Le sport ultra et ses maifaits

Que faire quand ça va pas?
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Yo L
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Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par Yo L »

Encore une étude qui va dans le sens d'une pratique parcimonieuse du sport ...
https://www.slate.fr/sante/recherche-de ... rs-maladie

Sinon, avec Google Search :
La recherche d'un article traitant spécifiquement des efforts d'endurance **supérieurs à 6 heures** et de la **fibrose myocardique** révèle que la littérature scientifique aborde largement le sujet de l'**endurance intensive et prolongée** ou de l'**ultra-endurance**, qui incluent souvent des efforts de cette durée.

Voici une synthèse des points clés et des références pertinentes :

### Synthèse des Données sur l'Endurance Prolongée et la Fibrose Myocardique

Plusieurs revues systématiques et études suggèrent un lien entre l'entraînement d'endurance intensif et de longue durée (incluant les efforts d'ultra-endendurance comme les courses de plusieurs heures) et une prévalence accrue de fibrose myocardique :

* **Prévalence Accrue :** Des études et méta-analyses indiquent que la prévalence de la **fibrose myocardique (détectée par LGE en IRM cardiaque)** est **plus élevée** chez les athlètes d'endurance de haut niveau avec un entraînement intensif et prolongé, par rapport à la population sédentaire du même âge (Résultats 1.1, 1.2). Le taux de fibrose myocardique chez ces athlètes est rapporté dans une fourchette allant de **12 à 50 %** (Résultat 2.3).
* **Mécanismes Supposés :** L'exercice très intense et prolongé (comme dans l'ultra-endurance) soumet le cœur à un stress hémodynamique (surcharge en volume et en pression) et à une libération transitoire de biomarqueurs cardiaques, suggérant des **lésions myocardiques aiguës** (Résultats 1.2, 1.3, 1.5, 4.5). La répétition de ces contraintes et la fatigue myocardique pourraient, à long terme et sans récupération adéquate, prédisposer à la fibrose, considérée comme une **cicatrisation** du muscle cardiaque (Résultats 1.4, 4.5).
* **Durée d'Entraînement :** Un entraînement classique de l'athlète d'endurance intense est défini comme **plus de 6 heures par semaine** depuis plus de 6 mois, ce qui est considéré comme un stimulus pour les adaptations cardiaques (cœur d'athlète) et potentiellement les maladaptations comme la fibrose (Résultat 2.3, 2.4).
* **Conséquences Cliniques :** La présence de fibrose myocardique, surtout de certains types non ischémiques, a été associée à un **risque accru d'arythmies ventriculaires** chez certains athlètes d'endurance (Résultat 1.3). Elle peut aussi entraîner une augmentation de la rigidité myocardique et un dysfonctionnement cardiaque local (Résultat 1.4).

### Références d'Articles Pertinents (en Anglais et Français)

Les résultats de recherche renvoient à des revues et études académiques qui traitent du sujet de manière approfondie, souvent sans se limiter à une seule étude sur la durée exacte de 6 heures, mais en couvrant l'**ultra-endurance** qui dépasse cette limite :

* **Systèmes de Revues et Méta-analyses (Anglais) :**
* **"Impact of Myocardial Fibrosis in Endurance Athletes: A Systematic Review"** (Résultat 1.1)
* **"Prevalence of Myocardial Fibrosis in Intensive Endurance Training Athletes: A Systematic Review and Meta-Analysis"** (Résultat 1.2)
* Ces articles synthétisent les données de plusieurs études incluant des athlètes participant à des épreuves d'endurance très longues.
* **Études Spécifiques (Anglais) :**
* **"High-Intensity Exercise, Fibrosis, and Ventricular Arrhythmias: How Much Is Too Much? | Circulation: Cardiovascular Imaging"** (Résultat 1.3)
* **"Cardiac remodelling and exercise: What happens with ultra-endurance exercise?"** (Résultat 3.1) : Cet article évoque les effets cardiaques **immédiats après un ultra-marathon de 34 heures**, une durée largement supérieure à 6 heures, et discute du remodelage à long terme.
* **Articles de Synthèse (Français) :**
* **"TROP DE SPORT PEUT-IL ÊTRE DANGEREUX POUR LE CŒUR ?"** (Résultat 2.3) : Cet article aborde la question du "trop de sport" et mentionne la présence de lésions de fibrose myocardique chez 12 à 50 % des sportifs d'endurance.
* **"Ultra-endurance : quel bilan"** (Résultat 4.2) : Décrit l'ultra-endurance comme des efforts de **plus de 4 heures** et ses contraintes sur le corps, y compris cardiaques.
* **"Le cœur forcé du sportif"** (Résultat 4.4) : Discute des adaptations et des limites du cœur face à l'exercice intense et prolongé (ultra-endurance).

Pour une analyse approfondie et des données sur les athlètes d'ultra-endurance (efforts > 6h), les revues systématiques et les articles sur le **remodelage cardiaque et l'ultra-endurance** (Références 1.1, 1.2, 3.1) sont les plus pertinents.
J’espère que la Routourne va vite tourner ...
Frankie
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abdo_kassou
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par abdo_kassou »

Merci pour l'info.
Difficile cependant d'y voir clair.
Déjà la limite de 6h hebdomadaire pour définir le seuil de "trop ou beaucoup de sports" nous fera sourire.
Cependant, comme dit au début de ton résumé, ils traitent de cas d'étude chez le sportif de haut niveau : j'ose espérer qu'il s'agit là de vrais sportifs.
Mais cette étude est très certainement biaisée par deux paramètres non pris en compte :
1- leur pratique quand ils étaient jeunes. Souvent les sportifs de haut niveau ont baigné dans ce milieu dès leur plus jeune âge (parents souvent) et on sait que des efforts de spécialisation précoce pour le 1500m (efforts répétés à plus de 110% de VMA) engendraient des anomalies cardiaques dont la fibrose.
2- le dopage, très clairement un des fléau du haut niveau. On connaît ses effets délétères sur le cœur (notamment en masquant sa fatigue ou en surchargeant le travail du myocarde).
Mais à mon avis, c'est sans surprise, on ne peut pas faire près de 30h de sport par semaine dont une bonne partie en intensité sans tirer sur l'organisme. Seuls les sportifs hors normes peuvent se le permettre. Les autres s'exposent à des pathologies. Pour ma part, concernant les sports ultra endurance, c'est pour les reins plus que le cœur que je m'inquieterai
Atteindre son but... Est-il dans la vie pire désenchantement ?
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Bryce
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par Bryce »

abdo_kassou a écrit : 21 oct. 2025, 08:05 Merci pour l'info.
Difficile cependant d'y voir clair.
Déjà la limite de 6h hebdomadaire pour définir le seuil de "trop ou beaucoup de sports" nous fera sourire.
Cependant, comme dit au début de ton résumé, ils traitent de cas d'étude chez le sportif de haut niveau : j'ose espérer qu'il s'agit là de vrais sportifs.
Mais cette étude est très certainement biaisée par deux paramètres non pris en compte :
1- leur pratique quand ils étaient jeunes. Souvent les sportifs de haut niveau ont baigné dans ce milieu dès leur plus jeune âge (parents souvent) et on sait que des efforts de spécialisation précoce pour le 1500m (efforts répétés à plus de 110% de VMA) engendraient des anomalies cardiaques dont la fibrose.
2- le dopage, très clairement un des fléau du haut niveau. On connaît ses effets délétères sur le cœur (notamment en masquant sa fatigue ou en surchargeant le travail du myocarde).
Mais à mon avis, c'est sans surprise, on ne peut pas faire près de 30h de sport par semaine dont une bonne partie en intensité sans tirer sur l'organisme. Seuls les sportifs hors normes peuvent se le permettre. Les autres s'exposent à des pathologies. Pour ma part, concernant les sports ultra endurance, c'est pour les reins plus que le cœur que je m'inquieterai
Intéressant.
Concernant ta dernière phrase, effectivement les reins sont mis à rude épreuve... pendant les courses, quand on voit ce que les pros (qui mettent allègrement leurs plans de ravitaillement en ligne) s'envoient pendant un IM depuis quelques années, c'est questionnant et flippant. Beaucoup plus que ce qu'un humain devrait ingérer.
Yo L a écrit : 10 oct. 2025, 10:50 Encore une étude qui va dans le sens d'une pratique parcimonieuse du sport ...
https://www.slate.fr/sante/recherche-de ... rs-maladie

Sinon, avec Google Search :
La recherche d'un article traitant spécifiquement des efforts d'endurance **supérieurs à 6 heures** et de la **fibrose myocardique** révèle que la littérature scientifique aborde largement le sujet de l'**endurance intensive et prolongée** ou de l'**ultra-endurance**, qui incluent souvent des efforts de cette durée.

Voici une synthèse des points clés et des références pertinentes :

### Synthèse des Données sur l'Endurance Prolongée et la Fibrose Myocardique

Plusieurs revues systématiques et études suggèrent un lien entre l'entraînement d'endurance intensif et de longue durée (incluant les efforts d'ultra-endendurance comme les courses de plusieurs heures) et une prévalence accrue de fibrose myocardique :

* **Prévalence Accrue :** Des études et méta-analyses indiquent que la prévalence de la **fibrose myocardique (détectée par LGE en IRM cardiaque)** est **plus élevée** chez les athlètes d'endurance de haut niveau avec un entraînement intensif et prolongé, par rapport à la population sédentaire du même âge (Résultats 1.1, 1.2). Le taux de fibrose myocardique chez ces athlètes est rapporté dans une fourchette allant de **12 à 50 %** (Résultat 2.3).
* **Mécanismes Supposés :** L'exercice très intense et prolongé (comme dans l'ultra-endurance) soumet le cœur à un stress hémodynamique (surcharge en volume et en pression) et à une libération transitoire de biomarqueurs cardiaques, suggérant des **lésions myocardiques aiguës** (Résultats 1.2, 1.3, 1.5, 4.5). La répétition de ces contraintes et la fatigue myocardique pourraient, à long terme et sans récupération adéquate, prédisposer à la fibrose, considérée comme une **cicatrisation** du muscle cardiaque (Résultats 1.4, 4.5).
* **Durée d'Entraînement :** Un entraînement classique de l'athlète d'endurance intense est défini comme **plus de 6 heures par semaine** depuis plus de 6 mois, ce qui est considéré comme un stimulus pour les adaptations cardiaques (cœur d'athlète) et potentiellement les maladaptations comme la fibrose (Résultat 2.3, 2.4).
* **Conséquences Cliniques :** La présence de fibrose myocardique, surtout de certains types non ischémiques, a été associée à un **risque accru d'arythmies ventriculaires** chez certains athlètes d'endurance (Résultat 1.3). Elle peut aussi entraîner une augmentation de la rigidité myocardique et un dysfonctionnement cardiaque local (Résultat 1.4).
Concernant le paragraphe des mécanismes supposés, il serait intéressant de comparer cela au quotidien de nos grands parents (arrières grands parents pour les plus jeunes) qui bien souvent allaient travailler à pied puis assurer un travail physique puis revenaient à pied. Tout était plus physique, donc finalement à partir de quel niveau de pratique physique peut-on considerer que c'est "beaucoup" et que c'est "trop" donc "à risque" ?

Sur la conclusion des conséquences cliniques, risque accru d'arythmies ventriculaires, si l'on passer chez le cardio l'ensemble de la population, sportive et sédentaire, on serait surpris de constater que l'arythmie est assez fréquente. En fait-on plus après plusieurs années d'endurance à haute dose ?
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Leonick
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par Leonick »

j'ai du mal avec le fait que ce soit sur une semaine
Un entraînement classique de l'athlète d'endurance intense est défini comme **plus de 6 heures par semaine** depuis plus de 6 mois
ça devrait plutôt être sur une séance pour un vrai athlète d'endurance
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c'est, des milliers de triathlons, duathlons, courses pédestres, trails, courses vtt, cyclosportives, gravel, et autres compétitions sportives
PEB
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par PEB »

Certes, la pratique sportive intensive (qualitative et/ou quantitative) augmente certains risques cardiaques potentiellement graves (j'en fait personnellement les frais après 40 ans à 20h/semaine d'entraînement). Mais il convient de relativiser.

Dans mon cas de pathologie, l'augmentation de risque chez le sportif est d'environ 100%. Donc la probabilité d'occurrence du problème cardiaque passe de 1 à 2%. En face, combien d'autres problèmes de santé le sport m'a évité ? Diabète, obésité, cholestérol, autres problèmes cardiaques, insuffisance respiratoire, problème articulaires liés à la sédentarité, etc.

Pour prendre une image plus parlante, en faisant du vélo j'augmente considérablement mon risque de me faire renverser par une voiture par rapport au sédentaire qui mange des chips et boit des bières dans son canapé. Mais au final, toutes les études montrent que le canapé (la sédentarité) tue plus que la "suractivité" sportive. Bien sûr, je ne cautionne pas le surentraînement qui est délétère. Mais il faut contrebalancer les études mettant en avant les méfaits du sport intensif par celles soulignant les bienfaits de l'activité physique. Les secondes sont infiniment plus nombreuses.

Après, reste le débat de la pratique "intensive". Je ne prétend pas détenir une quelconque vérité. Mais si je fais des volumes importants, l'essentiel est réalisé à basse intensité, accompagné de temps de récupération adapté, couché à horaires réguliers et alimentation saine. Le fait que je ne me sois jamais blessé (hors chute de vélo) me semble un indicateur pertinent.

Effectivement, un entrainement intensif couplé à un rythme de vie et une alimentation inadaptée, conduisant à des blessures régulières (de la tendinite à la fracture de fatigue) est problématique. Mais les pathologies cardiaques du sportif de haut niveau sont-elles réellement significativement plus élevées au regard de tous les autres problèmes de santé évités ?
jpgi
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par jpgi »

C'est marrant parce que dès qu'on parle de méfaits du sport à haute dose, revient les termes:
"chips", "bière" et "canapé". Mais là, il n'y a pas débat.

Ce qui serait intéressant c'est de savoir si pratiquer le sport à haute dose (disons plus de 10h par semaine
triathlon avec des séances d'intensité) est néfaste en comparaison avec la pratique d'une activité sportive
(disons 7h par semaine de marche, vélo en balade, natation) en ne dépassant jamais 120/130 bpm par exemple, le tout avec
une alimentation saine et un sommeil de qualité dans les deux cas.

Puis à partir de quel pratique, on bascule dans le néfaste pour la santé.
Pas certain que les lobbys du sport ne laissent une telle étude se diffuser.
PEB
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par PEB »

Je pense que la réponse est assez claire pour tous: une pratique raisonnée en volume et en intensité (environ 7h/semaine) est l'optimum pour la santé. C'est démontré par pas mal d'études (je n'ai plus les références en tête, mais c'est assez facile à trouver).

Mon propos n'était pas de dire que du 20h/semaine avec des intensités était l'optimum pour la santé, mais que c'était une pratique bien moins délétère que la sédentarité. Si c'est fait de manière réfléchie (pas de surentraînement, des intensités adaptées, de la régularité dans le temps, etc.) je pense que l'on ne s'éloigne pas trop de l'optimum. Par contre, si on en a envie, que ça fait plaisir de vouloir performer, vaut mieux ce vice là que le combo bière-chips (à mon humble avis :wink: ). Mais c'est sûr que ce n'est pas optimal.
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K1000
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Re: Le sport ultra et ses maifaits

Message non lu par K1000 »

Aujourd'hui au marathon Nice-Cannes :

https://www.nicematin.com/faits-divers/ ... s-10655901
Jamais moins qu'à fond.
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