Faut yarrêter un peu avec Raoult.
Ce mec n'a plus aucune crédibilité scientifique. C'est un authentique guignol, qui a malheureusement beaucoup terni l'image scientifique de la France dans le monde. Partout dans le monde, on a arrêté de croire à l'HCQ, on est passé à autre chose (dexaméthasone ou autres...).
Raoult n'existe dans notre pays qu'en tant que créature des médias et des réseaux, le symbole politique de la frustration maladive et délétère des Français les plus intellectuellement défavorisés vis à vis de toute forme d'autorité politique, médiatique ou médicale. Dans un monde de réalité alternative, les mecs croient qu'ils s'informent sur Facebook de tout ce que les médias veulent leur cacher, et ils se croient de vrais rebelles parce qu'ils soutiennent Raoult...
Ce qui est grave pour la démocratie, c'est que ces comportements débiles, autrefois ultra-minoritaires, deviennent de plus en plus prévalents. Pas sûr de ce que deviendra la France si on continue comme ça et qu'on se retrouve avec Bigard président et Raoult à la Santé...
Voir l'article du Monde:
https://www.lemonde.fr/idees/article/20 ... _3232.html
L’extrême défiance à l’égard des institutions et des médias est l’un des principaux traits communs aux soutiens du professeur marseillais, analyse, dans une tribune au « Monde », le chercheur et auteur d’une étude sur les groupes Facebook « pro-Raoult », Antoine Bristielle.
Personnage fantasque et dangereux pour les uns, médecin héroïque pour les autres, le professeur Didier Raoult divise l’opinion publique. Ainsi, 30 % des Français lui font davantage confiance qu’au ministre de la santé, alors que l’inverse n’est vrai que pour 20 % des Français, selon une enquête de l’institut de sondage YouGov publiée fin mai par le mensuel Capital.
Il est en tout cas suffisamment populaire pour que de nombreux groupes sur les réseaux sociaux se soient constitués pour le soutenir, allant même jusqu’à rassembler 254 000 inscrits sur Facebook pour le plus influent d’entre eux. Qu’une controverse scientifique suscite autant d’émotion et soit à l’origine d’une telle vague de soutiens spontanés pose question. Pourquoi, alors que l’efficacité de la chloroquine dans le cas présent demeure au mieux incertaine, le professeur Raoult bénéficie-t-il d’une telle popularité ?
C’est à cette question que nous apportons une réponse à partir d’une enquête conduite par questionnaire auprès de plus de 1 000 individus soutenant le professeur Raoult et membres des groupes Facebook qui lui sont dédiés. Sans prétendre à la représentativité des soutiens à Didier Raoult dans leur ensemble, notre étude, de par son ampleur, donne néanmoins un bon aperçu du profil de ses partisans inconditionnels.
La principale caractéristique des soutiens du professeur Raoult est leur grande défiance envers les principales figures d’autorité à la fois politiques et médiatiques. Sur le versant politique, plus de neuf interrogés sur dix n’ont confiance ni dans les partis politiques ni dans l’institution présidentielle. Cette défiance structurelle dans les institutions politiques se traduit par un rejet massif de l’exécutif en place.
Seuls 3 % des personnes interrogées ont confiance en Emmanuel Macron, à peine plus en Edouard Philippe (10 %). Sur le versant médiatique, 96 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’idée selon laquelle les grands médias cachent des choses aux citoyens et moins de 7 % des personnes interrogées ont confiance dans les informations relayées par la télévision, contre 29 % dans la population française [les comparaisons avec les sondages d’opinion sur des échantillons représentatifs de l’ensemble de la population viennent ici du « Baromètre de la confiance politique » du Cevipof, (vague 11 bis, 2020), d’« European Values Study » (enquête française, 2018) et de « French Electoral Study » (2017)].
Cette faible confiance dans les médias classiques engendre une forme de comportement médiatique tout à fait singulière. Alors que dans la population française, seuls 28 % des individus s’informent prioritairement sur Internet, c’est le cas de plus de 75 % des soutiens au professeur. Et lorsque ces soutiens s’informent sur Internet, c’est en priorité via les réseaux sociaux, seul média dans lequel les enquêtés ont majoritairement confiance.
Ces caractéristiques ont des conséquences décisives sur le rapport de ces personnes à la citoyenneté. Bien que la forte défiance envers les institutions politiques se manifeste par une abstention électorale plus élevée que la moyenne, 90 % se disent pourtant intéressés par la politique, bien davantage que parmi l’ensemble des Français. Mais cette appétence pour les questions politiques se traduit néanmoins par un rejet de l’« offre » politique existante puisque 43 % des personnes interrogées ne se sentent proches d’aucun parti.
Ce rejet de l’offre politique, et plus encore des institutions politiques actuelles, conduit ces individus à adopter des attitudes « populistes » privilégiant le pouvoir direct du peuple au détriment de celui des élites politiques. Ainsi, 73 % des soutiens au professeur Raoult sont d’accord pour dire que le peuple, et non les responsables politiques, devrait prendre les décisions politiques les plus importantes, soit près de vingt points de plus que ce que l’on observe dans le reste de la population. Dans le même ordre d’idée, 71 % des personnes interrogées préféreraient être représentées par un citoyen ordinaire plutôt que par un responsable politique professionnel, contre 58 % des Français. C’est donc sans surprise que l’on découvre que ces individus ne seraient pas opposés à la candidature en 2022 d’une personnalité médiatique et non politique, comme Jean-Marie Bigard ou Cyril Hanouna : 40 % pensent même que ce serait une bonne chose pour la démocratie française.