certains mots font tilt "izoard 
", "chalvet " , "champcella " , "digue " , "hacienda 
" , "sueur 
" ...ouh là ...je m'égare 
. Je retourne le problème dans tous les sens et en reviens toujours à cette sage conclusion : le meilleur moyen de découvrir ce qu’est cette épreuve , c’est de la faire
.Ma démarche : après une rapide recherche sur google , je découvre le site Online Tri et m’y inscris pour évoquer mon projet . En guise de présentations , je n’oublie pas de me faire mousser sur des références cap qui remontent à mon service militaire
, et balaie l’idée que malgré quelques baignades estivales pour seul bagage , mon niveau natation soit suspect 
. Réactions forumiques que je découvrirai ensuite comme des classiques pour d’autres bizuts : certains m’encouragent , d’autres me conspuent ( faut dire que mon post initial ne transpire pas l’humilité ) . Au bout de deux trois jours , un type pas franchement connu pour sa zen attitude , vaguement connu dans le milieu triathlétique , un certain Benj’
, ne fait aucun commentaire sinon ( je résume ) : « fais-le ,et ensuite je me permettrai de dire ce que je pense de ta démarche 
» . Et bien Benj' , t'avais mangé quoi ce matin là ???? Ma préparation : sans être trop asocial , je décide de me licencier aux Crocos d’airain de Nîmes , tout en habitant dans le Finistère . Question overdose de coaching , au moins je serai peinard
. Je ne change pas trop mes habitudes : aucun plan d’entraînement , aucune séance sous la pluie à vélo , et le footing rituel de 25 minutes tous les 10 jours . Est-ce un choix ? Une nouvelle forme de dandysme ? Non , juste une banale gestion des douleurs qui me torturent les tendons rotuliens dès que le temps se fait moins clément 
. Donc dans ces conditions , je ne réussis à me remettre sérieusement au vélo que fin mars , et passe à des footings de 45 minutes hebdo . Début juin , je reprends la natation que j’avais un peu laissée en plan depuis l’automne , et pour cause puisque je ne nage qu’en mer . Malgré le réchauffement climatique , quand l’eau descend à 12°c , j’ai comme une grosse flemme pour me mettre à l’eau … Mais pendant tout l’hiver , je scrute plusieurs centaines de fois les vidéos de crawl proposées sur les posts natation . Sans saisir toutes les subtilités techniques qui me passent sous les yeux , j’en tire une 1ère conclusion : le crawl , c’est quand même plus efficace que la brasse ! Entre mi-juin et mon départ pour la Marmotte , je réussis à courir deux fois 1h30 . A mon retour , je me repose jusqu’à ce que je me sente …reposé , puis démarre deux semaines intenses ( environ 20 heures chacune ) , basées à 90 % sur des séances vélo . Durant cette période , histoire de connaître plus en détail les règlements propres à un triathlon , je participe au tri sprint de Plouescat . Les sensations sont encore plus déstabilisantes que le résultat :bien lost pendant la natation , super bordélique sur les transitions 
et pas super sur un vélo dans le registre CLM .... je commence franchement à me demander si faire Embrun 3 semaines plus tard n’est pas l’idée la plus sotte que j’ai eue depuis de longues années ( et pourtant Dieu sait que j’en ai eues ) …. Malgré tout , je finis ma prépa le 30 juillet sur une meilleure note en programmant une séance de 185 kms avec Orscand , non pour travailler spécifiquement mais tout simplement pour prouver qu’un Trégorrois et un Cornouaillais peuvent parfaitement collaborer quand la situation l’exige .Les jours d’avant : j’ai la bonne idée de me couper les ongles la veille du départ sur Embrun
. 14 heures de route et le lendemain matin , je souffre d’un joli petit début d’abcès sur mon pied droit . Comme j’ai très peu d’aptitudes pour l’hypocondrie , je ne m’affole pas , ne fait pas de soins particuliers et me contente de humer l’ambiance sur le site de départ . Même pour un Breton , il y a de quoi être impressionné par la force et surtout la constance du vent thermique qui se lève d’ouest en Est à partir de la fin de matinée . Je suis aussi surpris par la moyenne d’âge des participants que je croise : je ne m’attendais pas à voir autant de jeunes ( disons entre 20 et 25 ans ) 
. Les derniers préparatifs : le préparatif sur lequel je décide de concentrer tous mes efforts est la dépose du vélo dans le parc . Pour le briefing , on verra ça l'an prochain ... Bref , je suis toujours aussi confiant , mais mon pied me fait souffrir de plus en plus . Une bonne krampouz-party avec mon staff ( j’ai emporté mon bilig avec moi ) ,et je prépare rapidement mon sac pour le lendemain . Je m’endors sans problème , m’étonnant moi-même d’être aussi serein . Si le panari m’empêche d’aller au bout , je me dis que ce n’est pas très grave et que je reviendrai en 2007 (de toute façon , à ce stade de ma carrière , je ne suis plus à un abandon près
!!! ) . Je me serais certainement senti beaucoup plus frustré si je m’étais imposé depuis de nombreux mois une méga- prépa- commando 
, mais ça n’a pas été le cas , alors ça va .Le D-DAY : réveil à 4h30 , une moitié de gatosport engloutie encore à moitié endormi dans la voiture et me voilà sur le coup de 5h20 sur le site de départ , toujours aussi étonné de ne pas plus stresser que ça ( alors que j’ai fait quelques cauchemars les mois précédents
). Mon pied me fait mal , mais pieds nus , avec le froid ambiant , ça passe … Je fais la connaissance de Vincent 05 qui vient me saluer gentiment dans le parc à vélo avant de partir suivre la course en moto , Orscand passe aussi par là ; sur un ton badin il me raconte sa dernière sortie de reconnaissance :« 6h50 sur le parcours vélo , en faisant seulement l’effort dans les parties montantes » ( sic ) . Quelle insolence ! Ma course finie , s'il me reste encore un souffle d'énergie , je me jure de ne pas oublier de le citer à comparaître devant le conseil disciplinaire du S.T. ... Mais malgré ces quelques approximations , je suis content de voir que le sechitsu team démontre une bel esprit corporate , ça me conforte dans mon projet ! NATATION : Mon départ est un peu foireux , car le starter est actionné alors que je me dirige seulement sur la plage . Je ne suis pas le seul à être pris de court : comme si on venait de leur piquer les fesses certains me bousculent et se jettent à l’eau en hurlant « ils sont partis
! ils sont partis ! » . Mon 1er réflexe est de me dire : " op op op !!!! Tu pars pour une grosse journée de sport , tu n’es donc pas à deux minutes près" ( j’aurai perdu une minute en définitive ) . Pas la peine de s’énerver maintenant 
: j’ajuste mes lunettes , je mets mon bonnet et je me lance quasiment parmi les derniers . J’avais prévu de ne me servir que de mes bras pour m’économiser pour le vélo , mais la portance du plan d’eau s’avère moins bonne qu’en mer
et surtout la nécessité de la course elle-même m’oblige à des coups de freins – rédémarrage où les battements de jambes sont nécessaire) . Quelques coups sur mon petit panari suffisent aussi à me convaincre qu’il vaut mieux doubler qu’être doublé . La nage en peloton me stressait pas mal , mais finalement elle s’avère plutôt distrayante : je croise des types qui sont à l’arrêt 
, manifestement interrogatifs sur la suite des opérations à mener sur un champ de bataille aussi mal éclairé , d’autres fondent sur les kayaks des suiveurs plutôt que sur les bouées jaunes qui jalonnent le plan d’eau . Mon 1er tour est réalisé en 34 minutes , je suis effaré par ce chrono supersonique ... pour moi . En entamant le 2d tour , j’ai donc la conviction qu’avec un trafic plus fluide , une nage bien posée et le jour qui facilite la prise de directions , je vais nager encore plus vite : résultat , je sors de l’eau avec 1h15 à mon chrono . Je me dis sur le coup que la technique , la fluidité gestuelle c’est bien , mais sans la capacité de maintenir un minimum de force musculaire ….... VELO : je prends le temps de m’habiller chaudement , et reste donc sceptique devant ceux qui se contentent de mette des couches de sec sur une trifonction détrempée
... Il fait au mieux 6 °C …. A la sortie du parc , un commissaire un peu maniaque m’interdit d’aller plus loin tant que mon dossard n’est pas « conforme » , en gros il me demande de replacer mon dossard qu’il juge peu visible ! J’hésite à lui dire « Mais mon bonhomme , vous ignorez à qui vous parlez !!! » , je me ravise , et choisi un registre plus soft : « vous voulez pas non plus que je vous balaies le parc à vélo ??? » . Il se déride un peu et accepte de me remette le dossard lui-même … Je pars pour de bon, je suis content ça monte tout de suite . Vu que je suis un grimpeur d’exception , je double beaucoup de concurrents et mon ego , bien délavé par un essorage prolongé dans le lac , s’en retrouve fort flatté . La journée commence bien . Parfois même , dans l’euphorie de la victoire qui s’annonce , je m’autorise à gratifier les plus exténués d’encouragements personnalisés comme : « allez , dans l’izoard ça ira mieux !!! » . Je sais , c’est petit , pas très « esprit du sport » .... mais ça me distraie bien dans le cours de cette longue journée qui s’annonce . Après être passé à St-Apollinaire en 49 minutes , je perds la raison . Car mon temps me sidère : moi qui visait 7h00 , je suis sur les mêmes bases qu’ Orscand qui avait mis 6h34 en 2005 . Tout le travail mental scrupuleux que j’avais réalisé depuis de longues semaines pour aborder mon objectif avec la plus grande humilité tombe à l’eau . Des bouffées de jactance me sussurrent à l’oreille que je vais faire un temps canon sans même lever le petit doigt . Arrrrffff !!!! Le temps passe , Nous sommes dans les Gorges du Guil , et je commence à avoir faim . Arvieux , pas mieux . La Casse déserte , dont tant de photos m’ont fait fantasmer , je ne me souviens même pas y être passé ! En haut de l’izoard , je regarde ma montre : j’ai perdu 22 minutes sur l’orscand version 2005 . Mais la moitié de gatosport incurgitée pour neutraliser ma fringale commence à faire son effet , je descends bien l’izoard , les jambes redeviennent celles qu’elles auraient toujours du être . Hélas , à la sortie de Briançon , c’est le drame : il y a un vent de face , une route pourrie , des coureurs qui ne se laissent plus doubler aussi facilement et même certains qui se permettent de me dépasser dans les parties les plus roulantes pour me montrer comment on se sert d’un grand plateau . Je préfère encore ceux qui en signe d’allégeance se bousculent pour prendre ma sainte roue arrière . Heureusement , Champcella et Chalvet me permettent de ramener tous ces petits freluquets à la raison . Je dépose le vélo après 7h20 , déçu par mon temps , mais globalement ragaillardi par mon niveau de fatigue pas trop catastrophique .MARATHON : Je n'ai jamais fait de marathon , voilà donc une occasion en or pour combler cette lacune
. Histoire de bien faire les choses , je heurte mon panari en voulant chausser trop vite … je l’avais oublié celui là … Quelques étirements , et je pars , avec le sentiment d’avoir un peu soif et un peu faim . Normal me dis-je , depuis ce matin , et pour une des rares fois dans ton année , tu n’as pas passé ton temps vautré devant ton P.C . à lire et écrire des conneries sur O .T. , t’as quand même fait quelques efforts ! Mais au bout de 2-3 kilomètres , tout s’arrange : mon panari est neutralisé depuis que j’ai réussi à l’écraser sous mon orteil sur chaque foulée , et mes sensations de faim et de soif sont évaporées . J’avais du somatiser . Donc aux deux 1ers ravitos , je ne m’arrête pas , je me la joue "gros pro du tri" ( en tout cas l'image que je m'en fais ) , le type au top , fier de son métabolisme de loup solitaire . La sensation maintenant bien palpable d’être le nouveau Rocky Balboa courrant en accéléré sur des plages californiennes transférées au bord de la Durance est par ailleurs proprement géniale . Géniale , mais de courte durée … Passé le 2ème ravito , le Rocky balboa se transforme en un mix de Paul-loup Sulitzer post-op' et de Boris Eltsine : mes doigts sont parcourus de sensations désagréables de fourmillements , j’ai froid alors qu’il fait pas froid , mon champ de vision se rétrécit et s’obscurcit alors que ciel est encore bien lumineux . Au risque de trahir le Fironman- commandement 
, je décide de marcher . Enfin , décider , c’est un grand mot … Orscand me dépasse bientôt ( ou bien trop tôt ? ) , il en termine avec sa deuxième boucle , la foulée légère , le teint frais , bref ses vifs encouragements n’y changent rien , je le trouve toujours aussi insolent ... Mais heureusement , une fois la 1ère boucle bouclée , une fois le ventre bien rempli de coca et de pain d’épices , je décide de ne pas me laisser aller et réussis à recourir jusqu’à … l’arrivée . Si si , jusqu'à l'arrivée , comme un grand . Juste au 40 ème kilomètre , je fringale à nouveau mais miracle un concurrent de Cherbourg m’accompagne , m’encourage et me tend un petit berlingot . Méfiant , je découvre l’inscription en lettres rouges : « coup de fouet » . Tout un programme ! Si on m’avait dit qu’un adepte des pratiques SM infiltré sur l’Embrunman me permettrait d’en être finisher … Etonnant non ?
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