Bonjour,
Expérience similaire il y a xx années avec une méchante chute en vélo, fracture de la hanche, opération, pose de plaque, immobilisation, fauteuil roulant, béquilles... 5 mois d'arrêt au total !
Je me suis imaginé un sale avenir au début, puis le plus dur passé je me suis fixé comme but de revenir un jour à ce que je considérais comme un état normal: triathlète et même Ironman.
Ca commencait plutôt mal: à la visite "de reprise" le Chirurgien m'a dit "interdiction de courir jusqu'à 1 an après l'accident" puis tout de suite après "par contre, vous ne ferez jamais assez de natation et de vélo pour vous rééduquer", ce qui était déjà beaucoup mieux !
Pendant les 7 mois donc à tirer... j'ai repris progressivement, beaucoup de home trainer, beaucoup de longueurs avec palmes au début puis natation normale et vélo normal. J'ai complété par des séances de gymnase, en passant là aussi progressivement des mouvements de rééducation à une musculation traditionnelle. J'ai fait aussi beaucoup de stepper, c'était autorisé. En plus il y avait une consigne, en résumé: si tu as mal, tu arrêtes la séance, et si tu as mal le lendemain, tu ne recommences pas....
Tout ça n'avait rien de bien marrant et j'attendais avec impatience la fin de la pénitence (pas de remise de peine dans ce domaine...)
Au bout d'un an j'ai recommencé à courir très progressivement et au début j'ai été très inquiet car j'avais mal partout ! Il a fallu pas mal de semaines pour que ça s'arrange et avec le recul c'était le même genre de douleurs que quand on débute en course à pied.
En fait c'est donc normal d'avoir ce type de "dommage collatéral" et il faut être patient et surtout garder confiance en soi!
L'été qui a suivi, avec des hauts et des bas, j'ai surtout retrouvé petit à petit ma course à pied, fait plusieurs cyclosportives, et fini par 2 ou 3 triathlons CD et promo.
L'année suivante, 2 ans après l'accident, très motivé à l'entraînement vous pouvez le deviner, j'ai pu courir le Marathon de Paris et surtout quelques mois plus tard finir l'Ironman de Zurich. Pendant l'épreuve j'ai chopé une énorme averse pendant le dernier tiers du vélo: j'ai horreur de çà, mais ce jour là je souriais jusqu'aux oreilles sous la pluie en me répétant que c'était mille fois mieux que d'être dans un petit fauteuil au soleil...!
Voilà, j'ai été long... mais ça a été long aussi. Ca paraît encore plus long au moment ou on est dedans, mais je crois qu'il faut impérativement suivre les conseils des Médecins, et ainsi préserver ses chances de revenir ensuite.
J'ajoute que quand on a la chance d'être triathlète, d'une part en cas d'accident on est un accidenté en pleine forme et donc on supporte plus facilement ce qu'on vous fait et ce qu'on vous fait faire... et d'autre part c'est une grosse chance par la suite de pouvoir se donner un objectif ambitieux et de continuer à progresser. En effet les Médecins et les Kinés, que j'ai trouvés admirables, peuvent vous ramener à un état normal de "non sportif", ce qui dans certains cas est déjà énorme! mais le reste du chemin est affaire de travail et de volonté personnels que personne ne fera ni vous fera faire à votre place.
Donc si vous êtes dans le trou ou pas encore sorti du trou... restez patients et confiants en vous, ne vous découragez pas et "donnez du temps au temps", retournez la situation en diversifiant vos activités sportives et autres pendant ce temps là, et un jour tout retombera en place.
Un dernier mot: On a tous une grosse émotion quand on termine un Ironman...mais quand en plus on se dit que c'est en revenant du fond d'un petit fauteuil, alors là...
...Les pantoufles et le teckel attendront quelques dizaines d'années !