Thierry [OnlineTri] a écrit :tseusitchu a écrit :Thierry [OnlineTri] a écrit :
Je n'ai pas dit que cela était dégradant
Simplement que depuis le "crazy finish" de Julie Moss le tri a pour beaucoup une image de sport de masos... C'est pour cela que je pense que de montrer qu'un IM peut se finir avec le sourire et un peu de dérision rend l'affaire un peu plus "humaine"
T.
Mouais ... mouais ( désolé , c'est tout ce que j'ai trouvé comme argument pour l'insttttttttttttttttttttttttttttt ..... zzzzzzzzzzzzzzzz zzzzzzzzzzzz zzzzzzzzz zzzzzzzzzzzzzzzzz )
Personnellement cela fait deux fois que je fais un reportage photo sur Embrun (2003 & 2006). C'est clair que le balais des brancards et le pourcentage impressionnant d'athlètes qui finissent sous perf ajoute un coté assez dramatique et unique à l'épreuve. Cette année les cris d'une compagne en voyant son mari s'effondrer sur la ligne m'ont particulièrement touchés...
Même si cela fait parti des émotions intenses qui se dégagent d'une ligne d'arrivée d'un IM, je suis confronté à un dilemne: dois-je ou non photographié ces instants de *defaillance*? Dois-je aller dans la tente montré les dizaines de perfusés? Dois je capturer le regard dans le vide de l'athlète à bout de force? Ces images seront elles un reflet positif de notre sport?
J'avoue que juqu'à présent j'ai fait le choix de ne pas photographier ou en tous cas publier de photos de cet aspect de la course:
1) par pudeur vis à vis des athlètes: Préférez vous une photo de vous dans l'Izoard ou sur un brancard?
2) parce que je pense que l'image finale ne sera pas forcement comprise.
Le non-initié n'appréciera pas forcement que ce type de défaillance est dans 99% des cas bien plus impressionnant que grave...
Maintenant si j'ai l'occasion d'être sur la ligne lors d'un "crazy finish" je me pose moins de questions: je shoote et publie parfois même si je sais pertinament que ce type de photos un peu plus "légère" ne finira certainement pas dans mon best off personnel.
Cela n'a rien à voir avec l'estime que je porte à l'un ou l'autre des finishers.
T.
Ta réflexion sur le shootage des défaillances est on ne peut plus légitime , et éclaire parfaitement les raisons qui font que pour toi le crazy finish a
un rôle à jouer pour contrebalancer l'effet délétère que peuvent avoir des scènes de détresse dans l'esprit du public .
Moi-même cette année à Embrun , en plein marathon , j'ai été assez effaré par le ballet des motards urgentistes qui allaient et venaient au secours de concurrents qui venaient de s'effondrer au bord de la route , au milieu des spectateurs
... J'avais lu ça dans aucun CR
... tant mieux , sinon j'aurais jamais pris le départ
. A un moment donné , pendant ma course , j'en suis même venu à me dire " tout à l'heure , ça va peut-être être ton tour
" . Et là je passe la ligne , discute avec quelqu'un de l'orga qui me dit à ce sujet : "arf , cette année c'était très light , le marathon s'est pas fait sous la canicule ..." .
Mais si tout ça a frappé mon imaginaire , cela n'a absolument pas étonné ce qui me reste d'intellect
. Avec un regard non-initié
( comme triathlon je n'ai fait ... ( et vu ) que Embrun et Plouescat ), je dirais même que ça m'a confirmé ce que je sous-estimais peut-être un peu avant de m'y lancer
: la fameuse distance Im est réellement plus que difficile ! Passé le vélo , j'ai l'impression qu'on ne gère plus grand chose d'autre que de la souffrance . Même le mec qui marche pour finir en xxx heures , et dont certains sont tentés de relativiser le côté purement sportif de la performance , et bien j'ai vite compris qu'il souffre à chacun de ses pas ( à tel point que souvent ça le redécide à courir
) . Donc en admettant que le crazy finish humanise la difficulté de l'Im , il ne réussit à le faire qu'en théorie . Il ne changera rien à cette réalité : il faudra toujours nager 3,8 , pédaler 180 bornes et courir un marathon pour finir un IM
!
Et l'impact du
crazy finish sur le public ? Là encore , avec ma grosse expérience , j'ai évidemment un avis sur la question
. Selon moi le mec qui voit de la défaillance + du crazy finish , ça ne le fait pas se dire :
"ah ouais , ça a un côté humain quand même ce truc "
mais plutôt se conforter sur l'optique :
" vraiment un sport de barges ! Entre ceux qui courent en tenue intégrale et authentique de pompier ( 1 ) par 35 °c à l'ombre et ceux qui finissent sur le brancard ... des pompiers
. Que des barges ! " .
Je pense donc qu'il ne faudrait autoriser que Bilbon à procéder à ce satané crazy finish , parce-que c'est quand même vrai qu'il le fait bien
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(1) Firo : chose promise ... ( et je sais que tu as des principes !
)
" La langue est un petit membre qui a de grandes prétentions" , Voltaire , Montaigne ou Jacques , je sais plus !