Fred a écrit : En effet, je ne suis jamais allé au Parc et je n'ai pas vu bcp de matchs de foot de L1 de ma vie. Mais le premier truc qui me vient à l'esprit pour caractériser un club qui a une âme, c'est son centre de formation...
Je peux me tromper (car je ne suis vraiment pas un spécialiste de foot je répète) mais je ne pense pas que le PSG brille de ce côté-là si ?
Partiel comme raisonnement. Marseille a une âme et a toujours sorti très peu de joueurs en équipe première. Et ceux qui sont sortis du centre de l'OM se sont généralement faits connaitre ailleurs. Au PSG même les meilleurs jeunes de l'Equipe réserve savent très bien qu'ils ont peu de chance de percer en équipe première, aussi bons soient-ils.
Lens dans ses années glorieuses a fait cohabiter de l'Ivoirien avec de l'Australien ou du Marocain tous venant d'horizons différents, mais tous attachés au club.
La formation ça coûte très cher, et si les clubs pros ont l'obligation d'avoir un centre de formation, les générations de joueurs qui sortent sont parfois vraiment, vraiment nulles (voir Marseille en ce moment avec Bilel Omrani par exemple) et parfois par rapport aux besoins de l'effectif mieux vaut miser sur des éléments externes déjà confirmés ou des jeunes déjà préformés pas encore pros qu'on "pique" à d'autres clubs. Seuls les clubs qui n'ont pas vraiment le choix (genre Sochaux ou Lyon quand il a moins de fric et une bonne génération, mais c'est aussi un choix c'est vrai) lancent régulièrement dans le bain des gars inexpérimentés avec tous les risques que ça comporte en matière de plantage. Même le meilleur centre de formation, Rennes, s'est calmé sur les jeunes joueurs.
La notion de centre de formation comme identité de jeu est dépassée. Fini le temps ou Auxerre construisait ses succès sur un 4-3-3 des équipes de jeunes à l'équipe première.
- D'une part parce que les clubs ont du mal à garder leurs meilleurs éléments et se les font piquer dès les juniors ou seniors espoirs ou en période de pré-formation,
- D'autre part parce qu'il y a aujourd'hui un vrai "gap" entre la Gambardella et la L1. Des gars qui font toutes les Equipes de France en cadets, juniors vont signer leur 1er contrat pro à 18 ou 20 ans avec un club de L1 et puis ne pas répondre aux attentes et disparaître à 23 ans alors que des Valbuena, Kozielny, Rami, Ribéry, Alessandrini ou Giroud vont zapper la fin de leur formation pro, passer par le national et/ou le CFA avant de se construire une place au soleil vers 24-25 ans jusqu'à l'équipe de France.
L'âme d'un club c'est
ce qu'il dégage et qui va faire que les gens s'attachent au club (liste non exhaustive):
- le groupe de joueurs pros parce que quoi qu'on en pense l'équipe fanion est l'image du club, qu'on admire tel ou tel joueur. Le mieux est un groupe de joueurs unis et fidèle au maillot avec des tauliers ou des gars du coin chose de plus en plus rare dans le foot actuel,
- l'enthousiasme des supporteurs et l'attachement à un stade, à un quartier (révélateur de l'appartenance à une catégorie sociale ou pas) voire comme en Angleterre une filiation (papa est supporteur et transmet à son fils ou à sa fille l'envie d'être supporteur du même club que le club soit en CFA ou bien que ce soit Zlatan ou Barnabé X sur le terrain). Le phénomène d'identification est essentiel. Les footix ne font pas de bons supporteurs,
- une idée directrice du jeu affirmée si possible (ambitieuse comme à l'Ajax ou au Barça, marquée par des techniciens historiques comme Sacchi ou Capello au Milan AC ou traditionnellement plus restrictive comme à l'Inter),
- la progression collective, des objectifs à long terme, la pérennité des résultats et la stabilité des entraîneurs bâtisseurs et de l'équipe de direction,
- une histoire et les anciens joueurs et entraîneurs qui représentent les heures glorieuses du club qu'ils soient encore ou non au club genre Rumennigge, Sepp Maier au Bayern ou Rocheteau à Saint-Etienne ou pas genre Hervé Revelli (un "hall of fame" en quelque sorte),
Cas type Manchester, itw d'Alex Ferguson dans l'Equipe Mag ce matin:
- Ils prend des super jeunes joueurs (Pique, Pogba...). Les gars ne s'imposent pas forcément chez lui parce qu'il y a concurrence forte. Tous les nouveaux doivent s'adapter à la mentalité du club (en amont Ferguson fait sa petite enquête sur chaque joueur avant de le prendre concernant son comportement émotionnel) que lui veut laborieuse et qu'il explique par le passé industriel de Manchester (si, si) et dont les garants dans le vestiaire sont aujourd'hui Scholes et Giggs. Ferguson y ajoute son obsession de la victoire: c'est le ciment de son groupe.
- Les anciens sont toujours très présents (Bobby Charlton au board, Georgie Best ou Cantona dans l'imagerie collective), l'histoire de Man Utd avec les succès passés et la catastrophe de Munich est encore très présente et l'histoire du club est expliquée à tous les joueurs de l'équipe, même aux étrangers.