Page 1 sur 1

Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 03 févr. 2015 20:12
par Kenzo
Image

La course à pied et son alliée privilégiée, la légèreté. Qui n'a pas déjà entendu fleurir ce compliment sur les stades ? "Dis donc tu es bien affûtée !" Alors que dans le quotidien on entendrait "Que se passe t-il ? Tu es si maigre !"... Patrick Montel s'est penché sur un sujet tabou dans le sport : l'anorexie. Découvrez dès maintenant un extrait de ce reportage qui sera diffusé dimanche dans Stade 2.

L'anorexie et ses corollaires la boulimie et la bigorexie sont des troubles du comportement alimentaire dont la gravité peut conduire les malades à la dépression profonde ou au suicide. Certaines pratiques sportives, loin de déceler ces pathologies, les masquent ou les aggravent. Trois athlètes de haut niveau, spécialistes de l'endurance acceptent en exclusivité pour Stade 2 de témoigner à visage découvert. Elles surmontent le sentiment de honte qui les paralyse pour tenter d'alerter toutes celles qui seraient tentées de basculer à leur tour dans ce puits sans fond. Parmi ces trois jeunes femmes, Elisabeth médaillée de bronze aux championnats d'Europe en salle en 2002, demi-finaliste olympique en 2004.

:arrow: http://www.francetvsport.fr/l-anorexie- ... ort-264167

:arrow: http://www.pourquoidocteur.fr/Anorexie- ... -9664.html

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 03 févr. 2015 20:54
par aurelie.218
Pfiouuuu c'est dingue, j'ai un pote qui est complètement là-dedans :shock:
Obsédé par son corps, il ne se nourrit que de fruits durant la journée. Il fait 5h de sport par jour (et une moyenne de 30h par semaine, 40h les "bonnes semaines" en parallèle à son travail) et me demande sans cesse si je le trouve gros :shock:
Le pire, c'est qu'il s'est complètement isolé^^ S'il ne peut pas faire sa piscine (bi-quotidienne...) ou son footing/vélo journalier, c'est la fin du monde. On a d'ailleurs quasi-totalement perdu contact à cause de ça... Chaque fois que je lui propose de boire un verre pour simplement papoter après le taf, il décline en me signifiant que son sport est bien plus important. Le matin il signe pour 1h30 avant le taf, encore 1h30 le midi, puis encore 2h à la sortie son travail. Le week-end, c'est ski de rando (6-7h de sortie voire 8h) et hop il part courir ou nager juste après en rentrant (genre il n'est même pas tenté de se reposer ou de prendre un bon bain)^^
Le plus chiant, c'est qu'il semble totalement dans le déni. Comment faire entendre raison à ces gens qui édifient la bigorexie sportive (et la hantise d'un corps "imparfait") comme étant un mode de vie plutôt qu'une pathologie ?

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 03 févr. 2015 23:59
par TheGrassHopper
Il n'est pas simple d'intervenir au risque d'y laisser des plumes sur le plan psychologique. L'empathie a du bon mais elle est insuffisante. Si l'on perçoit que la personne se met vraiment en danger il faut s'adresser à des personnes compétentes (psychiatres), des associations.
J'ai eu le cas avec une voisine schizophrène qui a fini par péter les plombs. J'ai compris que quelque chose de grave allait se passer alors je suis allé au commissariat pour prévenir. La police est venue avec les pompiers, ils l'ont emmené à l'hôpital et l'on a certainement évité un drame.

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 08:07
par PierreM
aurelie.218 a écrit :Pfiouuuu c'est dingue, j'ai un pote qui est complètement là-dedans :shock:
Obsédé par son corps, il ne se nourrit que de fruits durant la journée. Il fait 5h de sport par jour (et une moyenne de 30h par semaine, 40h les "bonnes semaines" en parallèle à son travail) et me demande sans cesse si je le trouve gros :shock:
Le pire, c'est qu'il s'est complètement isolé^^ S'il ne peut pas faire sa piscine (bi-quotidienne...) ou son footing/vélo journalier, c'est la fin du monde. On a d'ailleurs quasi-totalement perdu contact à cause de ça... Chaque fois que je lui propose de boire un verre pour simplement papoter après le taf, il décline en me signifiant que son sport est bien plus important. Le matin il signe pour 1h30 avant le taf, encore 1h30 le midi, puis encore 2h à la sortie son travail. Le week-end, c'est ski de rando (6-7h de sortie voire 8h) et hop il part courir ou nager juste après en rentrant (genre il n'est même pas tenté de se reposer ou de prendre un bon bain)^^
Le plus chiant, c'est qu'il semble totalement dans le déni. Comment faire entendre raison à ces gens qui édifient la bigorexie sportive (et la hantise d'un corps "imparfait") comme étant un mode de vie plutôt qu'une pathologie ?
Ca me semble très extrême comme situation. Ca va bien au delà de l'anorexie, et cela s'entraîne dans une désocialisation totale !
Sais-tu comment il en est arrivé à cet extrême ?

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 13:26
par aurelie.218
Oui, totale... L'autre jour quand je lui demandais ce qu'il allait faire cette semaine, il m'a exposé tout son planning sportif de ouf en terminant avec un "Eh oui, sports and mountain are my life, héhé" :?
En fait, il ne fréquente que des gens dans le cadre sportif, pour faire du sport avec eux. Mais le reste lui est perçu comme une perte de temps :!: S'il a quelques minutes ou heures de libre, il ira faire du sport (et le triathlon, qu'il a découvert récemment, lui permet de combler tous les trous dans son agenda puisqu'il peut faire 3 sports en alternance sans jamais de temps mort).
Ce qui l'a amené vers cela ? Je ne sais pas......récemment, il me confiait s'ennuyer au taf et se sentir seul chez lui. En tout cas, il n'a pas l'air en souffrance, au contraire, il n'a pas l'air de vouloir changer (il me dit qu'il se bonifie de plus en plus, qu'il a une énergie de ouf, qu'il fait sa plus grosse saison sportive, etc.).

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 15:41
par mathieub
C'est intéressant et surprenant comme sujet.
Ici il y a 2 sujets, celui de l'anorexie, évoqué dans le reportage et la bigorexie évoquée par Aurelie.

Dommage qu'ils ne montrent que des témoignages féminins, l'anorexie et les troubles psychiques liés au poids étant souvent associés aux femmes, les hommes se sentent généralement au dessus de ca. Je n'imaginais pas que des athlètes de hauts niveaux soient dans ce genre situation, la nutrition étant tellement importante, comment peut-on se faire vomir et courir un 800m après ... Même si j'imagine que la pression doit être importante, taux de masse graisseuse chez un cycliste par exemple, taux calculé régulièrement par le médecin ou encore poids pour des catégories de sport de combat.

Pour la bigorexie, par contre, je pense que cela touche bon nombre de sportifs amateurs (surtout dans la CAP). Mais il y a t-il de réels dangers ? Les situations à risque ne sont-elles pas marginales ?

Au passge PierreM, je suis lecteur (occasionnel) de ton blog et je te souhaite un prompt rétablissement ! Je ressors d'une opération du genoux, je suis resté 1 semaine sans aucune activité (peine à marcher pendant 2 semaines etc...) et je sais Ô combien c'est difficile, pour nous, sportif, hyper-actif (ou proche de la bigorexie :) ) de rester immobile, alité ! Le contre coup doit être dur et j'espère que tu pourras repartir comme en 40 dans quelques semaines ...

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 15:58
par matafan
Regarde le reportage, il parle de bigorexie et tu verra que c'est très différent de ce que tu peux voir chez "bon nombre de sportifs amateurs". C'est le problème des sujets à la mode, les médias les banalisent et les dénaturent. A lire de nombreux articles sur la bigorexie dans les magazines grand public, on aurait presque l'impression que c'est juste le travers sympa de sportifs un peu obsessionnels... C'est beaucoup plus sérieux (et rare) que ça.

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 16:05
par mathieub
matafan a écrit :Regarde le reportage, il parle de bigorexie et tu verra que c'est très différent de ce que tu peux voir chez "bon nombre de sportifs amateurs". C'est le problème des sujets à la mode, les médias les banalisent et les dénaturent. A lire de nombreux articles sur la bigorexie dans les magazines grand public, on aurait presque l'impression que c'est juste le travers sympa de sportifs un peu obsessionnels... C'est beaucoup plus sérieux (et rare) que ça.
Oui c'est vrai tu as raison (désolé :oops: ) au début, le 1er témoignage concerne la bigorexie (voilà ce que c'est de mater des vidéos en travaillant :) )
Tu connais des articles sérieux sur ce sujet?

Re: Anorexie : le grand tabou du sport

Publié : 04 févr. 2015 16:51
par PierreM
mathieub a écrit :C'est intéressant et surprenant comme sujet.
Ici il y a 2 sujets, celui de l'anorexie, évoqué dans le reportage et la bigorexie évoquée par Aurelie.

Dommage qu'ils ne montrent que des témoignages féminins, l'anorexie et les troubles psychiques liés au poids étant souvent associés aux femmes, les hommes se sentent généralement au dessus de ca. Je n'imaginais pas que des athlètes de hauts niveaux soient dans ce genre situation, la nutrition étant tellement importante, comment peut-on se faire vomir et courir un 800m après ... Même si j'imagine que la pression doit être importante, taux de masse graisseuse chez un cycliste par exemple, taux calculé régulièrement par le médecin ou encore poids pour des catégories de sport de combat.

Pour la bigorexie, par contre, je pense que cela touche bon nombre de sportifs amateurs (surtout dans la CAP). Mais il y a t-il de réels dangers ? Les situations à risque ne sont-elles pas marginales ?

Au passage PierreM, je suis lecteur (occasionnel) de ton blog et je te souhaite un prompt rétablissement ! Je ressors d'une opération du genoux, je suis resté 1 semaine sans aucune activité (peine à marcher pendant 2 semaines etc...) et je sais Ô combien c'est difficile, pour nous, sportif, hyper-actif (ou proche de la bigorexie :) ) de rester immobile, alité ! Le contre coup doit être dur et j'espère que tu pourras repartir comme en 40 dans quelques semaines ...
Effectivement il faut bien distinguer anorexie et bigorexie. On pourrait par contre plus facilement relier bigorexie et "obsession du contrôle de sa nutrition". De mémoire il y avait également sur trimes ou un site identique l'interview d'une triathlète avec un gros passif sportif qui était tombé dans le panneau de la boulimie, chose sensiblement identique en terme psychologique.

Merci Mathieu, à vrai dire je me demandais auparavant comment je "survivrais" si j'étais contraint d'arrêter le sport; Et bien une fois confronté à la chose, on s'adapte et on relativise beaucoup :)