Récits d'IRONMAN

Bonne humeur de rigueur, pour les sujets ne concernant pas le monde sportif merci de poster dans "...et plus si affinité".
FAYARD
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Re: Récits d'IRONMAN

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Putain les gars, ça vous a vachement marqué vos IM, le mien (et le seul en 2003 à Embrun) je l'ai presque oublié..je me rappelle quelques passages mais c'est tout. C'est peut-être que je suis pas fait pour le long et d'ailleurs je n'en fais jamais, je préfère les CD et Sprint...
trés beau récit pour certains...
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Leonick
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Re: Récits d'IRONMAN

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FAYARD a écrit :Putain les gars, ça vous a vachement marqué vos IM, le mien (et le seul en 2003 à Embrun) je l'ai presque oublié..je me rappelle quelques passages mais c'est tout.
c'est pour cela que d'écrire un récit, c'est pas mal, même pour celui qui l'écrit. Car avec les photos, ça fait beaucoup de souvenir quand on le relit plusieurs années après
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voraciousgangrene
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par voraciousgangrene »

vendredi 15 aout 3h30 le réveil sonne
petit regard par la fenetre,quelques gouttes de pluie frappent aux carreaux,au loin dans la vallée des éclairs signalent un orage,bon pas de panique on va aller manger on verra le temps au moment du départ
le petit déj' englouti,on part sous la pluie pour Embrun situé à 30' de route
arrivé au parc obligé de mettre l'imper pour se préparer,j'ai le dossard 999 mais les pieds dans l'eau,les organisateurs annoncent de la neige au sommet de l'izoard,purée ils mettent la pression,et dire que je me suis entrainé asur Cannes sous un soleil de plomb :?
je ne sais toujours pas ce que je dois mettre comme tenue vestimentaire pour le parcours vélo,mais bon plus trop le temps de cogiter,le départ des nanas est annoncé,nous partons 10' +tard il est temps de mettre la combi
comme d'hab j'arrive dans le dernier quart sur la ligne de départ et je bataille pour me faire une place jusqu'en 3ème ligne,on ne me laissera pas allé +loin,pas grave ce manque d'humilité se règlera dans l'eau ;-)
6h le départ: je suis surpris ca bastonne pas mal meme pour un tri distance ironman,je fais le choix de faire une nat' cool pour sortir frais,j'ai un peu de mal à me diriger sur la 1ère boucle qui se fait de nuit,les sensations ne sont pas terribles,je ziguezague pas mal,j'ai l'impression de me trainer et j'ai du mal a me situer par rapport aux 1ers
l'arrivée se profile je sors de l'eau et entend le speaker annoncer les noms des pros qui sortent avec moi:Zamora,Le Floch...un petit regard au chrono 47'51,en fait à défaut de plaisir le chrono est bon,meme s'il n'y a probablement pas la distance
autant les pros font une transition éclair,autant je prend mon temps et préfere jouer la sécurité
la nat' c'est fait maintenant place à 188kms vélo,pas de compteur pour ma pomme,juste le chrono déclenché sur la montre au cas ou il faille gérer pour ne pas etre hors délais
comme à mon habitude j'ai découpé le parcours en 4parties:
la 1ere nous fait partir sur les hauteurs d'embrun,j'en profite pour trouver mon rythme,m'alimenter,boire et je fais totale abstraction des mobylettes qui me doublent,je sais que nous ne faisons pas la meme course
la 2ème partie nous ermmène sur le col de l'izoard, je m'attend au pire mais ca passe assez facilement grace aux conseils d'un gentil triathlete de nanterre qui se révelera etre orscand,meme si mes 2 derniers pignons sont récaciltrants et m'obligent à + imiter J.Ullrich que la moulinette de L.Amstrong,
par contre les derniers lacets se font sous la grele,au ravito je prend mon temps pour bien me couvrir,j'enfile une paire de gants,prend mon ravito perso et c'est parti pour la suite
3eme partie descente du col sous la pluie/grele,je n' en mene pas large mais préfere assurer plutot que chuter,arrive Pallon,1,5kms a 15% d'apres la légende,pour moi ca va mais le mec devant moi à l'air de vouloir faire durer le plaisir et fait les 4 coins de la route,je l'encourage en le doublant,je suis en 70ème position en haut de la bosse
4ème et derniere partie,c'est le retour sur embrun,celle ci me fait un peu flipper,je n'ai jamais dépasser les 125kms donc forcémént je ne suis pas tres sur de moi,
il recommence a pleuvoir,mais j'en fais abstraction et pense à m'alimenter jusqu'au bout car je crains une fringale,quelques gars me doublent par petits paquets mais je les laissent partir et préfere finir tranquille,je suis sur les bases de 7h15 donc largement dans les clous
arrive enfin le col de chalvet et des les 1eres pentes je regrette mon 34*27 qui ne veut pas passer
purée je suis dans le dur et j'ai l'impression de faire une Indurain aux Arcs en 96,pas d'affolement c'est la fin je gere tant bien que mal,la descente qui suit est pourrie donc prudence
retour au parc vélo,petit coucou à la caméra,transition rapidos et c'est partie pour le marathon,je sais que c'est la ou tout va se jouer,mon mollet va t il tenir?mon manque d'entrainement du a une déchirure au mollet fin juin va t il se payer cash?
1er tour je pars doucement,me freine,et tout va bien jusqu'au 19ème ou je commence a avoir froid des sueurs,M....une hypo,pas de panique,je me force a ne pas marcher,attends le prochain ravito,me gave de coca et c'est reparti en attendant que tout ca soit assimilé,arrive le 32ème, je sais que j'ai fais le +dur,au 37eme je rejoins un gars d'embrun et un de beauvais,nous finirons ensemble en racontant notre course, a partir de 40ème je savoure
12h25 apres le départ je passe la ligne d'arrivée avec une 134 ème anecdoctique place
le double objectif d'etre finisher et de ne pas me refaire mal au mollet est atteint :sm2: donc tres satisfait
Ca c'est fait :-))
merci au public qui a vraiment été top et aux bénévoles qui ont assurés un max :sm6:
merci à tous ceux du forums qui ne sont jamais avare de conseils,bon ou mauvais
merci à nono pour le pret de ses roues
et merci à ma chérie pour sa patience :sm3:
et à charly qui m'a accompagné dans un paquet de séances Cap :wink:
braziou
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Message non lu par braziou »

re BRAVO
ça y est tu es un triathlète! c'est ce qu'on dit : il faut avoir fait Embrun!
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woody77
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par woody77 »

bravo et respect :sm6:
vers 4h00 il y a eu un eclair terrible, un dechirement comme je n'en ai jamais vu, mon chien (un labrador) a presque sauté dans le lit tellement il a eu peur
de telles conditions ça doit déstabiliser j'imagine... doublement bravo
Groland...je mourrirai pour toi !
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willy
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par willy »

Mon Embrun 2008 :

Lever à 3h30. Dehors, il pleut, ça commence bien... J'avale un assiette de pates et un café, vérifie que je n'ai rien oublié et nous descendons avec ma mère et mon beau-père à Embrun. Pas besoin de phares, les éclairs des orages s'occupent d'éclairer le ciel.

Arrivée au parc à vélo à 4h30. Tiens, c'est fermé, les gardiens ont dû s'endormir. Ils arrivent, nous ouvre, et je me rends au parc à vélo, ou plutôt la piscine. En effet, le parc à vélo est inondé, et il pleut encore à seaux. Ma place (comme beaucoup d'autres) est recouverte de quelques centimètres d'eau. Je n'ai que l'assise de ma chaise pour poser mes affaires. Je tourne en rond, car je ne peux pas préparer mes affaires pour les transitions (juste bien les protéger de la pluie avec les sacs poubelles qui me restent). Elles resteront dans leurs sacs respectifs. Gonflage des pneus puis je retourne à la voiture poser ma pompe. J'en prfite pour passer par les tentes de réception des sacs ravito perso. De retour, j'enfile ma combi natation, vu le temps, je serai aussi bien (beaucoup ont eu la bonne idée de venir directement vetus de leur combi). Des marseillais pas très loin de moi me remémore le MD d'Apt ou les conditions météo avaient été similaires.

5h45, la pluie s'arrête, on croit deviner quelques étoiles dans le ciel, ça semble se lever un peu. Je me rends vers le départ, où il y a déjà foule.

5h50, malgré le temps, un nombreux public est déjà présent pour le départ des femmes (pas d'handisport cette année a priori). La tension monte, les speakers mettent l'ambiance, les athlètes commencent à taper dans leur mains.

6h00, c'est parti. Je suis dans le milieu du paquet mais cherche à me frayer un chemin pour remonter un peu. J'y parviens et je suis étonné que ça bastonne pas trop dès le départ malgré un nombre record de participants. En fait, dès la première bouée, je suis un peu trop à droite. Je me recentre vite et arrivé à trouver ma place rapidement. Le reste de la natation se déroulera sans histoire (pas trop de baston aux bouées). J'arrive à conserver une nage 'propre et souple' et vogue à allure de sénateur. Finalement, je sors de l'eau en un temps de 1h tout rond (temps officiel : 1:00:19).

Je m'empresse de retrouver ma place. La parc est toujours autant inondé, ça va être folklo de s'habiller dans l'eau. J'y parviens tant bien que mal, mais ça me prendra 8'51. Vu le temps, j'ai prévu de partir en tenue de cyciste avec manchette et coupe-vent.

C'est parti pour le vélo, J'avale vite une barre énergétique car on est vite dans le vif du sujet avec la montée vers les Puys. Le public est bien là, toujours aussi chaleureux et forme une haie d'honneur quasiment jusqu'à la voie SNCF. Pour l'instant, je pédale souple, la journée va être longue. Certains sont déjà en danseuse dans les premiers hectomètres à tirer du gros. Mais pour l'instant je ne me fais pas doubler tant que ça. Je suis avec un Toulonnais (Alex) qui a mis l'ambiance jusque là. La route est mouillée mais il ne pleut pas. Déjà la première montée avalée sans difficulté, le temps se lève franchement, on passe rapidement Les Méans et St Apollinaire, puis on entame la descente vers la nationale. Première descente et déjà je me fait doubler par beaucoup de monde (si il y en a qui veulent me donner des cours de descente...). En plus, je sens que je ne suis pas très bien positionné sur mon vélo en mde descente (ça tire dans le dos).

Enfin la nationale. Je peux me vautrer sur le prolongateur et envoyer un peu. Savines. Je m'arrête pour faire le plein des bidons pour tenir, j'espère, jusqu'à Arvieux. C'est reparti, pour l'instant, l'ambiance est bonne, on discute entre concurrents, ce que n'apprécie pas une arbitre qui nous demande de nous séparer. Je m'exécute.

Arrivée au rond-point des Orres, toujours aussi sympa ce moment où l'on passe dans un couloir de spectateurs. En haut, mes deux fils et mon frere sont là, et me tendent la main. Ca fait du bien... Il est environ 8h45 tout est OK pour l'instant.

C'est parti pour St Clément. Après la bosse de St André, un moment de solitude va commencer. Il n'y a pas grand monde dans ces petits hameaux et la route est un peu longuette. Enfin St clément. Ma femme et mes fils m'ont fait la surprise d'être là. Ca mets un bon coup de boost avant le plat de résistance. Je profile de la longue ligne droite de la nationale pour manger le premier sandwich Jambon-Fromage. Au rond-point, à droite direction Guillestre et la vallée du Guil. Les nuages reviennent mais ne sont pas menaçants pour l'instant. Je n'aime pas trop les tunnels avant Maison du Roy car on ne voit pas grand chose. La vallée du Guil est avalée sans histoire, et déjà ça commence à monter un peu plus. Chateau-Queyras en face, on prend à gauche et c'est parti pour la montée de l'Izoard.

Jusqu'à Arvieux, ce n'est qu'une mise en jambes. Au ravito, un peu de coca et une barre devrait me permettre passer tranquillement le col. C'est parti, direction la Chalp, Brunissard et le col. Je suis en 34x26. Devant nous, on ne voit pas les lacets les plus hauts, cachés par les nuages. Brunissard, la route se raidi de plus en plus, et il me faut alterner assis et danseuse. Premier lacet à gauche, puis à droite, puis à gauche. Le plus dûr est fait. Je termine la montée jusqu'à Casse Déserte principalement assis. On est dans les nuages, l'humidité est totale, mais la pluie est fine et ne me dérange pas trop. Casse déserte franchie, clic-clac dans la boîte du photographe et je m'empresse de finir ce col, car le temps n'a pas l'air jojo de l'autre côté.

11h35, arrivée au sommet. J'avais prévu de manger là, mais vu le temps, je prends mon ravito avec moi et entame vite la descente. Déjà que pour moi, c'est un exercice périlleux, avec la route mouillée et un bon nombre de voitures et de camping-cars qui n'avancent pas, je me cague carrément dessus. En plus, j'ai froid aux doigts (j'ai des mitaines). Je me fait doubler par des concurrents qui me font parfois peur. Je sais pas comment ils font... Arrivée au Laus, la route est moins humide et aussi moins technique, je relâche un peu les freins. Je les relache complètement à Cervières quand je vois le ciel noir surplombant Briançon. Va falloir faire fissa avant que le ciel ne nous tombe sur la tête. Briançon enfin, si ça doit péter, j'aurais au moins fini la descente.

Arivée à la ZAC de Briançon, c'est parti pour un spectacle son et lumière bien arrosé. Put1, mais c'est que ça fait mal aux cuisses, et ca va me péter le casque à ce rythme. On traverse la nationale sous les yeux (à mon avis médusés) des automobilistes bloqués, puis on traverse 2 villages. On ne vois pas à 10m, en plus, j'avais souvenir que la route était défoncé à cet endroit. Tant pis, faut sortir de là. Entre les 2 villages, je suis sur le cul : des bénévoles vous tendent des bidons et du solide sous un orage violent. Ils méritent vraiment toute ma considération (je suis bluffé par autant de dévouement). Retour sur la nationale, Le tambour des limaces résonne encore plus, la lumière des éclairs est toujours plus éblouissants et la queue des voitures toujours plus longue.

Prelles enfin, ca se calme un peu. Je profile de la montée vers Les Vigneaux et l'accalmie pour manger mon second sandwich Jambon-fromage. Et en dessert un gel anti-crampe. C'est bien l'une des rares fois où je finis pas entièrement mon dessert. Après le ravito des Vigneaux, on file vite vers l'Argentière, puis la Côte de Pallon. La pluie a repris, mais rien à voir avec tou à l'heure.

Je franchis la Côte de Pallon finalement pas trop mal, en alternant assis et danseuse, en 34x26. Je franchis alors Pallon Chambon et Champcella rapidement, puis plus lentement la descente vers l'aérodrome de St Crépin. Je file alors vers Réotier où là, sans prévenir, une bonne rafale de vent me scotche sur du faux plat montant sans crier garre. Je suis moins rapide que sur la côte de Pallon alors que c'est preque tout plat... Ensuite, redescente vers St Clément.

On traverse la nationale et on reprends la route de St André dans l'autre sens. La pluie s'est de nouveau calmée et, après une pause technique, je rejoins sans histoire le pont neuf point de départ de la dernière difficulté : Chalvet.

On commence à croiser quelques concurrents qui courrent déjà. La montée vers le centre ville est vite faite. Passage devant la gare, puis derrière, et la route se raidit. Ca passe pas trop mal jusqu'au chalets de Chalvet ou j'éprouve quand même quelques difficultés pour franchir ce passage plus raide. Allez, plus que 3 lacets et c'est fini. Ca y est, ça s'applanit, le ravito est là, il n'y a plus qu'à descendre... prudemment.

Fin de la descente, le public est là. Mais pas ma petite famile (j'apprendrais plus tard qu'ils m'attendaient à St Clément). Il est 15h05 et j'en ai fini avec le vélo (temps officiel : 7:55:51).

Arrivée au parc à vélo. C'est toujours la piscine... Pose du vélo, massage, change intégral, 2 petites canettes d'orangina et un peu de cahuettes, tout ça en...12'40 (oui, je sais, j'ai un peu abusé de la masseuse...)

Départ de la CàP. Les jambes sont bonnes, je fais le plein des fiolles au repmier ravito et c'est parti pour de bon. Je suis bien et j'en profite pour taper dans les mains des enfants. La côte du plan d'eau, je marche (je préfère assurer). Le tour du plan d'eau se fait sans histoire avant de me faire surprendre par une nouvelle haie de spectateurs jusqu'au pont, ou je retrouve une partie de ma famille (ma femme et ma mère). Ca me booste. Passage du pont et de l'autre côté, l'autre partie de ma famille (mon frère et mes deux fils). C'est le coeur joyeux que j'entame la montée vers la ville. km4,5 la côte chamois, Je marche. Des concurrents me doublent en courant, mais je vais en redépasser certains plus loin. Passage dans la ville. Ca monte, mais là, on a pas le droit de marcher. L'ambiance est assez folle, certains sirotent une bière en terrasse. Ca donne envie...

KM6, je m'arrète au ravito pour avaler un demi gateau de riz. Qu'est-ce que ca fait du bien. C'est reparti.La descente se passe bien, ainsi que la nouvelle portion finalement pas si pénible que ça. Direction le demi-tour. Puis dans l'autre sens direction le pont neuf. Tiens, il y a un marquage pour le ravito, mais le ravito n'est pas là.

KM11, le ravito est là, sous le pont. Personnellement, ça m'arrange. Je prends un peu de pain d'épice, refait le plein de 2 fiolles et c'est reparti. Entre temps, Bella Comerford est passé par là, à tout renversé pour me prendre un tour, mais aussi prendre tout ce qui se trouvait sur la table (1 bouteille dans une main, une main pleine de bouffe dans l'autre) et tout ça en un éclair. Ca, c'est du Pit Stop... Passage du pont neuf et de la côte de la Madeleine que je fais... en courant. Tout va bien. Allez, il faut rallier Baratier, après ce n'est plus que de la descente. Je ne m'arrête pas au ravito du KM13 et file sur Baratier. Un petit passage en marchant et me voilà déjà à Baratier.

Il y a du monde et une grosse ambiance. Arrêt, re-gateau de riz et c'est parti pour la fin de la première boucle. La traversée du quartier résidentiel de Baratier est un peu casse-pâtes mais le fait de rencontrer un cousin de ma femme me relance. Passage du nouveau rond-point, la Hola au passage du camping du Petit Liou (impressionnant l'ambiance à cet endroit), passage sous la nationale (désagréable ce petit passage), franchissement du pont de la Durance, et retrouvaille avec la famille. Mes 2 fils m'accompagnent une centaine de mètres. Passage sous le pont, la piscine et la première boucle est bouclée en 1h58.

Tout va bien, je n'en espérais pas tant. Récupération du ravito perso composé de 2 petites canettes d'orangina et de cacahuettes, sous les yeux médusés de certains bénévoles. Je leur dis que je me fais mon apéro. Les 2 canettes passeront bien, mais je ne mangerais pas toutes les cahuettes, pour le plaisir de 2 enfants. Et c'est parti pour le second tour. Je regarde ma montre, j'ai 2h35 pour faire 22KM et passer sous les 14H, ca va devenir l'obsession du second tour.

Recote du plan d'eau en marchant, re tour du plan d'eau qui passe bien, repassage devant la famille qui commence à y croire sérieusement. Je dis quand même à ma femme que je risque de marcher un peu plus sur ce tour. Pour l'instant, tout se déroule à l'identique du premier tour. Re cote chamois en marchant, re centre ville en courant,

KM 25 re geateau de riz. Je commence à m'attarder sur les ravitos. Mais c'est pas grave, je repars toujours en courant, KM 27, certains commencent à marcher et je leur propose de m'accompagner, ce que font certains avec un grand plaisir, mais pas très longtemps malheurerusement. Re demi-tour, re-ravito du km31. Plus de pain d'épice, je me retourne vers le 4-quarts, mais ça ne passe pas trop. Je me retourne alors vers les tomates salées qui passent plus volontiers. Je suis encore resté pas mal de temps à ce ravito, mais ce n'est pas grave car je repars encore en courant, chose que je n'avais jamais fait jusque là. Mince, j'ai oublié de remplir les fiolles...

KM32, la côte de la madeleine est franchi en courant. A ce moment, je commence à réaliser que je suis en train de réaliser une grosse perf. Car il ne me reste plus qu'à rallier Baratier, et le reste n'est plus que de la descente. Je regarde la montre, reste 1h20 pour 11km. L'allure commence à baisser un peu, ajouter que je me traine un peu trop aux ravito, va falloir quand même se bouger. Surtout que je suis obligé de m'arrêter au km 34 pour remplir les fiolles

KM35. Baratier. Je suis déçu car ça s'est bien vidé. Je fais court en avant 2 morceaux de tomates salées et un verre d'eau. Allez, 55min pour 7km, ca va le faire. Mais l'allure a baissé car je commence à pas mal me faire doubler. Ca sent l'écurie pour pas mal de concurrents qui accélèrent. Je préfère garder mon rythme et ne pas me soucier d'eux. KM37, toujours la folle ambiance au Petit Liou. Tiens, ca s'anime encore plus, c'est pour moi ? Non, c'est une féminine qui a me doubler, elle va bon train ma foi. Re-pont sous la nationale, re-pont de la Durance par dessus puis par dessous.

Je retrouve ma petite famille. Ma femme m'accompagne pour le dernier tour du plan d'eau, dans l'autre sens. Mais au KM40, mon genou gauche me tiraille. Je prèfère marcher pour le soulager dans la montée du CNA. Je repars en courant, ca va mieux. Tout le monde me double, ce n'est pas grave, je sais maintenant que je vais aller au bout. Dernier KM, ma femme est obligé de sortir du parcours et faire le tour. Le Parc à vélo est franchi, la Piscine aussi, je récupère mes 2 fils pour les 200 derniers mètres. Nous tapons dans les mains des autres enfants qui tendent la main. Ca y est, j'ai enfin fini Embrun en 13:55:18 (marathon en 4:37:40). En plus, je suis passé sous les 14h, que du bonheur...

6 ans que j'en rèvais, effacé d'un coup les déboires d'Embrun 2006, Nice 2007 et Nice 2008 (3 abandons au semi), je sais maintenant que je peux courir 42 bornes sur IM. J'avais dit après Nice cette année que les IM. c'est fini. Ben là, j'ai qu'une hâte : recommencer.

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Willy.
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Bobandco
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par Bobandco »

J'ai réalisé un rêve : terminer l'Embrunman. Vous pouvez revivre ma course par le biais du récit que j'ai réalisé.

LE RECIT : http://dl.free.fr/qBCHRVOsi/Embrunman20 ... %C3%A9.pdf

(cliquez sur le lien pour obtenir le livret) ou rendez-vous sur mon site : http://tribob.over-blog.net/

Bonne lecture.
Que tes jours soient longs et tes nuits plaisantes.


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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par mant'cha »

willy a écrit : C'est reparti, pour l'instant, l'ambiance est bonne, on discute entre concurrents, ce que n'apprécie pas une arbitre qui nous demande de nous séparer. Je m'exécute.
joli récit will;

tu peux m apporter une précision sur mon quote? on a pas le droit de parler entre concurrents?
:shock:
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Leonick
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par Leonick »

mant'cha a écrit :tu peux m apporter une précision sur mon quote? on a pas le droit de parler entre concurrents?
:shock:
c'est à dire qu'en tenant les distances règlementaires 7mx3m, ça n'est pas vraiment évident de pouvoir bavarder. Il faut donc se rapprocher :roll:
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zigjack
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par zigjack »

willy a écrit : 6 ans que j'en rèvais, effacé d'un coup les déboires d'Embrun 2006, Nice 2007 et Nice 2008 (3 abandons au semi), je sais maintenant que je peux courir 42 bornes sur IM. J'avais dit après Nice cette année que les IM. c'est fini. Ben là, j'ai qu'une hâte : recommencer.

A+

Willy.
Joli willy! :)
J'avais suivi (par tes CR) tes déboires sur les 2 derniers Nice, mais je suis content que tu ai trouvé la force pour repartir cette année et finalement devenir finisher (et pas du plus facile en plus!)
Belle preuve de persévérance! :sm6:
Bonne recup maintenant!
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willy
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par willy »

mant'cha a écrit :
willy a écrit : C'est reparti, pour l'instant, l'ambiance est bonne, on discute entre concurrents, ce que n'apprécie pas une arbitre qui nous demande de nous séparer. Je m'exécute.
joli récit will;

tu peux m apporter une précision sur mon quote? on a pas le droit de parler entre concurrents?
:shock:
Salut mant'cha

En fait, on était persque côte à côte. Le règlement stipule au moins 3m d'écart latéral entre 2 concurrents (et 7m en avant ou arrière), on était bien en deçà. Donc, si tu veux parler à un concurrent en respectant les ecarts, tu as intérêt à parler fort :lol: .

A+

Willy.
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par mant'cha »

ok ok, mais vu le nombre d'athletes, lors de la montée de l izoard où les différences de vitesse entre concurrents doivent importantes, ce genre de règle doit etre plus que difficile à tenir nan?
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Leonick
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par Leonick »

mant'cha a écrit :ok ok, mais vu le nombre d'athletes, lors de la montée de l izoard où les différences de vitesse entre concurrents doivent importantes, ce genre de règle doit etre plus que difficile à tenir nan?
oui, mais là il semblerait que ce soit aux environ de Savines, et sur la nationale on ne peut pas dire que ça monte.
Il y a quelques années, quand j'étais venu en spectateur, j'avais vu de gros paquets d'Embrunman sur le retour de la nationale sur Embrun, du genre une trentaine, et ça, plusieurs fois de suite :evil:

Allez, un nouveau récit de l'Embrunman triathlon 2008 par un adhérent du club
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champignac
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par champignac »

L’Embrunman est un triathlon semblable à nul autre. Déjà qu’à l' heure où l’on termine normalement un Ironman, à Embrun on n'est qu’à la moitié du marathon. Passe encore. Mais qu'il faille prévoir gants, écharpe, bonnet et moon boots pour franchir l’Izoard, la c’est quand-même corsé. Ce fut pourtant notre sort en cette journée estivale du 15 août 2008.
Petit retour en arrière: il est 4 heures du mat et comme d'habitude, je n’ai pas besoin de réveil car si les bras de Morphée ne m’étreignent pas la veille d’un Ironman, c’est pour mieux repasser après la course mais muni de gants de boxe. Dehors les circonstances sont euh… disons presque idéales pour la pratique du triathlon: 13° et une pluie battante. Un avantage: la tri-fonction ne laissera pas ces vilaines marques de bronzage et j’éviterai les remarques à la piscine genre: "tiens, on dirait Poelvoorde dans le vélo de Ghislain Lambert". Dans le parc à vélo, l’eau monte déjà jusqu'aux chevilles et j’entends un quidam dire que s'il pleut il ne part pas. Il a bien raison; nager 3800m dans la pluie, ça ne se fait pas. On risquerait de sortir trempé! Finalement, on est quand-même 1050 candidats finisher à s’élancer dans la flotte sur le coup de 6 heures. Et à cette heure-là on y voit pas grand-chose, surtout pas son voisin, mais on sent qu'il est bien là. Car si un bras de triathlète est entraîné pour fendre l'écume d'un geste aussi puissant qu’élégant, quand il y a un obstacle- en occurrence la tête d'un collègue- ça tape dur. Mais ce n’est que passager car des petits groupes se forment rapidement. Il suffit à ce moment-là de se cantonner bien à l’ abri (au milieu) et attendre que ça se passe. Et cette fois-ci ça s’est passé vite : on a bouclé la natation en 52 minutes. Ensuite on rentre dans le vif du sujet : le vélo : 188 km dans un cadre magnifique (quand on le voit) avec dans l’ordre : la montée des Puys, le col d’Izoard, la côte de Pallon et finalement la montée de Chalvet. Inutile d’énumérer les distances et pourcentages de ces difficultés, je me contenterai de préciser que le pédalier compact 50/34 est une belle invention qui à mes yeux mérite au moins le prix Nobel.
Parlons tout de même de l’Izoard car il vaut le détour, même si pendant la course on éviterait le détour si on en avait l’occasion. C’est un col répertorié hors catégorie au Tour de France, autrement dit ça grimpe fort et pendant longtemps. Cette année, on a eu le privilège de le monter sous un timide soleil, mais arrivé au sommet, on a trouvé la route recouverte d’une substance blanche ressemblant étrangement à une poudre que des coureurs pro comme notre Tommeke Boonen national aiment à remplir leur cloison nasale. Sauf que dans ce cas-ci la poudre est plus froide et surtout beaucoup plus glissante. On appelle ça de la neige et c’est une denrée rare au mois d’août, même à cette altitude. De l’avis des habitués, c’est même du jamais vu en 25 ans d’existence de l’Embrunman. Vu les circonstances, j’abrège le ravitaillement en haut du col et entame vite vite la descente pour échapper aux conditions météorologiques certes très belles mais peu propices à un séjour prolongé habillé d’une simple tri fonction. Malheureusement, même si la célèbre marque au petit bonhomme Bibendum produit d’excellents Pro Race avec un parfait grip même sous la pluie, quand il neige, c’est moins efficace. Si un jour, on invente des pneus cloutés pour vélo de course, je suis preneur. Au premier virage je freine et… rien ne se passe, je gagne même encore en vitesse ! Tant bien que mal j’arrive à manœuvrer et à repartir dans le bon sens mais –c’est un comble- j’ai eu chaud ! Un autre inconvénient : la tri fonction blanche. À Hawaii, le blanc s’est pratique car plus frais que les couleurs sombres. Dans la neige par contre on est moins visible pour les automobilistes qui ont eu la mauvaise idée de descendre le col pendant la course. Bref, la descente fut épique mais surtout très très prudente. Content de rejoindre Briançon en un morceau, le reste du parcours vélo se passe sans problèmes, difficile quand-même avec un vent violent soufflant de face. Pour la première fois je suis même content d’entamer le marathon car c’est l’occasion de me réchauffer un peu après 7h08 de vélo dans des conditions disons… peu favorables. On parle souvent du vélo à Embrun. C’est oublier que pour le marathon les jarrets de montagnards sont de mise aussi. On se farcit quand-même quelques belles côtes et cela 2 fois. Au premier tour, ça passe encore, mais au second tour, la plupart des triathlètes (bibi inclus) deviennent étrangement silencieux et affichent une grimasse peu alléchante. Finalement je rallie l’ arrivée après 11h 45 de plaisirs triathletiques, bien fatigué mais heureux d’avoir terminé cette course mythique. J’oserais même dire que Hawaii, comparé à Embrun, c’est de la gnognotte !
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NEIRYNCK Cyril
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Re: Récits d'IRONMAN

Message non lu par NEIRYNCK Cyril »

Embrun 2008
Une édition …mémorable.
Objectif :
Déjà 3 IronMan à mon actif (Nice 2005, Klagenfurt 2006, Nice 2007), mais il est difficile d’établir un objectif de temps tellement le parcours vélo est spécifique.
Bref : natation 1h15 / Vélo : 8h / marathon : 4h / transitions : 15 min : total : 13h30

La veille :
Comparativement à mes précédents IM, je suis plutôt zen lorsque je vais déposé mon vélo dans l’après-midi. J’ai prévu de mettre la housse du vélo (et j’ai bien fait) car j’ai déjà vu le résultat d’un peu de pluie et de vent dans la nuit sur les vélos en 2005…et ben c’est pas terrible.
Le briefing classique ne m’apportera rien de particulier et je rentre tranquillement à l’hôtel. Après une bonne plâtrée de pâtes je prépare tranquillement mes affaires ; le temps ne s’annonce pas radieux et il ne faut pas que j’oublie la moindre chose. Pour mes sacs de ravitaillement, j’ai mis en plus de nombreux gels énergétiques, une gourde d’un litre de boisson énergétique, des Tucs (et oui cette expérience de tuc sur un trail long m’a marqué et cela coupe avec le sucré que l’on se tape tout le reste du temps) et un petit sandwich jambon. Les ravitaillements sur la CAP à Embrun ne me convenant pas j’ai aussi préparé un sac perso avec des gels (et des Tucs !) que je récupèrerai au 20ieme km de la CAP.
Voilà, il est 23h, tout est prêt je peux dormir sur mes 2 oreilles.
Le matin , jour J :
3h50, le réveil sonne, la nuit fut courte car je n’ai pas trouvé le sommeil tout de suite. La encore je suis beaucoup plus zen que les années précédentes. Après une bonne douche, je mange tranquillement mon gâteau sport avec la boisson énergétique (quel régale). Je descends au resto de l’hôtel pour y préparer mon petit sandwich jambon. Il y a 4, 5 triathlètes qui prennent leur petit dèj. Tout le monde semble déjà concentré sur sa course et la journée qui nous attend. Ce la fait 4 fois que je vis cette ambiance et cette atmosphère très particulière d’avant course me plait beaucoup…c’est toute la spécificité du longue distance. L’ambiance est cool quand nous entendons la pluie qui commence à tomber et l’orage gronder. Quelques minutes plus tard c’est une averse et les coups de tonnerre qui nous annonce que la journée risque d’être non seulement très longue, mais aussi très dur !
Vers 4h50 toute la petite famille part avec moi au parc à Vélo. Ouf, il ne pleut plus. Je suis habillé comme en plein hiver, mais il ne fait pas si froid que ça finalement. Je rentre dans l’arène (parc à vélo) vers 5h et commence à équiper mon vélo. Pour les fringues, j’ai pris 2 sacs poubelle (waterproof) 1 vélo, 1 CAP.
Voilà, je suis habillé en homme grenouille…y’ plus qu’à comme on dit…
Natation 3,8 km :
3 IM et 3 fois 1h15 en natation. Cette année je me suis moins entrainé en natation que les IM précédents, mais j’ai pris quelques cours en juillet…on va voir si cela va payer.
Il fait encore nuit quand le départ est donné à 6h et c’est assez grisant comme sensation. Nager dans l’obscurité…ce n’est pas tous les jours. Je ne suis pas trop bousculé malgré plus de 1000 participants et je nage à mon rythme sans soucis. Il fait même plutôt bon dans l’eau. Sur la première boucle je suis obligé de remettre 3 ou 4 fois mes lunettes qui sont un peu trop embuées. Je pense surtout à nager correctement mais sans trop forcer. Le 2ième tour se fera de la même manière très souple mais il sera ponctué par 3 épisodes de crampes dans les pieds qui m’ont gêné quelques minutes et qui m’ont obligé à faire des battements de pieds peu orthodoxes pour m’en débarrasser.
Ca y est dans quelques mètres je sors de l’eau, pas trop entamer par cette première partie et curieux de connaître mon chrono…1h09’53’’ ! Cool, et en plus le ciel s’est un peu dégagé…la journée s’annonce bien. Je suis 602ième.
J’ai décidé de prendre mon temps pour cette première transition, le vélo va être long et il ne s’agit pas d’oublier quoi que ce soit… transition en 7’32

Vélo 188 km (3700m de dénivelé positif)
J’enfourche mon vélo d’emprunt (mon Kuota ayant un problème de cadre a été mis hors jeu il y a 10 jours et j’ai récupéré un Look KG 386 gentillement prêté par Raph ; j’ai uniquement changé le pédalier pour y mettre mon compact et j’ai fait une petite sortie de 60km pour faire quelques réglages et tester l’engin) et me voilà parti en cuissard court, singlet de triathlon, maillot vélo manches courtes, manchettes et coupe vent sans manche dans la poche pour la descente de l’Isoard.
Je n’ai pas de bonnes sensations dans les jambes sur les 20 premiers km. Certes, ce n’est quasi que de la montée et je décide de monter très souple, mais je me dis que si les jambes ne sont pas au RDV maintenant, les 168 km restant vont être très durs !
C’est dans la descente vers Savigne que je me sens bien et me voilà enfin dans la course. C’est assez roulant et je ne fais que doubler sans vraiment forcer…bref tout va bien. Le public sur Embrun est extra et c’est serein que j’aborde la partie Embrun-Guillestre en doublant pas mal de monde mais sans me mettre dans le rouge. Idem, après Guillestre (67ième km), je sais que cela monte tranquille et je m’économise car après Arvieux les choses se compliquent les 16km restant jusqu’au col ne sont pas les plus simples.
Je suis bien quand je passe Arvieux (1544m) mais une bonne hypoglycémie des familles me scotch et je ne suis vraiment pas bien au moment où j’attaque Brunissard(1771m) et ses 10%. Je me ressucre de manière assez conséquente (2 gels , 1 pate de fruit + boisson énergétique) car si ca ne va pas mieux je doute arriver en haut du col car il reste encore 7km avec une pente à 8-9 %. Finalement tout rentre dans l’ordre et je termine l’ascension correctement. Je suis au col de l’Izoard (2361m) (97ieme km) vers 11h45 et globalement en bonne forme.
Je récupère mon sac de ravitaillement. Il commence à faire froid mais je prends quelques minutes pour installer du journal pour la descente ainsi que mon coupe vent. J’en profite pour manger mon mini sandwich jambon et mes 3 Tucs (vive le salé !) et c’est parti pour la grande descente vers Briançon.
Le ciel est pas mal couvert et il ne fait pas très chaud dans la descente…mais bon, la tenue est suffisante et j’avais testé tout ça en juillet dans les cols suisses. Mais c’est dans le dernier tiers que cela se gâte. Il commence à pleuvoir tranquillement puis en averse et comme ce n’était pas suffisant, la grêle est venue mettre son grain de sel ! La, c’est vraiment pas drôle. Je suis congelé et je dépense une énergie folle à tenir mon guidon tout en tremblant de froid. Après une dizaine de min de grêle, la pluie froide reprend sa place et me lâchera pas jusqu’au bout. Une pluie continue avec quelques épisodes d’averse bien sympa.
C’est frigorifié que je passe Briançon. L’allure a bien baissé et je me contente de rouler en suivant les flèches. Aucun plaisir, aucune envie. Je commence à me poser la question d’abandonner : pourquoi continuer une course sur laquelle je n’ai aucun plaisir et où je suis gelé. Je fais du triathlon LD par plaisir, pas par masochisme. Souffrir OUI, mais pour l’effort proprement dit. Si j’avais voulu braver les éléments je me serais mis à l’alpinisme …(j’apprendrai par la suite que l’organisation a envoyé un bus pour rapatrier un petit groupe frigorifié en haut du col de l’Izoard).
J’ai du mal à tenir mon guidon à force de trembler. Vers le 120je m’arrête à un ravito alors que la pluie redouble. Un gars qui roulait avec moi s’est arrêté en même temps que moi décide de stopper là. Il laisse son vélo sur le bord de la route et rentre dans une camionnette des bénévoles. Je suis à 2 doigts de faire comme lui. Mais si c’est pour rester dans cette camionnette plusieurs heures en attendant la voiture balai…
Bref je reste planté là grelotant à hésiter et en regardant tout le monde passer, transi de froid. Les bénévoles ont déjà donné tous leurs sacs poubelles pour permettre aux concurrents de se protéger et certains prennent même des sacs usagés.
Après 10 à 15 minutes je décide de repartir. Le but : me rapprocher d’Embrun un maximum, m’arrêter dans un troquet au chaud et appeler ma femme pour qu’elle vienne me chercher…je rêve d’un bain chaud dans ma chambre d’hôtel !
Je roule donc comme un Zombi, gelé, sans envie, plus dans la course. Je ne sais même plus où j’en suis du parcours. Je ne me suis même pas aperçu que j’avais passé la côte de Pallon ! Quand je monte Champcella et ses 4km avec % costaud, je suis même content car cela me réchauffe. Je suis aussi bluffé de voir ce public encore aussi nombreux dans les passages difficiles malgré les conditions météo. Je remarque aussi que beaucoup de voitures (amis et familles de triathlètes) suivant les concurrents chargent les vélos de concurrents ayant abandonné. Je vais même croiser une voiture italienne à plusieurs reprises qui aura d’abord 1 puis 2 et enfin 3 vélos chargés. (Ah ces italiens…toujours chargés ;))
Je me rapproche donc doucement mais surement d’Embrun sans grande motivation et avec dans l’idée de ne pas partir sur le marathon. C’est d ‘ailleurs une drôle de sensation de rouler juste pour finir le parcours vélo sans motivation car frigorifié mais avec des jambes plutôt correctes.
En arrivant sur Embrun, le ciel s’est découvert, il ne pleut plus et la température a monté de quelques degrés. Il me reste Chalvet dont j’ai tant entendu parler et surtout je me souviens du commentaire de Guy Hemmerlin sur le site triathlon-live.info : « Chalvet…il sera un très bon indicateur. Vous saurez comment votre organisme se positionne avant le marathon et ce passage difficile vous permettra de savoir dans quel état vous vous trouvez à l’amorce du marathon. »
Or Chalvet et ses 4km de montée ne sont pas du tout 1 calvaire et je le passe sans trop de soucis (il faut dire que je me suis arrêté 15min vers le 120 et que depuis 60 km je ne roule plus vraiment). Chalvet m’ayant bien réchauffé, je regarde ma montre que j’avais complètement délaissée. Le temps n’est bien sûr pas celui prévu mais je m’attendais à pire. J’entame donc les derniers km de descente avec une certaine confusion dans ma tête : marathon ou pas marathon. Pour maintenant on verra dans le parc à vélo.
Voilà je pose pied à terre à l’entrée du parc : temps 8h28’50’’ (623ième temps vélo et surtout je perds 17 places par rapport à la natation : c’est la première fois que cela m’arrive depuis que je fait du tri !)
Je décide de prendre mon temps pour la transition ce qui me laisse le temps de réfléchir si je cours le marathon ou pas …mais je me sens plutôt bien et après la galère du vélo sans plaisir, j’ai envi de me faire plaisir sur ma partie préférée et en plus avec un temps idéal (pas de pluie et pas trop chaud) ; transition : 10’12 (bon d’accord, j’ai beaucoup réfléchi☺) ;

Le marathon et ses 42km 195 (415 m de dénivelle positif)
Je pars prudemment car le parcours est exigent et je ne sais pas comment vont réagir mes jambes après 8h30 sur le vélo et toute l’énergie dépensée à luter contre le froid. Les ravitos de l’organisation ne me plaisant pas (je ne prend que des gels en CAP) j’ai pas mal de gels dans les poches et 1 sac plein de gels (+ 3 Tuc (vive le salé bis)) m’attend à mi parcours.
Je me sens bien au niveau des jambes et les premiers km qui sont la montée vers la ville se font très bien je passe pas mal de monde dans la montée (car beaucoup marchent) et me voilà parti avec une foulée correcte dès que le plat revient. Faut qu’ça dure ! J’arrive au 15ième nickel et j’entame le retour vers le lac sans souffrir. Le public est extra et je suis très content de ne pas avoir bâché après le vélo. Je prends un réel plaisir à courir ce marathon qui n’est pourtant pas facile avec toutes ces côtes. Je passe au 20ième km et récupère le collier (synonyme du premier tour accompli) je fais 1 stop 20 mètres plus loin pour prendre mon ravito perso et savourer mes 3 tucs salés. C’est parti pour la 2ième boucle ; Je suis en forme mais j’ai un peu peur de cette deuxième grande montée vers la ville…enfin, on verra bien. En faite elle passe très bien et je la monte une deuxième fois en courant. Je doublerais 8 personnes rien que dans cette montée…le moral est au beau fixe (il aura été comme le temps, très changeant). Je reprends une bonne foulée et passe tranquillement le 25 le 30, le 35 ième ; Aucun coup de moins bien, que du bonheur et une allure très constante tout le long. Je regarde ma montre ; En continuant de la même manière, je bouclerais le marathon sous les 4h et l’épreuve en moins de 14h.
Je parcours les 7 derniers km confiant ; Christian puis Brice et Vincent du Club sont là pour m’encourager dans les derniers km ; cela fait plaisir et donne un coup de boost pour encore mieux finir.
Je termine les 2 derniers km en accélérant et surtout les derniers 500m où je doublerais encore 4 personnes.
Je franchi la ligne d’arrivée après un marathon en 3h55’44’’ en ayant doublé 183 personnes. J’ai vraiment pris plaisir sur cette CAP. Je n’ai jamais eu de coup de moins bien sur tout le marathon …que du plaisir.
La joie aussi d’avoir bouclé cette épreuve en 13h52’09’’ (436ième / 1027 au départ 852 à l’arrivée).

Bilan :
D’abord une organisation nickel sur le plan parc à vélo et ravito (bien mieux que les échos que j’avais eu).
Un grand bravo aux bénévoles qui en ont bavé sous cette pluie et cette grêle.
Un public top qui donne envi de refaire cette course.
Concernant ma course, je suis content de ma natation car descendre sous les 1h15 pour moi c’est un exploit.
Un regret avoir lâché le morceau à vélo dès le 120ième avec dans l’idée d’abandonner (il me manque certainement un peu de mental).
Il faut que je prenne plus de risque sur marathon en prenant une allure un peu plus rapide…c’est la partie où je suis le plus à l’aise, il faut que je me fasse un peu mal…quitte à exploser ?

Conclusion :
Je reviendrais à Embrun pour passer sous les 13h…ça devrait passer.
En attendant pour 2009 ça sera Frankfurt …quel contraste ;)
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