Tu as raison en effet, je ne devrais pas m'exprimer ainsi. Par "faux positif" dans cette discussion, j'entendais : un test positif au clenbutérol, mais n'indiquant pas l'occurrence d'un dopage intentionnel ou d'une transfusion. Ca me paraissait clair puisque, comme tu le fais remarquer toi-même, la présence du clenbutérol dans les urines n'est contestée par personne. Mais tu as raison de rectifier, autant employer une terminologie précise, je te remercie pour cette contribution constructive. J'avais encore quelques remarques :
Silver0l a écrit :
Pascal L a écrit :
Je citerai pour finir la conclusion de la fédération espagnole elle-même, telle que rapportée par l'article : "The competition committee of the RFEC assessing the case has concluded that it is absolutely impossible for Contador to demonstrate the contamination of the meat, given that he ate it."
Oui, et en droit ça ne devrait pas être un pb, puisqu'il suffit de démontrer que la contamination alimentaire est possible.
Bon, je note que tu as abandonné ta position initiale, qui consistait à défendre la décision clairement inappropriée de la fédération espagnole. Tu as bien raison de l'avoir abandonnée, c'est une position idiote, sauf si le but que l'on recherche est de susciter un appel (de Contador lui-même, de l'UCI ou de l'AMA). A mon avis c'est ce que cherchaient effectivement ceux qui ont pris la décision : ils ne voulaient ni se mettre à dos l'opinion publique espagnole en proposant deux ans d'exclusion pour Contador, ni se déconsidérer complètement en l'exonérant, puisqu'ils ont bien été forcés de constater que le dossier de la défense était vide (d'ailleurs j'attends toujours les références que tu m'avais promises au sujet des vagues rumeurs que tu colportes, Silver0l : s’il est bien connu que de la viande contaminée au Clenbutérol est importée au Pays Basque, on doit pouvoir établir ce point sans aucune difficulté par une référence sérieuse).
Ta nouvelle position n'est pas très articulée, puisque tu ne fais qu'exprimer le souhait que le TAS exonère Contador. De façon assez imprudente, tu vas cependant aussi jusqu'à prédire que tel sera le cas. Examinons donc les différentes possibilités.
Du point de vue juridique, la question préalable qui se posera sera celle des règles de droit applicables pour examiner la légitimité de l'appel. Pour être admis à participer à un certain nombres d'épreuves, Alberto Contador a librement signé le code anti-dopage de l'UCI, dont il a donc accepté les procédures. Il savait en particulier qu'en cas de contrôle positif, la charge de la preuve changeait de côté et incombait au coureur, puisqu'il a lu ce code et qu'il l’a signé. Il semble donc que les règles qui définissent l'établissement des preuves dans le code anti-dopage de l'UCI soient applicables dans cette situation, puisque Contador s’était engagé contractuellement à respecter ces règles. Or si Contador accepte que les règles de l’UCI soient appliquées, nous avons déjà vu qu’il était très mal parti.
Contador pourra cependant contester ces règles, et il a d’ailleurs commencé à le faire, puisqu'il a publié une lettre dans laquelle il remet en question le code anti-dopage actuellement en vigueur :
http://www.velonation.com/News/ID/7322/ ... 1960s.aspx.
Là mes (très faibles) compétences juridique sont en défaut : je ne sais pas exactement ce qui arrive lorsqu’un coureur conteste l’applicabilité de règles qu’il a par ailleurs librement acceptées. Le bon sens m’amène cependant à penser que ce ne sera pas la meilleure des situations pour lui. La règle de l’UCI est en effet largement partagée par les instances sportives internationales ; on trouve par exemple une règle semblable dans le code anti-dopage du CIO, qui stipule que dans le cas d’un contrôle positif, la charge de la preuve change de côté, et qu’alors, « le degré de preuve (à la charge de l’athlète) devra être fondé sur la prépondérance des probabilités» (art 3.1 du code anti-dopage du CIO). Autrement dit, c’est au coureur d’établir que la probabilité de la contamination (et pas sa simple possibilité bien entendu) est plus élevée que celle de la transfusion sanguine. Il est d’ailleurs à noter sur ce point qu’à partir du moment où les juges auront à simplement évaluer des degrés de probabilité, il leur sera parfaitement possible de tenir compte des résultats du test concernant les résidus de plastique : ces tests ne peuvent être utilisés comme une preuve à charge contre Contador ; en revanche, ils ont évidemment une incidence importante sur l’évaluation des probabilités en question. A vrai dire je crois que Contador lui-même (ou ses conseillers) pensent que l’appel a une forte probabilité d’être rejeté par le TAS, car il a déjà dit qu’il utiliserait d’autres recours en cas de rejet.
Pour une défense d’un point de vue différent du mien, voir cet article récent du Washington Post :
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/co ... 545_2.html
Je suis en total désaccord avec les conclusions de l’article, mais au moins elles sont présentées de façon cohérente et argumentée.