Mais au fait...
BOONEN SORT PAR LA PETITE PORTE
Méconnaissable depuis le début d'un Tour de France qu'il a failli ne pas disputer en raison d'un contrôle positif à la cocaïne, Tom Boonen traîne cette affaire et des problèmes personnels comme un boulet. Malade, il a décidé d'abandonner dimanche au pied des Alpes.
L'envie n'y était pas. Et du coup, Tom Boonen aura été invisible sur le Tour de France jusqu'à son abandon dimanche au moment d'entamer les Alpes. Un virus qui l'a contraint à ne pas prendre la route en direction de Verbier. Alors que lui et son équipe ont usé de tous les recours possibles pour s'assurer une présence sur la Grande Boucle 2009, le souhait du coureur n'était pas de se retrouver sur les routes de l'hexagone en ce mois de juillet. Contrôlé positif à la cocaïne, le sprinter belge, qui avait essuyé un refus de la part de la direction du Tour de France suite à son deuxième contrôle positif en moins de douze mois, s'est tourné en dernier recours vers la Chambre arbitrale du sport du comité national olympique et sportif français (CNOSF). Cette dernière a accepté sa requête le 3 juillet dernier, la veille du départ de l'épreuve à Monaco. Boonen et Quick Step ont gagné leur combat, qui, apparemment, tenait davantage à cœur à la formation belge. Il faut dire que la situation était loin d'être idéale pour le coureur.
A ce sujet, Boonen a récemment déclaré qu'il avait été contraint de s'aligner au départ : « Vous croyez que Tom Boonen fait ce qu'il veut ? Je n'avais pas le choix. Ce Tour, je devais le courir. C'était la décision - logique - de ceux qui me paient pour cela...» rapporte l'Agence France Presse. Et Tom Boonen aura eu toutes les peines du monde à s'illustrer autrement que par des crevaisons, comme samedi en fin de course, ou des chutes. Bref, nous n'avons pas reconnu l'ancien maillot vert 2007 et récent vainqueur du dernier Paris-Roubaix. Alors que Mark Cavendish enfilait les victoires comme des perles, Tom Boonen, qui ne bénéficiait pas d'un « train » style Columbia, n'a jamais pu se mesurer réellement aux autres sprinters. Sa meilleure place depuis le départ sur le Rocher restera une piètre seizième place à Saint-Fargeau lors de la 11eme étape.
Des problèmes extra sportifs
Certes, le champion de Belgique en titre n'était pas dans la forme de sa vie, mais il semblerait que ses contre-performances actuelles soient également liées au domaine extra sportif. Avant de connaître l'issue définitive concernant sa participation au Tour, le champion du monde 2005 a connu un second scandale au mois de juin. Lors d'une soirée, il s'est fait photographier à son insu, apparemment ivre, en train de flirter avec une jeune femme. Sa femme, Lore, a témoigné dans la presse belge : « Tom m'a tout expliqué le lendemain pour que je ne l'apprenne pas par la presse [...] Mes valises étaient déjà faites. Mais nous avons résolu le problème par le dialogue ». Selon le coureur, cette histoire était pour lui « plus grave que l'affaire de la cocaïne ».
Refoulé du Tour de France pour la deuxième année consécutive, tourmenté dans son couple, difficile pour lui de briller. Si la Quick Step a autant insisté auprès des diverses instances du cyclisme international pour obtenir l'invitation de son leader, ce n'est que pour des intérêts financiers. Car Wilfried Peeters et Rik Van Slycke, ses directeurs sportifs, savaient pertinemment que leur protégé n'était pas prêt à jouer les premiers rôles. Patrick Lefevere, manager de l'équipe belge et l'un des plus farouches défenseurs de Boonen, ne l'a jamais caché : « Les dommages sportifs et économiques pour l'équipe et les sponsors en cas d'absence de Tom dans la plus grande course de l'année seraient incalculables » avait-il expliqué en juin. L'argent a donc été plus fort que la volonté du coureur. Les Alpes se profilant, il ne restait dorénavant plus beaucoup de possibilités à Tom Boonen pour remporter une septième victoire d'étape sur le Tour. Mais l'ancien banni rêvait de boucler l'épreuve en remportant la prestigieuse étape parisienne : « Je promets qu'il faudra compter avec moi pour le sprint des Champs-Elysées » avait-il assuré. Pari manqué, son aventure s'achève au pied des Alpes.