Bien vu Ouf2Sport...
La vraie genèse du triathlon est bien plus ancienne que ça.... Les Marines US, une fois de plus, ont repiqué une idée et se la sont attribuée. Les vilains!
Dans les années 20, Albert, Maurice et Gilbert étaient postiers. A ses heures perdues, Albert faisait un peu de flûte à bec....et beau gosse, il courait après les filles. Ses amis le surnommaient "le coureur".
Maurice était plus calme avec les minettes. Mais il transpirait au moindre effort...il était toujours "en nage". Une vraie fontaine ce Maurice. Et son père tenait une vieille brasserie dans le village....donc il était aussi un peu "brasseur".
Gilbert, lui, faisait sa tournée à vélo. Son arrière-tonton, du côté de sa mère, lui avait offert son premier vélo pour sa communion. C'était l'oncle d'amérique....un dénommé Buck-Mike (qqu'un le connait?).
A ses heures perdues, pour arrondir les fins de mois, Gilbert était aussi gogo-danceur dans une boite de nuit à la mode.
Chacun dans son coin vivait donc sa petite vie pépère, Albert courait les filles, Maurice toujours en nage et Gilbert sur son vélo ou à dandinner son cul dans les lupanars!
Un beau jour, chacun est convoqué par son chef. Le discours est à peu près celui-ci : "Mon cher, nous avons besoin de renforcer nos équipes à la gare de triage. Est-ce que ce poste vous intéresse?"
Et, sans se connaitre ni se concerter, sans même savoir pourquoi, les trois répondirent "oui".
Ils commencèrent par un beau matin de printemps. Il était 11h30. Ils firent connaissance lors de la présentation du boulot faite par leur nouveau chef puis continuèrent à discuter pendant la pause-déjeuner.... Ils partirent manger à la cantine du centre de tri...il était 12:15. A 13:15, le repas terminé, ils se rendirent à la salle de pause pour prendre un café offert par Josiane, une nouvelle elle aussi, qu'elle avait emmené dans une vieille gourde en plastique qu'elle avait achetée la veille dans un marché aux puces d'un village voisin. A 15:00, le café était terminé. Il fallait retourner au taf'. Faut pas déconner quand même, on est fonctionnaire, peut-être, mais on a une conscience professionnelle, on bosse!!!
A 15:45, Boubakar, le fils d'un épicier d'origine togolaise, proposa une pause pour gouter les délicieux lucums que son cousin venait de lui ramener d'un voyage en Turquie.
La pause dura jusqu'au 16:20. Et à 16:25, la cloche retentit : il était temps de ranger les affaires pour pouvoir quitter le boulot à 16:30.
Gilbert rentra chez lui avec son joli "spad" offert par tonton Buck-Mike....puis il alla s'épiler chez l'esthéticienne du coin, car le soir-même, il devait aller bosser.
Maurice était trempé de transpiration, le pauv' gars. Sa journée de boulot l'avait mis dans un de ces états. Et encore, il n'avait pas fini....il avait promis À son vieux père d'aller brasser un peu de bière ce soir-là.
Albert, quant à lui, rentra chez lui à pied, le pas rapide, le regard vif, toujours à l'affut d'une belle louloute à reluquer. Celui qu'on appelait "le coureur" n'avait vraiment pas usurpé son surnom.
Au fil du temps, les trois lient une amitié très forte. Le centre de tri se transforme en lieu où discute beaucoup, un vrai forum de discussion. Thierry, leur chef sur la ligne de tri où ils sont employés, baptise la châine de prod "onlinetri" pour faire un peu plus anglais (c'est déjà à la mode à cette époque).
Les journées de tri sont longues, très longues, très très longues, éprouvantes, éreintantes, interminables, crevantes, oulalalala, qu'est-ce qu'elles sont dures ces journées de tri, le tri est long.
Les trois potes arrivent chaque matin avec cette boutade aux lèvres : "le tri est long...mais plus c'est long, plus c'est bon" (en fait, cette extension, c'est Albert qui l'eut sortie un jour....il répéta ce que Josiane lui avait dit un jour, alors qu'ils s'étaient isolés quelques instants dans les toilettes puantes du centre de tri).
Un beau jour, deux jeunes stagiaires se pointèrent. Deux p'tites mecs sympas. Le premier, un gars au fort accent US s'appelait Mark....Il avait pour mauvaise habitude de manger trois gousses d'ail à chaque repas depuis que sa grande soeur un peu sotte lui avait dit que l'ail repoussait les vampires (il en avait très peur depuis qu'il avait vu "Entretien avec un vampire").
Très vite, il fut surnommé Mark "haleine".
Le second, s'appelait Yves. Un p'tit blondinet sympathique. Timide, il triturait sans cesse le cordon de son bermuda si bien que les anciens du centre le surnommèrent bien vite Yves "le cordier".
Ces deux p'tits jeunes se livraient toujours la bourre.....c'était à celui qui trierait le plus de courrier dans la journée.
Pendant les pauses, ils passaient leur temps avec Gilbert, Albert et Maurice, qu'ils prenaient un peu pour leurs grands frères.
Ils déconnaient bien.
Les trois anciens avaient remarqué qu'ils se tiraient toujours la bourre. Alors, ils leur proposèrent un jour un petit jeu :
" Les d'jeuns, on a bien remarqué que vous cherchez toujours à voir qui est le meilleur. Alors, on va faire un p'tit jeu : Albert, Maurice et moi, on va vous filer un défi. Celui qui le remporte aura le droit de nous saluer avec notre devise matinale : "le tri est long".
- Maurice : Ouais, c'est une super idée. Alors comme vous vous foutez un peu de ma gueule à me surnommer le brasseur, je vous propose de nager un peu..... Vous ferez un aller-retour entre les deux écluses par le canal.
- Gilbert : Et puis vous ferez un peu de vélo. Moi j'aime bien le vélo....comme ça, après, vous pourrez un peu "rouler des mécaniques"....
Je vous propose de faire l'équivalent de ma tournée hebdomadaires à vélo, vous êtes jeunes, ça devrait passer.
- Albert : Je sais bien que vous me surnommez le "coureur de jupon".....alors, je vous suggère que vous couriez un peu pour vous départager. Celui qui gagne utilisera notre dévise!"
Et Boubakar qui passait par là ajouta : "Yo man.... le gars qui gagne y se'a v'aiment t's fo't......y se'a un homme en fe'....un i'ronman!"
Et voilà la naissance du "tri est long" et de "l'Ironman".