jul56 a écrit : ↑27 févr. 2021, 16:39
Z__orglub a écrit : ↑27 févr. 2021, 15:12
La pollution et la réduction de notre empreinte individuelle et in fine collective, c'est une prise de conscience individuelle ET collective tout comme la gestion d'une crise sanitaire.
L'un sans l'autre, ca ne marche malheureusement pas.
Surtout que dans les 2 cas, ce n'est pas un problème franco-français mais mondial.
La conscience individuelle est nécessaire pour que les gens commencent à accepter des règles qui limitent leur capacité à consommer. Mais tant qu'on aura des gouvernants dont le maitre mot est la croissance et la libéralisation de l'économie, ça ne marchera pas.
En démocratie, le peuple élit le gouvernement qu’il souhaite voir au pouvoir et ce sur la base du programme proposé. Donc, le problème n’est pas le gouvernement élu mais ceux qui élisent ce même gouvernement. C’est à dire toi, moi, etc... Donc pour moi, tu prends le problème à l’envers. La conscience individuelle régit la conscience collective.
Je suis tout à fait d'accord avec ça. Quand tout le monde voudra que ça change, on aura d'autres représentants. Il y a quand même une nuance : actuellement, on est dans une démocratie très imparfaite (particulièrement en France). Il y a qu'à voir la diabolisation médiatiques des écolos après les dernières municipales. Et rien que Macron, je me souviens que j'avais jamais entendu parler de ce mec, et du jour au lendemain, je le voyais en couvertures de tous les magazines. C'est pas le fait du hasard.
Par contre, je suis pas d'accord avec le fait de vouloir faire culpabiliser les "écolos" parce qu'ils consomment quand même. C'est juste un moyen de noyer le poisson et de ne pas discuter des problèmes et des façons de les résoudre.
Donc, réduisons tous notre empreinte chacun à notre niveau, indiquons dans le monde entier à nos gouvernants que c’est ce que nous voulons et la pollution réduira. Mais beaucoup préfèrerait que ce soit le voisin qui commence avant soi-même.
C'est plutôt que beaucoup ne veulent pas devoir commencer avant le voisin. Personnellement, j'aimerais que les règles changent, et qu'elles s'appliquent à tous, à mon voisin et à moi. C'est pas sur la base du volontariat qu'on va résoudre les problème environnementaux. En particulier, payer pour la pollution causée par nos achats me semble circonvenir à aucune liberté.
Et encore une fois, faut pas confondre toutes les libertés. La liberté de balancer des déchets industriels dans une rivière, c'est pas la même que d'avoir le droit de se déplacer, ou d'avoir accès à l'éducation et aux soins. C'est la grosse imposture des soit-disant libéraux, pour qui la propriété privée (i.e. le refus de l'impôt sur les gros revenus) est plus fondamentale que la liberté de se déplacer, de respirer un air pur, ou d'avoir accès à l'eau potable.
Pour ce qui concerne ma comparaison avec cette pandémie, je maintiens que dire “je réduirais mon empreinte quand le gouvernement me contraindra“, c’est assez contradictoire pour quelqu’un qui dans le même temps, refuse la moindre contrainte, de ce même gouvernement, que nécessite cette pandémie. Ce n’est que mon humble avis de la contradiction humaine.
Il n'y a une contradiction que parce que tu déformes mes propos.
Je ne refuse pas la moindre contrainte : je refuse principalement une contrainte qui n'est pas des moindres ! ne pas avoir le droit de sortir de chez moi. C'est pas anodin, c'est juste notre liberté la plus fondamentale.
Le fait que la pandémie "nécessite" cette contrainte, c'est toi qui le dit, mais c'est faux : la France fait figure d'exception dans le monde aujourd'hui. Et en particulier nos voisins comme la Suisse ou l'Allemagne n'ont jamais mis en place cette "contrainte nécessaire".
Et “je réduirais mon empreinte quand le gouvernement me contraindra“, c'est pas tout à fait ce que je pense. Je pense qu'il ne se passera rien tant qu'il n'y aura pas des contraintes qui feront que l'on consommera moins. Après, on peut se donner bonne conscience, et je le fais dans une certaine mesure, mais je pense que ça ne changera rien. Mais oui, je veux bien reconnaitre une contradiction. On est un peu tiraillé entre l'intérêt individuel et l'intérêt collectif. Je ne donne pas de leçons aux autres sur ce qu'ils devraient faire. Et dans ces débats, le plus intéressants n'est pas vraiment d'attaquer les gens, mais plutôt de réfléchir à ce qui pourrait améliorer les choses (et même se demander si c'est souhaitable après tout).
Je pense juste que si les règles ne changent pas, on se dirige vers un effondrement. Je suis convaincu par le rapport "meadow", et par des mecs comme Jancovici ou Barreau. Je n'ai jamais entendu de contradicteurs crédibles à leurs théories. En général, les contradicteurs sont des mecs comme Silver qui ont des arguments basées sur la foi, du genre "l'innovation va régler tous les problèmes, comme elle l'a toujours fait". Mais personne ne sait vraiment dire quelle innovation va résoudre la multitude de problèmes. Et si une telle innovation existe, est-ce que l'on pourra la mettre en place suffisamment rapidement alors que les problèmes ont tendance à s'aggraver de manière exponentielle, ou peuvent avoir des effets de seuil. C'est le cas du climat par exemple, 5 degrés de réchauffement, c'est pas un peu pire que 3 degrés. Ça peut être la différence entre la survie de l'espèce ou sa disparition.