...et y a des pertes chez les méchants !
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Des chercheurs ont identifié un nouveau stéroïde modifié - LE MONDE | 02.02.05 | 14h47
Après la THG, une autre molécule, la DMT, a été découverte à l'été 2004 au Canada.
DMT, ou desoxyméthyltestostérone. C'est le terme scientifique de la nouvelle molécule dont l'existence a été révélée par l'Agence mondiale antidopage (AMA), mardi 1er février, à Montréal. A l'instar de la tétrahydrogestrinone (THG), décelée depuis 2003, la DMT est un stéroïde à structure dite "modifiée".
Les apprentis sorciers qui l'ont inventée ont retiré un atome d'oxygène à la molécule de méthyltestostérone pour la rendre indécelable lors des contrôles antidopage.
Mais la comparaison entre les deux stéroïdes s'arrête là. Plusieurs vedettes de l'athlétisme mondial comme le recordman d'Europe du 100 m, Dwain Chambers, ou la championne du monde 2003 de 100 m et 200 m, Kelli White ont reconnu avoir utilisé la THG. D'autres stars du sprint, comme Marion Jones et Tim Montgomery, sont soupçonnées d'y avoir eu recours pour conquérir or olympique et record du monde.
TRÈS DANGEREUSE POUR LA SANTÉ
La nouvelle molécule n'aurait pas encore été utilisée par des sportifs. "Nous avons testé des échantillons d'urine d'athlètes nord-américains et nous n'avons rien trouvé", explique Christiane Ayotte, la directrice du laboratoire antidopage de Montréal. Dans la course que se livrent dopeurs et antidopeurs, les chercheurs auraient donc pris, cette fois, une longueur d'avance sur les tricheurs.
La traque de la DMT débute il y a un an lorsque les douaniers canadiens saisissent une substance suspecte en provenance des Etats-Unis. Quelques mois plus tard, l'AMA reçoit un message électronique anonyme la mettant sur la piste d'un nouveau produit dopant. A la fin de l'été 2004, le laboratoire antidopage de Montréal parvient à identifier la structure du stéroïde. "Cette molécule est très dangereuse pour la santé, avertit Christiane Ayotte. Elle n'a pas été purifiée et elle est le résultat de la mixture de plusieurs substances de faibles qualités dont certaines composantes sont très toxiques." "La THG n'était pas une substance isolée et nous sommes sur la piste d'autres stéroïdes de 4e ou 5e génération qui nous semblent, eux, utilisés", ajoute Olivier Rabin, le directeur scientifique de l'AMA. "La publicité faite autour de la THG a rendu les stéroïdes modifiés désirables chez les dopeurs, déplore Christiane Ayotte. Elle a créé un marché." Celle faite autour de la DMT, justifie l'AMA, a pour objectif de "dire aux dopeurs qu'on est sur leurs talons".
Stéphane Mandard
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 03.02.05
