Don a écrit :
Alexandre Dallenbach est peut être pas dopé.... Peut être est ce génétique... Toute la famille secrèterait des substances interdites à l'issue de leur plein gré.
http://www.lematin.ch/sports/cyclisme/a ... y/28851194
Alain Dallenbach a entraîné ses fils dans son obsession de réussir
L’ancien professionnel fribourgeois est lié à plusieurs affaires obscures. Il battait son aîné Alex, pour le pousser à réussir. Son fils cadet, Alexandre, espoir du triathlon, vient d’être suspendu deux ans pour dopage.
Par Bertrand Monnard. Mis à jour le 03.03.2012 1 Commentaire
Alain Dallenbach (premier à gauche) lorsqu'il était professionnel.
Les affaires de dopage au niveau national sont devenues si courantes qu’elles passent souvent inaperçues. Début février, un jeune triathlète valaisan, Alexandre Dallenbach, est suspendu deux ans pour un test positif à la testostérone lors d’une épreuve à Spiez (BE), en juin 2011. Cette affaire n’étonne pas vraiment les milieux de l’athlétisme et du cyclisme romand: l’entraîneur d’Alexandre n’est autre que son père, Alain Dallenbach (57 ans), ancien cycliste professionnel dans les années 80, connu depuis pour son implication présumée dans de nombreuses affaires de dopage.
Nous avions déjà consacré un article au cas d’Alexandre dans notre édition du 19 février. Suite à cette parution, un lecteur valaisan nous a fait parvenir un témoignage édifiant, recueilli en 2007 par le magazine belge «Sport et Vie», où le demi-frère aîné d’Alexandre, Alex, aujourd’hui âgé de 35 ans, ancien espoir du triathlon lui aussi, raconte comment il a été violenté par ce même Alain Dallenbach.
A 12 ans, Alex, très doué en sport, rejoint son père à la Réunion, où sa vie devient un enfer. «C’était comme un camp militaire, raconte-t-il. A la maison, je devais faire tout ce que mon père m’imposait. Un jour, alors que j’étais revenu après 1 h 27 d’un entraînement prévu en 1 h 30, il était si furieux qu’il a pris un bâton et m’a pété la cheville. Une autre fois, trois jours après m’être cassé la clavicule en VTT, j’ai dû reprendre les séances de natation avec une broche vissée sur l’os. Comme la douleur devenait insupportable, j’ai voulu sortir de l’eau et mon père m’a tapé sur les clavicules pour m’en empêcher.» Alex conclut ce témoignage en soulignant que sa hantise «serait un jour de ressembler à mon père».
Totalement survolté
Le sport regorge de ces histoires de parents excessifs ou abusifs. Identifié sous le nom de
«syndrome de réussite par procuration», le problème a déjà fait l’objet de nombreuses études.
Jérôme Nanchen, psychologue du sport, en détaille les différentes étapes.
«On tire déjà la sonnette d’alarme quand les parents répètent qu’ils se sacrifient pour l’enfant. On parle ensuite de pseudo-altruisme quand l’amour du parent est subordonné aux résultats de l’enfant. Tu gagnes, je t’aime, tu perds, je ne t’aime plus. Au stade ultime, des cas de maltraitance psychologique ou même physique peuvent survenir. Les parents à la personnalité narcissique, qui ont besoin d’attirer l’attention sur eux, sont les plus sujets à ce type de comportement.»
S’il rêvait de l’Olympe cycliste, Alain Dallenbach n’a jamais réussi à dépasser un statut de porteur d’eau. Devenu entraîneur, tout indique qu’il n’a pas hésité à pousser sa femme d’abord, puis ses enfants, à réussir là où il avait échoué, à lui apporter les satisfactions dont ses propres aptitudes l’ont frustré sur la route.
Tous ceux qui, dans les années 80, ont connu Alain Dallenbach, décrivent un jeune coureur cycliste très ambitieux, totalement survolté, hyperactif en permanence. «Une grande gueule, un flambeur», se souvient Serge Demierre, l’ancien professionnel genevois. Bertrand Duboux, ex-Monsieur vélo de la TSR, raconte: «Un jour, Dallenbach m’a téléphoné pour me dire qu’il était en tête du Tour de Corse, ce que j’avais écrit, mais cela s’était révélé totalement faux.»
Propriétaire aujourd’hui d’un très chic magasin de vélo à Genève, Daniel Girard l’avait côtoyé plusieurs saisons.
«Dallenbach avait une idée par seconde. A un peu plus de 20 ans, il avait déjà créé sa propre marque de vélo à Yverdon et dirigeait sa propre équipe en amateur élite, dont je faisais partie. Coureur, manager, directeur, il cumulait toutes les fonctions. Le problème c’est que même aspirant à la gloire, il n’avait pas le talent d’un Rominger.»
Son meilleur résultat chez les pros, où il ne disputera qu’une saison en 1984, reste une modeste 14e place à la Semaine catalane, mieux que son dernier rang d’un Milan San Remo remporté cette année-là par Francesco Moser.
Depuis, organisateur mais surtout entraîneur, il n’a jamais quitté les milieux du sport. Son nom, et il suffit de consulter internet, est quasi toujours associé à des soupçons de dopage. En 1999, lors des championnats de France d’athlétisme, Le Monde rapporte que la favorite du 5000 m Blondine Blizner, battue à la surprise générale, «met en cause l’intégrité de la gagnante Fatima Yvelain, mais vise surtout son entraîneur Alain Dallenbach».
Des soupçons sur sa femme
Ce dernier est alors marié à Chantal Dallenbach, Française de la Réunion qui, après un grave accident de la route, deviendra dans les années 90 presque invincibles dans les courses de fond, onze fois championne suisse de marathon, dix-huit fois championne de France. «Des performances qui étonnent tout le monde, sauf peut-être Alain, son mari, son manager, son Pygmalion», persifle Le Monde.
Amie de Chantal, une certaine Jeanie Longo fut témoin de mariage du couple. Aujourd’hui, alors que la cycliste légendaire se trouve à son tour liée à une affaire de dopage, voilà que le nom de Dallenbach resurgit.
«Alain promettait aux policiers des révélations sur les supposés achats de produits dopants effectués par le couple Longo. Le témoignage a fait pschitt, tant l’homme est apparu friable psychologiquement», écrit «L’Equipe du 8 février dernier
Alain Dallenbach a eu quatre enfants de deux mariages, les jumeaux Aymeric et Alex, 35 ans aujourd’hui, ainsi qu’Anais, 24 ans, et Alexandre, 20 ans, nés de son union avec Chantal, dont il est séparé. Rêvant des JO de Londres, Alexandre est stoppé net par son récent contrôle à la testostérone, qui n’a surpris personne dans le milieu. «Le père était omniprésent à chaque épreuve. Il était parfois très agressif», se souvient un organisateur.
Cet autre triathlète romand, désirant garder l’anonymat, a côtoyé Alexandre lors d’un camp d’entraînement de l’équipe suisse à Davos en 2010: «D’allure très arrogante, Alexandre proclamait partout qu’il deviendrait champion olympique. Mais, en le connaissant mieux, j’ai senti chez lui comme une déchirure. Il courait plus pour plaire à son père que pour lui-même. Il portait le rêve de toute une famille, ce qui était lourd à assumer à son âge.»
En 2005, à 14 ans, alors qu’il domine des adversaires de quatre ans ses aînés, Alexandre déclare au journal «La Côte»: «Je veux faire du triathlon mon métier. Je suis un cursus scolaire par correspondance, je m’entraîne quatorze heures par semaine en natation et six heures en vélo.»
En 2009, après avoir été sacré champion du monde junior de duathlon en Australie, il confie au «Nouvelliste»: «Pour Londres, le chemin est encore long. Mais je suis prêt à consentir tous les sacrifices.»
Très traumatisé
Habitant Fribourg aujourd’hui, Alex, de son côté, ne veut plus évoquer le douloureux passé. En 2008, il avait déjà refusé de participer à un «Temps Présent» signé Pierre Morath, historien du sport, consacré aux jeunes champions victimes de leurs parents et intitulé «Tu seras champion mon fils». «Très traumatisé, Alex était en plus en procès avec son père, si bien que ses avocats l’avaient dissuadé de livrer son récit», explique Morath. La journaliste belge Michela Findeis, qui avait recueilli son témoignage, garde le souvenir d’un jeune homme «fragile et bouleversant». Depuis sa suspension, Alexandre, lui, aurait entamé des études en Angleterre.
Quant à Alain Dallenbach, il s’est lui aussi volatilisé: il se trouverait, selon son frère Armin qui habite Posieux (FR), au Mexique, reconverti en entraîneur du marathonien français Benoît Z, considéré comme l’un des meilleurs Européens. En 2005, Benoît Z avait été placé en garde à vue dans une affaire de dopage.(Le Matin)
