"Armstrong ne bénéficie pas d'un traitement spécial de la part de l'Union cycliste internationale"
Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid, a assuré samedi que tous les coureurs visés par les accusations de dopage de Floyd Landis seraient traités de la même façon, même Lance Armstrong.
"Les règles sont les mêmes pour tous. Je n'aime pas que l'on puisse penser qu'Armstrong bénéficie d'un traitement spécial de la part de l'Union cycliste internationale. Si éventuellement l'USADA (Agence antidopage américaine) et la fédération US sanctionnent Armstrong, nous suivrons", a déclaré Pat McQuaid, joint par l'AFP au téléphone. "Mais il n'y a pas qu'Armstrong. Il y a huit ou dix personnes citées. Pourquoi se concentrer seulement Armstrong ?", a réagi le président de l'UCI tout en mentionnant à propos du septuple vainqueur du Tour de France (1999 à 2005), de retour dans le peloton l'année passée: "Quoi qu'on pense de lui, quoi qu'il ait fait ou non, c'est une star mondiale."
A propos des allégations de Landis, le vainqueur déchu du Tour de France 2006 qui a accusé de dopage Armstrong et d'autres coureurs de l'US Postal, Pat McQuaid a déclaré "se fier au système (antidopage) pour attraper les tricheurs". "Le ciblage a fait beaucoup plus que tout ce qui a pu être dit par Landis, qui ne serait d'ailleurs pas possible aujourd'hui", a dit à l'AFP le président de l'UCI. "Les investigations sont menées par l'USADA et par les différentes fédérations nationales. Nous attendons leurs conclusions et, ensuite, nous prendrons les mesures contre n'importe quel coureur, petit ou grand. Je dis bien: n'importe quel coureur", a insisté Pat McQuaid.
INTERROGATIONS SUR L'AFFAIRE BALCO
Le président de l'UCI a assuré "prendre au sérieux" cette affaire: "Mais je maintiens que l'on ne peut pas juger des gens (dès maintenant) sur ces accusations parce que la crédibilité de Landis est vraiment sujette à caution." "J'ignore à quel niveau les investigations ont avancé. Si on nous contacte, on donnera toutes les informations nécessaires. On n'a rien à cacher. Il n'y a absolument aucun problème", a-t-il poursuivi.
M. McQuaid s'est par ailleurs interrogé sur les effets positifs de l'affaire Balco sur la lutte antidopage. "Est-ce que cette affaire a amélioré la lutte antidopage d'aujourd'hui ?", a questionné le président de l'UCI en soulignant auprès de l'AFP faire confiance au système (de ciblage antidopage). Le scandale de dopage Balco, qui a secoué notamment l'athlétisme et le football américain à partir de 2003, a abouti notamment à la fin de carrière prématurée de l'Américain Tim Montgomery, ex-détenteur du record du monde du 100 m, et à l'incarcération pour parjure de Marion Jones, la star des JO de Sydney (trois médailles d'or). "Quelques athlètes ont été pris, c'est vrai, et l'un d'eux (Jones) a fini en prison", a ajouté Pat McQuaid. "Mais l'homme principal (Victor Conte) n'est pas tombé, à ma connaissance". Victor Conte était le directeur du laboratoire Balco, au coeur de ce vaste scandale de dopage organisé. L'affaire avait permis de découvrir l'utilisation du THG (tétrahydrogestrinone), également appelé "The Clear".
LES DONS D'ARMSTRONG À L'UCI
Pat McQuaid est enfin revenu sur les informations concernant les dons versés par Lance Armstrong à la fédération internationale de cyclisme. M. Mc Quaid a ainsi révélé au site spécialisé Cyclingnews qu'Armstrong avait fait non pas un mais deux versements entre 2002 et 2005 à la fédération internationale, qui était alors présidée par Hein Verbruggen. En plus des 100 000 dollars (environ 79 000 euros) correspondant à l'achat d'une machine permettant d'analyser le sang, un autre versement de 25 000 dollars (environ 20 000 euros) a été effectué en 2002. Ce don a été utilisé par l'UCI pour des contrôles antidopage à destination des juniors, a expliqué l'actuel président de l'UCI, en fonction depuis septembre 2005.
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