élections 2ème tour

Bonne humeur de rigueur, pour les sujets ne concernant pas le monde sportif merci de poster dans "...et plus si affinité".
Avatar de l’utilisateur
Richie
Messages : 4669
Inscription : 30 janv. 2005 08:34
Localisation : Sur mes cannes anglaises...

Message non lu par Richie »

tseusitchu a écrit :
Richie a écrit :
FanchM a écrit :De toute facon, tu l'as dit OS. Ce ne sont pas les politiques qui font ta vie. Tu fais ta vie toi-meme.

Pas vraiment, non.

et ce n’est pas « nouveau ».

Napoléon déjà avait préfiguré cette prise en compte du "politique" sur la société (d'où "l'héritage encore actuel"), en mettant l’accent sur l’équivalent de la « maternelle » de l’époque (âges où le cerveau acquiert le plus, les « bases »… : lire Dr Fitszhugh DODSON : « Tout se joue avant 6 ans » et sur l ‘équivalent des facs d’aujourd’hui (peur des idées allant à son encontre).

Le « politique » est censé favoriser une « société méritocratique » : sans cela, guère de possibilités d’échapper à ton milieu social. En France, les bourses ont du mal à compenser les « écarts », car il faut au minimum que « parents » veulent à un certain la « réussite » de leurs enfants (achats de bouquin, accès à la culture, cours particuliers…).
Donc, déjà, pour dépendre de ses choix, il faut déjà être mis en position de le faire (d’où les meilleures réussites des enfants de profs qui franchissent les classes sociales, mieux que les autres…).

Car « l’écart », il est à la naissance dans la famille où tu es né ou dans ton cadre de vie (cités…).
« La vie est un long fleuve tranquille » : un bon film qui résume bien : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_vie_est ... tranquille

Bien sûr, on peut tourner en rond, opposer de idées des jours, des nuits, des années et tous dirent qu’on a raison.
Sauf, qu’avec la chute des pays de l’est, il y a des comparaisons possibles entre l’avant et l’après.

La Chine "va nous bouffer" tout cru comme tous les autres pays occidentaux, car une fois formés en Chine, "choisis", expatriés dans les meilleurs facs étrangères, "ils revuiennent" former à leur tour.
C'est un "choix politique".

En économie, quel exemple le plus frappant que que le MITI Japonais...
http://fr.wikipedia.org/wiki/MITI

J’ai choisi l’extrait suivant car il montre bien 2 choix politiques totalement différents.
Cette comparaison est possible du fait du passage du « tout état » à sa « dislocation idéologique » en réaction.
Je pense que des études sur les conséquences de l’URSS à la « Russie » seraient aussi intéressantes.
http://ep.inrp.fr/EP/colloques/colloque ... stech/view
Plus largement : http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/janvier2006.htm

Pour résumer : les tenants du dont tu fais partie :

La nouvelle justice est liée au principe „à chacun la liberté de choix de son destin“.

Le résultat constatable après le passage à cette politique :

L´importance des choix parentaux ainsi que de leur capacité d´interprétation et d´intervention dans ce qui se passe à l´école augmente donc, en même temps que l´incertitude et l´illisibilité dans le système s´accroissent. Les chances d´un enfant d´ouvrier d´accéder à l´Université sont aujourd´hui deux fois moins probables que celles d´un infant d´ouvrier en France ou dans un pays de l´OCDE et plus basses qu´il y a 20 ans en Tchécoslovaquie (malgré la capacité d´accueil des Universités qui a doublé en 15 ans).



De la justice statistique à la justice libérale le cas d´une société « post-égalitaire » Par Administrateur — Dernière modification 20/06/2006 00:24
Proposition de communication de Stanislav Stech
Stanislav Štech
Université Charles de Prague,
République Tchèque


« Le système tchèque de l´éducation est caractérisé par de grandes inégalités scolaires », titrent à la première page de leur rapport « Sur le chemin vers la société des connaissances » les sociologues (Matějů, Straková, 2005).
Que s´est-il alors passé après quarante années de l´édification d´un système scolaire „égalitaire“, désignation employée d´un commun et rare accord par les communistes (employant, il est vrai, le terme de « chances égales » et de « l´école unique ») et par les libéraux de droite ?
Pour les premiers, il s´agit d´un idéal remplaçant le système « dual » d´entre les deux guerres (et dans les décennies suivantes étant le symptôme d´une « nouvelle société juste »); pour les seconds ce terme est synonyme de l´injustice portant atteinte à la mise en valeur des dons et des capacités nécessairement spécifiques et variés de chaque individu et produisant de nouvelles inégalités injustes. Néanmoins, les deux camps affirment que le système scolaire entre 1950 et 1989 assurait une certaine égalité.

1. L´égalité d´accès à l´éducation comme instrument administratif de l´édification de la justice sociale
L´idéologie du Parti communiste, victorieux après la guerre, considère l´éducation comme instrument privilégié de l´édification de la nouvelle société sans injustices et sans crises, parce que sans inégalités sociales. La société « socialiste » (communiste) étant « juste par définition », car le parti préconise – et en partie assure - l´accès de tous aux moyens de production, aux soins de la santé, à la sécurité sociale, et bien sûr, un accès libre, gratuit et généralisé à l´éducation scolaire.
Dès 1948, la nouvelle politique scolaire du pouvoir communiste se déroule donc sous l´égide – largement partagé à l´issue de la guerre – du principe d´égalité de tous conçue per negatio comme une réaction au système scolaire dual (enseignement court et pratique pour les masses; enseignement long et plus académique pour les 10% - 15% d´une classe d´âge ayant l´accès au secondaire et quelques 6 – 8% à l´Université). La justice scolaire est donc défini en termes d´égalité d´accès, ce qui se traduit par
(i) l´introduction de l´école unique pour tous prolongeant la scolarité obligatoire, l´école gérée et financée par l´Etat; désormais, il n´existe que des écoles publiques. La standardisation (unification) des contenus, manuels, procédés et méthodes accompagne la disparition de la diversité des établissements et de la diversité des trajectoires/parcours scolaires.
Mais, la question se pose: au-delà des principes généraux, comment mettre en oeuvre, à l´école, le principe de „tous égaux“ régnant dans la société ? La réponse se réduit au problème de la procédure technique dont le critère dominant est statistique.
Les proportions de la représentation des trois „classes“ principales au sein de la population active (ouvriers, paysans et intellectuels) sont soigneusement suivies et respectées au niveau des établissements secondaires (lycées) et surtout au niveau de l´enseignement supérieur.
En même temps, ce principe d´égalité devant l´école s´offre comme instrument intéressant de la lutte des classes au niveau de la mobilité inter- et intragénérationnelle. Au motif de la justice pour tous s´est rapidement greffé le motif politique du parti dominant – faire vite pour changer l´état des choses, c.à.d. les statistiques. Inévitablement, les mesures représentant des raccourcis illusoires apparaissent. A titre d´illustration, j´en mentionne deux.
Le premier persiste jusqu´à la fin des années 1970; il s´agit des bonifications compensatoires au concours d´entrée pour les jeunes d´origine ouvrière et dans une moindre mesure pour ceux d´origine paysanne.
Les résultats de cette mesure « compensatoire » sont peu satisfaisants: les inégalités scolaires quant au niveau d´instruction atteint persistent, même si elles sont lentement mais continuellement réduites permettant ainsi une légère mobilité verticale par le biais de l´école. L´effet escompté (changement rapide au niveau des statistiques d´entrée) n´est pas atteint, car les jeunes ainsi „aidés“ ne réussissent pas et quittent les établissements, notamment du supérieur.
Ceci mène à une autre mesure: aux cours et aux écoles spéciales destinées aux enfants du peuple pour mieux les préparer aux études. Ces « prépas ouvrières », comme on les appelle, doivent préparer au bac en une seule année les jeunes apprentis et leur ainsi assurer l´accès direct à l´université (sans avoir à passer des concours sélectifs). Néanmoins, au cours des années 1950-1970 cette mesure représente un élément de ce qui sera appelé plus tard l´égalité des chances (Bell, Coleman). Elle entrouvre la porte au principe méritocratique et l´effort personnel de l´élève entre en jeu. C´est donc un exemple de discrimination positive quoique sous l´urgence de faire vite un exemple voué à l´échec. Dans les années à venir, l´interprétation de cet échec se nourrit des théories des capacités innées, des dons ou de la personnalité.
Plusieurs constats s´imposent en commentant cette approche que j´appellerais celle de la „justice statistique“ :
- l´enseignement de base s´améliore et une culture scolaire commune solide est dispensée pour tous; Néanmoins, le système reste, surtout au début, en remorque des „besoins de la praxis“ (de l´industrie avant tout) et d´une capacité d´accueil limitée du secondaire et du tertiaire surtout;
- l´acte politique macro-structural de l´avènement de la justice scolaire tombe dans le piège des raccourcis qui font avorter les bonnes intentions initiales. En laissant de côté le nécessaire travail cognitif de l´individu, ses pré-requis et les conditions de mise en place de ce travail, c´est non seulement l´échec d´une certaine idée de justice (d´inégalités injustes), mais surtout il ouvre la voie aux conceptions psychologiques biologisantes et fixistes de l´individu comme en témoigne l´évolution dans les années 1960. Le plus grand péché de la conception mécaniste du social que cette idéologie véhicule réside dans le fait qu´elle produit et met en relief une conception réductrice du psychologique;
- comme ces mesures descendent rarement au niveau des individus, les nouvelles injustices apparaissent. Nombreux sont les jeunes des années 1950 qui arrivent au bac ou même à l´Université au prix des sacrifices personnels (les enfants du peuple au prix de la mobilisation extrême dans les classes prépas; les enfants des classes ex-privilégiées forcés de „devenir“ d´abord ouvriers pour avoir droit aux bonifications ou d´emprunter des filières de détour ou parallèles à l´emploi etc.). Beaucoup d´enfants d´intellectuels, de paysans ou simplement des „éléments ennemis“ ne pourront jamais profiter de l´égalité d´accès et de la justice en matière de l´éducation. Une „génération déçue“ est née (Sanderová, 1990).
Effet paradoxal de cette politique de l´égalité d´accès sous la houlette des intentions politiques immédiates et partisanes, c´est le fait que l´école, les diplômes et les études deviennent un bien convoité, une valeur rare. Le secondaire est loin d´être massifié et le supérieur accueille un pourcentage très bas d´une classe d´âge (d´ailleurs, encore aujourd´hui, ce pourcentage est le plus bas parmi les pays de l´OCDE).

2. Valorisation de l´école dans un système dé-stratifié de l´inversion historique
La première brèche dans le système unique et standardisé est réalisée dès les années 1960 par l´introduction des classes et des écoles fondamentales spécialisées (arts, sport, langues, mathématiques). Bien sûr, ce n´est pas l´argument du droit au choix ou celui de la concurrence qui a fait évoluer la politique scolaire du régime. Deux raisons se conjuguent: la faiblesse économique demande une main-d'œuvre mieux formée (« élever des talents », c´est le slogan des années 1960) pour augmenter la compétitivité du pays dans l´émulation entre deux systèmes politiques et l´argument « scientifique » des capacités et des dons individuels auxquels l´école doit donner l´occasion de se développer et qui existent en quelque sorte indépendamment de la société. L´argument est considéré comme neutre du point de vue de l´idéologie. La fin des années 1960 entérine ce mouvement par la création de trois types des établissements secondaires (upper secondary), dont le lycée classique de quatre ans.
Du point de vue de l´égalité d´ accès et de traitement, le paysage scolaire tchèque offre à la fin de cette période, c.à.d. à la fin des années 1980 une image controversée et ambiguë.
- On réussit à étendre la fréquentation de la maternelle à 98% d´enfants d´une classe d´âge et l´Etat assure ainsi une éducation préscolaire « préparant la réussite scolaire future de tous les enfants »
- l´école fondamentale est prolongée à 9 ans et la scolarité obligatoire à 10 ans caractérisée par un minimum de différenciation en matière de contenu, de manuels, de méthodes d´enseignement avec le seul élément sélectif – les classes spécialisées à partir de l´âge de 8 ans dans certaines écoles fondamentales (suite à un concours: ils représentent 5% de la population scolaire en 1989);
- l´ accès à des établissements secondaires, d´ailleurs toujours peu différenciés, est relativement difficile (leur capacité d´accueil variant entre 34% - 40% d´une classe d´âge tout au long des années 1980). A cause du manque d´ effectifs et de la capacité réduite des établissements, encore dans les années 1980 bon nombre de familles – membres de la „génération déçue“ (cf. ci-dessus) devenus parents - ont du mal à s´assurer la reproduction du niveau d´instruction atteint;
- l´accès très difficile à l´enseignement supérieur (entre 10-12% d´une classe d´âge contrastant avec l´augmentation lente, mais incessante du nombre de bacheliers – à 40% d´une classe d´âge en 1989);
- le niveau d´instruction et de qualification atteint est en rapport presque proportionnellement inverse avec le niveau des revenus. Cette « inversion historique » exprime le fait que le lien entre l´éducation et le niveau de vie (ou la réussite sociale) reste relativement faible (Večerník, 1990; Matějů, 1990).
Du point de vue d´égalité de traitement, le système est très standardisé (au sens positif et négatif du terme): même financement par tête, mêmes manuels, même nombre d´élèves/classe, mêmes critères de qualité des enseignants, classes hétérogènes du point de vue d´origine sociale des élèves (les classes spécialisées faisant exception), etc.
Les chances de continuité scolaire restent néanmoins fragiles (incertaines): les bons résultas au collège sont loin d´assurer l´entrée au lycée, de même qu´un bon bac n´assure celle à l´Université. Le niveau d´instruction élevé, le diplôme, reste une valeur rare.
D´autant plus que dans une conjoncture politique, sociale et économique qui ne permet toujours pas de cumuler et transmettre le capital économique et financier, l´instruction et culture scolaire restent le seul bien qui parait inaliénable.
A cela s´ajoute le fait que dans les années 1980 le diplôme (comme valeur d´échange) devient une valeur instrumentale importante: en raison de la dégradation de l´économie et des conditions du travail dans les emplois moins qualifiés même si mieux rémunérés, il sert à éviter un travail dur, sale ou à risques.
Pour ces raisons, la qualité du background familial, du soutien et des choix parentaux (quoique réduits par l´offre limitée des établissements) s´avère être le facteur crucial de la réussite scolaire à la fin des années 1980.
La justice scolaire s´appuie sur des principes de traitement égal de tous au niveau de culture de base (collège) et sur l´égalité de résultats de la masse décisive des enfants (pratiquement pas d´enfant non scolarisé, pas d´analphabètes, peu d´analphabètes fonctionnels etc.). Les élites des écoles spécialisées et des lycées (vainqueurs de nombreux concours internationaux dans des sciences naturelles et maths surtout) justifiant le système et la conviction que la réussite ou l´échec relèvent des capacités individuelles majoritairement innées.
Néanmoins, pénurie de diplômes (nombre de candidats dépassant la capacité d´accueil des établissements); nécessité pour une bonne carrière scolaire d´impliquer les familles; conception individualiste dominante de la réussite/échec scolaire (méritocratie individuelle) – tels sont aussi les effets de quarante ans de la politique de l´égalité du parti dominant en matière de l´éducation.

3. La méritocratie et l´idéologie libérale avec psychologisation à l´appui
Le revirement radical survient en 1989 et la nouvelle classe politique cherche très vite à projeter les principes introduits dans la gestion de la société - redevenue capitaliste - dans l´éducation scolaire. On peut constater que les représentants du « nouveau » modèle de société agissent par la négation du modèle scolaire précédent, par le prolongement et le grossissement de certains traits et des stratégies de ses acteurs et par l´application assidue des principes de marché et de l´économie libérale.
La nouvelle justice est liée au principe „à chacun la liberté de choix de son destin“. Ceci se traduit par l´effacement de l´Etat (dérégulation et autonomie des établissements et des acteurs), par l´ introduction de la concurrence et de la diversité à tout prix, par l´officialisation du modèle individuel de réussite (si l´Etat doit intervenir, c´est en facilitant la prise en charge des doués ainsi que des handicapés), etc.
Le sentiment de la crise de l´école et des injustices est formulé en termes de manque de qualité lié à son unification (se manifestant par l´absence des divers types d´établissements); en termes d´orientation excessive sur les connaissances « au détriment » de la fonction formative de l´école qui ignorerait l´épanouissement de la personnalité des élèves et de leur créativité (mêmes d´excellents résultats des élèves tchèques dans les enquêtes internationales sont interprétés de manière négative) et en termes d´absence des principes « humanistes » à l´école (elle serait peu démocratique, autoritaire, violente, laissant peu d´espace à l´autonomie de l´élève etc..
La réussite individuelle gérée par la logique de l´esprit d´entreprise et par le « don », survalorisée par les média et les décideurs, est presque en contradiction avec le travail intellectuel scolaire (le lien entre la qualité de l´éducation et la réussite dans la vie sociale continue donc à être affaibli). L´idéal de « flexibilité créative » apparaît.
A la différenciation (stratification) rapide de la société (nouveaux riches nés de la privatisation confirment le peu d´importance de l´école pour réussir, en 2001 29% seulement de la population gagne un salaire au-dessus de la moyenne nationale, la classe dite moyenne est très faible et sous menace de paupérisation) correspondent les réformes différenciant la structure du système scolaire (le collège unique est démantelé, synonyme de formation au rabais dans les villes surtout où les nouveaux lycées longs de 8, 7, 6, 5 et 4 ans apparaissent, ainsi que des types fantasques par leur orientation, comme « lycée des arts martiaux » ou « lycées de la gestion de la famille » ou encore « lycées de management »). Le choix est désormais possible, mais à la fin des années 1990 les effets de ce principe d´offre élargie et du choix libre sont clairs – trop nombreux sont ceux qui se sentent dupes.
L´effacement de l´Etat se traduit en matière des contenus d´enseignement. Les établissements gagnent en autonomie, d´abord décident des 30% des contenus d´enseignement, et à partir de 2005 ont l´obligation de formuler les programmes scolaires dans toutes les matières – le passage des contenus définis par l´Etat vers les « cadres d´objectifs » définis en termes de compétences psychologiques est ancré par la Loi de 2005.
De même, cet effacement se traduit en matière des critères du profil et de la qualité des enseignants; il n´ y a actuellement aucun profil ou standard de la qualification enseignante au niveau national (il dépend de l´Université – dont les programmes sont, certes, accrédités, mais chaque fois spécifiques).
La « diversité » comme garant de qualité en soi et comme facteur de la concurrence apporte les premiers fruits plutôt amers. D´abord, les résultats des enquêtes TIMSS et PISA montrent que la qualité de la moyenne tchèque varie autour du niveau constaté au début des années 1990. En revanche, on constate que les inégalités entre les établissements scolaires au sein du pays ont augmenté de manière frappante, que le niveau des résultats des collégiens après le départ des « doués » et de celui des lycéens baisse considérablement (en partie en fonction de la baisse considérable du nombre des lycées classiques généraux au profit des lycées spécifiques « répondant aux intérêts et aux dons des élèves »), et que la variable « effet de la famille » joue en République tchèque un rôle beaucoup plus grand que dans la majorité des pays de l´OCDE.
L´importance des choix parentaux ainsi que de leur capacité d´interprétation et d´intervention dans ce qui se passe à l´école augmente donc, en même temps que l´incertitude et l´illisibilité dans le système s´accroissent.
Les chances d´un enfant d´ouvrier d´accéder à l´Université sont aujourd´hui deux fois moins probables que celles d´un infant d´ouvrier en France ou dans un pays de l´OCDE et plus basses qu´il y a 20 ans en Tchécoslovaquie (malgré la capacité d´accueil des Universités qui a doublé en 15 ans).
La sélectivité accrue dans les 15 dernières années, l´offre plus variée du système justifiant la nécessité de choisir et non pas de suivre une logique d´enseignement prescrit, une ségrégation assez prononcée (écoles pour les handicapés, dysfonctionnels, doués, spéciales etc.) – tout cela facilite et fortifie les tendances existantes en filigrane à la fin du régime précédent. Les qualités individuelles et le soutien familial comme carte décisive de la réussite scolaire sont mis en avant.
Néanmoins, la nouvelle justice semble produire une certaine résistance – celle des enseignants et des deux tiers des parents qui demandent à l´Etat de ne pas démissionner et refusent de prendre les responsabilités qu´ils jugent ne pas être les leurs (choisir les meilleurs enseignants, établissements et curricula les mieux construits). Les sociétés d´aujourd´hui diffèrent, semble-t-il, dans le degré de résistance au principe du mérite individuel comme principe dominant. Cependant, après l´expérience d´une justice égalitaire volontariste il est plus difficile de ne pas admettre l´argument „scientifique – psychologique suprême“ (chacun mérite selon ses capacités et son effort sa réussite scolaire et professionnelle).
Pour conclure:
La justice statistique fondée sur les principes de l´égalité d´accès et ensuite sur celui des chances égales mise en oeuvre de manière administrative et volontariste dans un contexte de carences et d´insuffisante offre de carrières scolaires contribue par réaction à l´acceptation plus facile des inégalités comme „justes“, parce qu´elles seraient choisies librement et dépendraient uniquement des capacités de l´individu et des soins de sa famille.
Si en plus, le lien entre l´instruction et la vie post-scolaire est brouillé et affaibli, les politiques de justice fondée sur l´égalité de traitement sont considérées comme expression de l´idéologie et comme un gaspillage.
Il semble que dans l´ère du capitalisme du marché libéral mondialisé où les Etats perdent de plus en plus d´influence et où la flexibilité et l´adaptabilité sont réduits à des traits de personnalité, dans une société dénonçant les efforts de redistribution comme injustes – à l´exception des quelques handicaps individuels visibles - et après l´expérience de justice dite égalitaire, la nouvelle justice réside dans la définition partagée des inégalités injustes. Quels sont les limites de ce qui peut être considéré comme corps commun de valeurs et de connaissances d´une culture aujourd´hui ? Mais reste toujours la question – quelle sera l´autorité capable de faire accepter les processus de redistribution et de solidarité nécessaires pour maintenir le lien social ?
Bibliographie:
Bell, D.: The Coming of Post-Industrial Society: A Venture in Social Forecasting. New York, Basic Books 1973.
Coleman, J.S.: Equality and Achievement in Education. Boulder, CO: Westview Press 1990.
OECD: Access, Participation and Equity. Paris, OECD 1993.
Matějů, P.: Beyond Educational Inequality in Czechoslovakia. Institue of Sociology, Czechoslovak Academy of Science, Working Papers 1990.
Matějů, P.; Straková, J. (eds.): Na cestě ke znalostní společnosti. I – Kde jsme … ? Praha, ISEA 2005.
Sanderová, J.: Rozmisťování mládeže očima sociologa. In Výzkum rodiny VI. Bulletin VÚSRP. Praha, 1990, p. 22-35.
Swift, A.: Politická filozofie: Základní otázky moderní politologie. Praha, Portál 2005.
Večerník, J.: Role of Education in the differentiation of earnings, family income and consumption in Czechoslovakia. Institute of Sociology, Czechoslovak Academy of Science Working Papers 1990.
:shock:

Richie , il est vraiment temps que tu remontes sur le vélo :lol: :D :wink: !
:D Le week-end prochain, si tout va bien :D
Sinon, "l'exemple" Tchèque "parle" :idea:
FanchM
Messages : 4267
Inscription : 15 juin 2004 15:35
Localisation : Floride, USA
Contact :

Message non lu par FanchM »

kent a écrit :
FanchM a écrit :Les gamins ont acces a des bouquins durant au moins les 10 annees ou ils sont scolarises. Les parents ne motiveront pas necessairement les jeunes a lire, mais un prof peut faire toute la difference. Donner la passion de lire, c'est deja un grand pas vers une education aboutie (visiblement, ca n'est pas a toi que je vais apprendre ca ;-) )

Fanch

PS merci pour les references neanmoins...certaines sont a lire.
Là tu me fais plaisir !
Ouh la! Je vais me relire, j'ai du ecrire des conneries ;-)
Avatar de l’utilisateur
diamis
Messages : 428
Inscription : 04 nov. 2003 08:30
Localisation : A gauche
Contact :

Message non lu par diamis »

OS Pour la taxe carbonne c'est impossible au sein de l'espace européen donc seule l'Europe le peu.
encore une fois Sarkozi nous trompes et les medias preferent parler de la bravitude de Royal.
De plus techniquement supprimer la moitié des effectifs des fonctionnaires est impossible aussi.Comment va t'il faire pour créer des emplois , desendetter la France, augmenter notre pouvoir d'achat et bien sur regler les problemes ecologiques.
Pour les chefs d'entreprises, je suis d'accord avec toi.Des economistes de droite comme de gauche expliquaient que seul Sego avait dans son programme mis le paquet dans la recherche et la formation (source de croissance et emploi pour notre pays).
“Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.” S. de Beauvoir
FanchM
Messages : 4267
Inscription : 15 juin 2004 15:35
Localisation : Floride, USA
Contact :

Message non lu par FanchM »

Le programme de Sego pour la recherche?? Ah ben voyons...j'y croirais quand les milliers de chercheurs exiles a l'etranger commencent a revenir en France parce qu'enfin, les salaires proposes apres 10 ans d'etudes sont decents, les fonds pour la recherche sont consequents, le systeme instaure dans les laboratoires de recherche s'alignent plus sur ce qui est fait dans les autres pays etc...
Avatar de l’utilisateur
diamis
Messages : 428
Inscription : 04 nov. 2003 08:30
Localisation : A gauche
Contact :

Message non lu par diamis »

et celui de Sarko ?
FanchM
Messages : 4267
Inscription : 15 juin 2004 15:35
Localisation : Floride, USA
Contact :

Message non lu par FanchM »

Il propose de s'aligner sur les programmes de recherche aux US.
Forcer les chercheurs a se bouger pour trouver des financements externes, avoir plus de postes finances par des financements externes etc.
Alors evidemment, ca fait raler...parce que les gars qui sortent les memes papiers tous les ans depuis 15 ans, ca ne va plus le faire.
En revanche, ce qui se bougent vraiment (et il y en a un paquet), ils vont voir que si tu bosses beaucoup, tu es recompense a juste titre...je ne vois pas ou est le probleme...ca marche tres bien ici (en ce qui concerne la recherche, ou la majeure partie des labos sont sur 'soft money')
Avatar de l’utilisateur
tseusitchu
Messages : 2293
Inscription : 18 août 2005 12:30
Localisation : presque complètement à l'Ouest

Message non lu par tseusitchu »

Richie a écrit :
tseusitchu a écrit :
Richie a écrit :
Pas vraiment, non.

et ce n’est pas « nouveau ».

Napoléon déjà avait préfiguré cette prise en compte du "politique" sur la société (d'où "l'héritage encore actuel"), en mettant l’accent sur l’équivalent de la « maternelle » de l’époque (âges où le cerveau acquiert le plus, les « bases »… : lire Dr Fitszhugh DODSON : « Tout se joue avant 6 ans » et sur l ‘équivalent des facs d’aujourd’hui (peur des idées allant à son encontre).

Le « politique » est censé favoriser une « société méritocratique » : sans cela, guère de possibilités d’échapper à ton milieu social. En France, les bourses ont du mal à compenser les « écarts », car il faut au minimum que « parents » veulent à un certain la « réussite » de leurs enfants (achats de bouquin, accès à la culture, cours particuliers…).
Donc, déjà, pour dépendre de ses choix, il faut déjà être mis en position de le faire (d’où les meilleures réussites des enfants de profs qui franchissent les classes sociales, mieux que les autres…).

Car « l’écart », il est à la naissance dans la famille où tu es né ou dans ton cadre de vie (cités…).
« La vie est un long fleuve tranquille » : un bon film qui résume bien : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_vie_est ... tranquille

Bien sûr, on peut tourner en rond, opposer de idées des jours, des nuits, des années et tous dirent qu’on a raison.
Sauf, qu’avec la chute des pays de l’est, il y a des comparaisons possibles entre l’avant et l’après.

La Chine "va nous bouffer" tout cru comme tous les autres pays occidentaux, car une fois formés en Chine, "choisis", expatriés dans les meilleurs facs étrangères, "ils revuiennent" former à leur tour.
C'est un "choix politique".

En économie, quel exemple le plus frappant que que le MITI Japonais...
http://fr.wikipedia.org/wiki/MITI

J’ai choisi l’extrait suivant car il montre bien 2 choix politiques totalement différents.
Cette comparaison est possible du fait du passage du « tout état » à sa « dislocation idéologique » en réaction.
Je pense que des études sur les conséquences de l’URSS à la « Russie » seraient aussi intéressantes.
http://ep.inrp.fr/EP/colloques/colloque ... stech/view
Plus largement : http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/janvier2006.htm

Pour résumer : les tenants du dont tu fais partie :

La nouvelle justice est liée au principe „à chacun la liberté de choix de son destin“.

Le résultat constatable après le passage à cette politique :

L´importance des choix parentaux ainsi que de leur capacité d´interprétation et d´intervention dans ce qui se passe à l´école augmente donc, en même temps que l´incertitude et l´illisibilité dans le système s´accroissent. Les chances d´un enfant d´ouvrier d´accéder à l´Université sont aujourd´hui deux fois moins probables que celles d´un infant d´ouvrier en France ou dans un pays de l´OCDE et plus basses qu´il y a 20 ans en Tchécoslovaquie (malgré la capacité d´accueil des Universités qui a doublé en 15 ans).



De la justice statistique à la justice libérale le cas d´une société « post-égalitaire » Par Administrateur — Dernière modification 20/06/2006 00:24
Proposition de communication de Stanislav Stech
Stanislav Štech
Université Charles de Prague,
République Tchèque


« Le système tchèque de l´éducation est caractérisé par de grandes inégalités scolaires », titrent à la première page de leur rapport « Sur le chemin vers la société des connaissances » les sociologues (Matějů, Straková, 2005).
Que s´est-il alors passé après quarante années de l´édification d´un système scolaire „égalitaire“, désignation employée d´un commun et rare accord par les communistes (employant, il est vrai, le terme de « chances égales » et de « l´école unique ») et par les libéraux de droite ?
Pour les premiers, il s´agit d´un idéal remplaçant le système « dual » d´entre les deux guerres (et dans les décennies suivantes étant le symptôme d´une « nouvelle société juste »); pour les seconds ce terme est synonyme de l´injustice portant atteinte à la mise en valeur des dons et des capacités nécessairement spécifiques et variés de chaque individu et produisant de nouvelles inégalités injustes. Néanmoins, les deux camps affirment que le système scolaire entre 1950 et 1989 assurait une certaine égalité.

1. L´égalité d´accès à l´éducation comme instrument administratif de l´édification de la justice sociale
L´idéologie du Parti communiste, victorieux après la guerre, considère l´éducation comme instrument privilégié de l´édification de la nouvelle société sans injustices et sans crises, parce que sans inégalités sociales. La société « socialiste » (communiste) étant « juste par définition », car le parti préconise – et en partie assure - l´accès de tous aux moyens de production, aux soins de la santé, à la sécurité sociale, et bien sûr, un accès libre, gratuit et généralisé à l´éducation scolaire.
Dès 1948, la nouvelle politique scolaire du pouvoir communiste se déroule donc sous l´égide – largement partagé à l´issue de la guerre – du principe d´égalité de tous conçue per negatio comme une réaction au système scolaire dual (enseignement court et pratique pour les masses; enseignement long et plus académique pour les 10% - 15% d´une classe d´âge ayant l´accès au secondaire et quelques 6 – 8% à l´Université). La justice scolaire est donc défini en termes d´égalité d´accès, ce qui se traduit par
(i) l´introduction de l´école unique pour tous prolongeant la scolarité obligatoire, l´école gérée et financée par l´Etat; désormais, il n´existe que des écoles publiques. La standardisation (unification) des contenus, manuels, procédés et méthodes accompagne la disparition de la diversité des établissements et de la diversité des trajectoires/parcours scolaires.
Mais, la question se pose: au-delà des principes généraux, comment mettre en oeuvre, à l´école, le principe de „tous égaux“ régnant dans la société ? La réponse se réduit au problème de la procédure technique dont le critère dominant est statistique.
Les proportions de la représentation des trois „classes“ principales au sein de la population active (ouvriers, paysans et intellectuels) sont soigneusement suivies et respectées au niveau des établissements secondaires (lycées) et surtout au niveau de l´enseignement supérieur.
En même temps, ce principe d´égalité devant l´école s´offre comme instrument intéressant de la lutte des classes au niveau de la mobilité inter- et intragénérationnelle. Au motif de la justice pour tous s´est rapidement greffé le motif politique du parti dominant – faire vite pour changer l´état des choses, c.à.d. les statistiques. Inévitablement, les mesures représentant des raccourcis illusoires apparaissent. A titre d´illustration, j´en mentionne deux.
Le premier persiste jusqu´à la fin des années 1970; il s´agit des bonifications compensatoires au concours d´entrée pour les jeunes d´origine ouvrière et dans une moindre mesure pour ceux d´origine paysanne.
Les résultats de cette mesure « compensatoire » sont peu satisfaisants: les inégalités scolaires quant au niveau d´instruction atteint persistent, même si elles sont lentement mais continuellement réduites permettant ainsi une légère mobilité verticale par le biais de l´école. L´effet escompté (changement rapide au niveau des statistiques d´entrée) n´est pas atteint, car les jeunes ainsi „aidés“ ne réussissent pas et quittent les établissements, notamment du supérieur.
Ceci mène à une autre mesure: aux cours et aux écoles spéciales destinées aux enfants du peuple pour mieux les préparer aux études. Ces « prépas ouvrières », comme on les appelle, doivent préparer au bac en une seule année les jeunes apprentis et leur ainsi assurer l´accès direct à l´université (sans avoir à passer des concours sélectifs). Néanmoins, au cours des années 1950-1970 cette mesure représente un élément de ce qui sera appelé plus tard l´égalité des chances (Bell, Coleman). Elle entrouvre la porte au principe méritocratique et l´effort personnel de l´élève entre en jeu. C´est donc un exemple de discrimination positive quoique sous l´urgence de faire vite un exemple voué à l´échec. Dans les années à venir, l´interprétation de cet échec se nourrit des théories des capacités innées, des dons ou de la personnalité.
Plusieurs constats s´imposent en commentant cette approche que j´appellerais celle de la „justice statistique“ :
- l´enseignement de base s´améliore et une culture scolaire commune solide est dispensée pour tous; Néanmoins, le système reste, surtout au début, en remorque des „besoins de la praxis“ (de l´industrie avant tout) et d´une capacité d´accueil limitée du secondaire et du tertiaire surtout;
- l´acte politique macro-structural de l´avènement de la justice scolaire tombe dans le piège des raccourcis qui font avorter les bonnes intentions initiales. En laissant de côté le nécessaire travail cognitif de l´individu, ses pré-requis et les conditions de mise en place de ce travail, c´est non seulement l´échec d´une certaine idée de justice (d´inégalités injustes), mais surtout il ouvre la voie aux conceptions psychologiques biologisantes et fixistes de l´individu comme en témoigne l´évolution dans les années 1960. Le plus grand péché de la conception mécaniste du social que cette idéologie véhicule réside dans le fait qu´elle produit et met en relief une conception réductrice du psychologique;
- comme ces mesures descendent rarement au niveau des individus, les nouvelles injustices apparaissent. Nombreux sont les jeunes des années 1950 qui arrivent au bac ou même à l´Université au prix des sacrifices personnels (les enfants du peuple au prix de la mobilisation extrême dans les classes prépas; les enfants des classes ex-privilégiées forcés de „devenir“ d´abord ouvriers pour avoir droit aux bonifications ou d´emprunter des filières de détour ou parallèles à l´emploi etc.). Beaucoup d´enfants d´intellectuels, de paysans ou simplement des „éléments ennemis“ ne pourront jamais profiter de l´égalité d´accès et de la justice en matière de l´éducation. Une „génération déçue“ est née (Sanderová, 1990).
Effet paradoxal de cette politique de l´égalité d´accès sous la houlette des intentions politiques immédiates et partisanes, c´est le fait que l´école, les diplômes et les études deviennent un bien convoité, une valeur rare. Le secondaire est loin d´être massifié et le supérieur accueille un pourcentage très bas d´une classe d´âge (d´ailleurs, encore aujourd´hui, ce pourcentage est le plus bas parmi les pays de l´OCDE).

2. Valorisation de l´école dans un système dé-stratifié de l´inversion historique
La première brèche dans le système unique et standardisé est réalisée dès les années 1960 par l´introduction des classes et des écoles fondamentales spécialisées (arts, sport, langues, mathématiques). Bien sûr, ce n´est pas l´argument du droit au choix ou celui de la concurrence qui a fait évoluer la politique scolaire du régime. Deux raisons se conjuguent: la faiblesse économique demande une main-d'œuvre mieux formée (« élever des talents », c´est le slogan des années 1960) pour augmenter la compétitivité du pays dans l´émulation entre deux systèmes politiques et l´argument « scientifique » des capacités et des dons individuels auxquels l´école doit donner l´occasion de se développer et qui existent en quelque sorte indépendamment de la société. L´argument est considéré comme neutre du point de vue de l´idéologie. La fin des années 1960 entérine ce mouvement par la création de trois types des établissements secondaires (upper secondary), dont le lycée classique de quatre ans.
Du point de vue de l´égalité d´ accès et de traitement, le paysage scolaire tchèque offre à la fin de cette période, c.à.d. à la fin des années 1980 une image controversée et ambiguë.
- On réussit à étendre la fréquentation de la maternelle à 98% d´enfants d´une classe d´âge et l´Etat assure ainsi une éducation préscolaire « préparant la réussite scolaire future de tous les enfants »
- l´école fondamentale est prolongée à 9 ans et la scolarité obligatoire à 10 ans caractérisée par un minimum de différenciation en matière de contenu, de manuels, de méthodes d´enseignement avec le seul élément sélectif – les classes spécialisées à partir de l´âge de 8 ans dans certaines écoles fondamentales (suite à un concours: ils représentent 5% de la population scolaire en 1989);
- l´ accès à des établissements secondaires, d´ailleurs toujours peu différenciés, est relativement difficile (leur capacité d´accueil variant entre 34% - 40% d´une classe d´âge tout au long des années 1980). A cause du manque d´ effectifs et de la capacité réduite des établissements, encore dans les années 1980 bon nombre de familles – membres de la „génération déçue“ (cf. ci-dessus) devenus parents - ont du mal à s´assurer la reproduction du niveau d´instruction atteint;
- l´accès très difficile à l´enseignement supérieur (entre 10-12% d´une classe d´âge contrastant avec l´augmentation lente, mais incessante du nombre de bacheliers – à 40% d´une classe d´âge en 1989);
- le niveau d´instruction et de qualification atteint est en rapport presque proportionnellement inverse avec le niveau des revenus. Cette « inversion historique » exprime le fait que le lien entre l´éducation et le niveau de vie (ou la réussite sociale) reste relativement faible (Večerník, 1990; Matějů, 1990).
Du point de vue d´égalité de traitement, le système est très standardisé (au sens positif et négatif du terme): même financement par tête, mêmes manuels, même nombre d´élèves/classe, mêmes critères de qualité des enseignants, classes hétérogènes du point de vue d´origine sociale des élèves (les classes spécialisées faisant exception), etc.
Les chances de continuité scolaire restent néanmoins fragiles (incertaines): les bons résultas au collège sont loin d´assurer l´entrée au lycée, de même qu´un bon bac n´assure celle à l´Université. Le niveau d´instruction élevé, le diplôme, reste une valeur rare.
D´autant plus que dans une conjoncture politique, sociale et économique qui ne permet toujours pas de cumuler et transmettre le capital économique et financier, l´instruction et culture scolaire restent le seul bien qui parait inaliénable.
A cela s´ajoute le fait que dans les années 1980 le diplôme (comme valeur d´échange) devient une valeur instrumentale importante: en raison de la dégradation de l´économie et des conditions du travail dans les emplois moins qualifiés même si mieux rémunérés, il sert à éviter un travail dur, sale ou à risques.
Pour ces raisons, la qualité du background familial, du soutien et des choix parentaux (quoique réduits par l´offre limitée des établissements) s´avère être le facteur crucial de la réussite scolaire à la fin des années 1980.
La justice scolaire s´appuie sur des principes de traitement égal de tous au niveau de culture de base (collège) et sur l´égalité de résultats de la masse décisive des enfants (pratiquement pas d´enfant non scolarisé, pas d´analphabètes, peu d´analphabètes fonctionnels etc.). Les élites des écoles spécialisées et des lycées (vainqueurs de nombreux concours internationaux dans des sciences naturelles et maths surtout) justifiant le système et la conviction que la réussite ou l´échec relèvent des capacités individuelles majoritairement innées.
Néanmoins, pénurie de diplômes (nombre de candidats dépassant la capacité d´accueil des établissements); nécessité pour une bonne carrière scolaire d´impliquer les familles; conception individualiste dominante de la réussite/échec scolaire (méritocratie individuelle) – tels sont aussi les effets de quarante ans de la politique de l´égalité du parti dominant en matière de l´éducation.

3. La méritocratie et l´idéologie libérale avec psychologisation à l´appui
Le revirement radical survient en 1989 et la nouvelle classe politique cherche très vite à projeter les principes introduits dans la gestion de la société - redevenue capitaliste - dans l´éducation scolaire. On peut constater que les représentants du « nouveau » modèle de société agissent par la négation du modèle scolaire précédent, par le prolongement et le grossissement de certains traits et des stratégies de ses acteurs et par l´application assidue des principes de marché et de l´économie libérale.
La nouvelle justice est liée au principe „à chacun la liberté de choix de son destin“. Ceci se traduit par l´effacement de l´Etat (dérégulation et autonomie des établissements et des acteurs), par l´ introduction de la concurrence et de la diversité à tout prix, par l´officialisation du modèle individuel de réussite (si l´Etat doit intervenir, c´est en facilitant la prise en charge des doués ainsi que des handicapés), etc.
Le sentiment de la crise de l´école et des injustices est formulé en termes de manque de qualité lié à son unification (se manifestant par l´absence des divers types d´établissements); en termes d´orientation excessive sur les connaissances « au détriment » de la fonction formative de l´école qui ignorerait l´épanouissement de la personnalité des élèves et de leur créativité (mêmes d´excellents résultats des élèves tchèques dans les enquêtes internationales sont interprétés de manière négative) et en termes d´absence des principes « humanistes » à l´école (elle serait peu démocratique, autoritaire, violente, laissant peu d´espace à l´autonomie de l´élève etc..
La réussite individuelle gérée par la logique de l´esprit d´entreprise et par le « don », survalorisée par les média et les décideurs, est presque en contradiction avec le travail intellectuel scolaire (le lien entre la qualité de l´éducation et la réussite dans la vie sociale continue donc à être affaibli). L´idéal de « flexibilité créative » apparaît.
A la différenciation (stratification) rapide de la société (nouveaux riches nés de la privatisation confirment le peu d´importance de l´école pour réussir, en 2001 29% seulement de la population gagne un salaire au-dessus de la moyenne nationale, la classe dite moyenne est très faible et sous menace de paupérisation) correspondent les réformes différenciant la structure du système scolaire (le collège unique est démantelé, synonyme de formation au rabais dans les villes surtout où les nouveaux lycées longs de 8, 7, 6, 5 et 4 ans apparaissent, ainsi que des types fantasques par leur orientation, comme « lycée des arts martiaux » ou « lycées de la gestion de la famille » ou encore « lycées de management »). Le choix est désormais possible, mais à la fin des années 1990 les effets de ce principe d´offre élargie et du choix libre sont clairs – trop nombreux sont ceux qui se sentent dupes.
L´effacement de l´Etat se traduit en matière des contenus d´enseignement. Les établissements gagnent en autonomie, d´abord décident des 30% des contenus d´enseignement, et à partir de 2005 ont l´obligation de formuler les programmes scolaires dans toutes les matières – le passage des contenus définis par l´Etat vers les « cadres d´objectifs » définis en termes de compétences psychologiques est ancré par la Loi de 2005.
De même, cet effacement se traduit en matière des critères du profil et de la qualité des enseignants; il n´ y a actuellement aucun profil ou standard de la qualification enseignante au niveau national (il dépend de l´Université – dont les programmes sont, certes, accrédités, mais chaque fois spécifiques).
La « diversité » comme garant de qualité en soi et comme facteur de la concurrence apporte les premiers fruits plutôt amers. D´abord, les résultats des enquêtes TIMSS et PISA montrent que la qualité de la moyenne tchèque varie autour du niveau constaté au début des années 1990. En revanche, on constate que les inégalités entre les établissements scolaires au sein du pays ont augmenté de manière frappante, que le niveau des résultats des collégiens après le départ des « doués » et de celui des lycéens baisse considérablement (en partie en fonction de la baisse considérable du nombre des lycées classiques généraux au profit des lycées spécifiques « répondant aux intérêts et aux dons des élèves »), et que la variable « effet de la famille » joue en République tchèque un rôle beaucoup plus grand que dans la majorité des pays de l´OCDE.
L´importance des choix parentaux ainsi que de leur capacité d´interprétation et d´intervention dans ce qui se passe à l´école augmente donc, en même temps que l´incertitude et l´illisibilité dans le système s´accroissent.
Les chances d´un enfant d´ouvrier d´accéder à l´Université sont aujourd´hui deux fois moins probables que celles d´un infant d´ouvrier en France ou dans un pays de l´OCDE et plus basses qu´il y a 20 ans en Tchécoslovaquie (malgré la capacité d´accueil des Universités qui a doublé en 15 ans).
La sélectivité accrue dans les 15 dernières années, l´offre plus variée du système justifiant la nécessité de choisir et non pas de suivre une logique d´enseignement prescrit, une ségrégation assez prononcée (écoles pour les handicapés, dysfonctionnels, doués, spéciales etc.) – tout cela facilite et fortifie les tendances existantes en filigrane à la fin du régime précédent. Les qualités individuelles et le soutien familial comme carte décisive de la réussite scolaire sont mis en avant.
Néanmoins, la nouvelle justice semble produire une certaine résistance – celle des enseignants et des deux tiers des parents qui demandent à l´Etat de ne pas démissionner et refusent de prendre les responsabilités qu´ils jugent ne pas être les leurs (choisir les meilleurs enseignants, établissements et curricula les mieux construits). Les sociétés d´aujourd´hui diffèrent, semble-t-il, dans le degré de résistance au principe du mérite individuel comme principe dominant. Cependant, après l´expérience d´une justice égalitaire volontariste il est plus difficile de ne pas admettre l´argument „scientifique – psychologique suprême“ (chacun mérite selon ses capacités et son effort sa réussite scolaire et professionnelle).
Pour conclure:
La justice statistique fondée sur les principes de l´égalité d´accès et ensuite sur celui des chances égales mise en oeuvre de manière administrative et volontariste dans un contexte de carences et d´insuffisante offre de carrières scolaires contribue par réaction à l´acceptation plus facile des inégalités comme „justes“, parce qu´elles seraient choisies librement et dépendraient uniquement des capacités de l´individu et des soins de sa famille.
Si en plus, le lien entre l´instruction et la vie post-scolaire est brouillé et affaibli, les politiques de justice fondée sur l´égalité de traitement sont considérées comme expression de l´idéologie et comme un gaspillage.
Il semble que dans l´ère du capitalisme du marché libéral mondialisé où les Etats perdent de plus en plus d´influence et où la flexibilité et l´adaptabilité sont réduits à des traits de personnalité, dans une société dénonçant les efforts de redistribution comme injustes – à l´exception des quelques handicaps individuels visibles - et après l´expérience de justice dite égalitaire, la nouvelle justice réside dans la définition partagée des inégalités injustes. Quels sont les limites de ce qui peut être considéré comme corps commun de valeurs et de connaissances d´une culture aujourd´hui ? Mais reste toujours la question – quelle sera l´autorité capable de faire accepter les processus de redistribution et de solidarité nécessaires pour maintenir le lien social ?
Bibliographie:
Bell, D.: The Coming of Post-Industrial Society: A Venture in Social Forecasting. New York, Basic Books 1973.
Coleman, J.S.: Equality and Achievement in Education. Boulder, CO: Westview Press 1990.
OECD: Access, Participation and Equity. Paris, OECD 1993.
Matějů, P.: Beyond Educational Inequality in Czechoslovakia. Institue of Sociology, Czechoslovak Academy of Science, Working Papers 1990.
Matějů, P.; Straková, J. (eds.): Na cestě ke znalostní společnosti. I – Kde jsme … ? Praha, ISEA 2005.
Sanderová, J.: Rozmisťování mládeže očima sociologa. In Výzkum rodiny VI. Bulletin VÚSRP. Praha, 1990, p. 22-35.
Swift, A.: Politická filozofie: Základní otázky moderní politologie. Praha, Portál 2005.
Večerník, J.: Role of Education in the differentiation of earnings, family income and consumption in Czechoslovakia. Institute of Sociology, Czechoslovak Academy of Science Working Papers 1990.
:shock:

Richie , il est vraiment temps que tu remontes sur le vélo :lol: :D :wink: !
:D Le week-end prochain, si tout va bien :D
Sinon, "l'exemple" Tchèque "parle" :idea:
C'est vrai qu'on ne parle pas assez souvent le tchèque . C'est dommage .

:D

:arrow:

p.s. en mp would it be possible for you to scan me the passages où Dodson talk about la politique scolaire de Napoléon :idea: .
Avatar de l’utilisateur
Kokovich
Messages : 4581
Inscription : 16 nov. 2004 08:33
Localisation : Agenais, Agenais, Agenais, accessoirement au Layrac triathlon...
Contact :

Message non lu par Kokovich »

Euh, dit Fanch, tu voudras pas commencer à nous faire des réponses à la corsica... C'est à dire de 5000000 de lignes mais chiantes à lire :wink: :D :D :D

Bon sinon, moi, je ne vais pas trop m'exprimer puisque sinon le dit corsica va rappliquer mais j'ai quand même halluciné quand des mecs comme DEBOUZE (de vache) ou NOAH (rien à dire) disent pret à quitter la France si c'est Sarko qui passe.

Et ce sont ces gens qui pronent la tolérance et le respect. Qu'ils commencent par respecter la france et le choix des francais pour se permettre de critiquer. Ca me tue de voir que sous pretexte que les banlieues vont s'enflammer si sarko passe, on devrait tous voter Ségogol (trés bon ça :twisted: ) ???? Ce n'est pas etre pris en otage par une certaine partie de la population ? Comme dans les dictatures ???

Mais si ces gens ne sont pas content du systéme francais, qu'ils se cassent et aillent voir sous d'autres cieux si le ciel est plus bleu.
Si vis pacem, para bellum
--------------------------------------------------
http://mistertri.canalblog.com
Avatar de l’utilisateur
Richie
Messages : 4669
Inscription : 30 janv. 2005 08:34
Localisation : Sur mes cannes anglaises...

Message non lu par Richie »

Richie a écrit :
tseusitchu a écrit :
Richie a écrit : La nouvelle justice est liée au principe „à chacun la liberté de choix de son destin“.

Le résultat constatable après le passage à cette politique :

L´importance des choix parentaux ainsi que de leur capacité d´interprétation et d´intervention dans ce qui se passe à l´école augmente donc, en même temps que l´incertitude et l´illisibilité dans le système s´accroissent. Les chances d´un enfant d´ouvrier d´accéder à l´Université sont aujourd´hui deux fois moins probables que celles d´un infant d´ouvrier en France ou dans un pays de l´OCDE et plus basses qu´il y a 20 ans en Tchécoslovaquie (malgré la capacité d´accueil des Universités qui a doublé en 15 ans).
:shock:

Richie , il est vraiment temps que tu remontes sur le vélo :lol: :D :wink: !
:D Le week-end prochain, si tout va bien :D
Sinon, "l'exemple" Tchèque "parle" :idea:
tseusitchu a écrit :
Richie a écrit :


Pas celà sous la main, j'ai vu cela en fac (cela doit faire 13 ans :!: ), donc pas dans le cadre du collège ou du lycée, dans le cadre d'une approche historique des institutions, car "études de droit" : du droit Romain à nos jours sur 4 années avec des "approches" différentes selon les "matières".

J'avais un prof (M. LELIEVRE de mémoire, qui fumait des gitanes mais, berck :!: ), qui avait particulièrement insister sur ce point, du coup, j'ai mis cela dans une case de mon cerveau. Cela me remémore, ma petite analyse du Procès de Louis XVI (bel exemple du procès politique...).

En gros "la" théorie du "Corse", c'était que "l'ETAT" (lui) devait "surveiller" attentivement l'enseignement des « jeunes enfants » (+ de moyens + « surveillance ») afin de donner des "bases" car il faut un minimum de savoir, pour "servir" efficacement l'Etat: maîtrise du "Français"...mais aussi à « formater » un esprit…
" Tant qu’on apprendra point dès l’enfance, s’il faut être républicain ou monarchiste, catholique ou irréligieux, l’Etat ne formera pas une nation. "
http://bjay.club.fr/uedcours1.htm

Ensuite, re-surveillance pointue de l'équivalent "des facs" de l'époque, car c'est là que le "danger" politique peut naître, par des esprits un peu trop brillants, ou réfractaires... Bref, attention particulière des deux "extrêmes".
Je pense que tu peux trouver cela facilement, si cela t'intéresse.
Mais ce n'est pas dans les bouquins collège ou lycée : ceux de l'enseignement supérieur, spécialisés...
Voir un exemple plus bas (aperçu : création du monopole de l’Etat…).

Pour résumer, la naissance du « MAMOUTH », c'est à lui qu’on le doit, et y a rien que de plus normal.

Ce qui était intéressant dans cette approche, c'était qu'il donnait des "moyens", mais que cela n'était pas désintéressé, ni à la base, ni au sommet comme toutes les "politiques" en tant que telles, par ailleurs.
L'Etat "impulse", donne des moyens, avec un "effet levier" théorique final... :roll: :arrow: :wink:

De mémoire aussi, il me semble (pas sûr là), qu'on lui doit le fait que les "instits" ne pouvaient être nommés dans leur département qu'au bout d'un certain nombres d'années. Le but : éviter, que les instits n'apprennent indirectement leur "patois" local aux gamins et que donc ils ne favorisent pas le Français.
"Expatriés" dans un autre département, ils apprenaient le "Français", point barre.

Du coup, très récent les langues régionales au bac.

Le fait de me remémorer cela me fait penser aux génèses de Polytechnique, l'Ena qui a changé pas mal de fois de noms.
Le but : permettre à toutes les classes sociales d'être "détectées" et "servir" l'Etat, via ces écoles d'excellence. Le "concours" promu comme modèle de sélection...

Sauf que quand on regarde les stats actuelles, question "passerelles inter classes sociales" pour ces écoles, ce n'est pas trop cela.
Villepin a "préparé" son pote Butler à paser le concours, qui a préparé son pote X, qui a lui même "préparé"...
Mais, bon, possible en théorie…

http://www.inrp.fr/vst/Ouvrages/DetailP ... php?id=355


BATHILDE, Sandrine, TRAMIER, Jean-Marie

Histoire de l'éducation nationale de 1789 à nos jours : de la vocation à la fonctionnarisation

Ellipses, 2007, 272 pages, 21 €

Résumé de l'éditeur (sauf mention contraire)


IMPRIMER LA FICHE DETAILLEE



Bathilde Sandrine, Tramier Jean-Marie

Histoire de l'éducation nationale de 1789 à nos jours : de la vocation à la fonctionnarisation

Hors collection

978-2-7298-2414-3, BATHIL

16,5 x 24 cm, 272 pages, 21,00 €

Parution : 2007 statut : Disponible


L’analyse historique du système éducatif français depuis la Révolution fait apparaître une étonnante stabilité, alors même qu’une sorte de rénovation permanente n’a cessé de donner l’illusion du changement. L’organisation des études et du cursus scolaire, largement inspirée par les collèges de l’Ancien Régime, n’a pratiquement pas évolué depuis la fin du XVIIIe siècle.
En fondant un système centralisé dans le cadre d’un monopole d’État qui constitue aujourd’hui encore la colonne vertébrale de l’« Éducation nationale » française, Napoléon Ier a contribué à figer l’institution.
Les enseignants sont passés lentement de la vocation à la fonctionnarisation, mais demeurent les serviteurs dévoués de l’État – comme leurs prédécesseurs congréganistes l’étaient de l’Église – dans la mission désormais laïque que leur a assignée la République enseignante de Jules Ferry. L’évolution des programmes et les avancées pédagogiques sont ainsi venues régulièrement s’échouer sur le monolithe d’un « nationalisme éducatif » ayant, dès ses origines, confondu égalité et uniformité.


Eux-mêmes enseignants et forts de leur expérience de chef d’établissement, les auteurs nous offrent ici la première histoire critique approfondie de l’Éducation nationale depuis 1789, éclairant ainsi les sources de la crise actuelle du système éducatif français.

Sandrine BATHILDE est Docteur en histoire contemporaine, enseignante à l’IUFM d’Aix-Marseille et à l’université de Provence, chef d’établissement de l’Institution Notre-Dame de Sion à Strasbourg.
Jean-Marie TRAMIER est ancien chef d’établissement, enseignant et formateur, chargé de cours à l’IUFM d’Aix-Marseille et à l’université de Provence.

( Ouvrage paru en mars 2007 )
Avatar de l’utilisateur
PLUDJAMB
Messages : 4128
Inscription : 13 oct. 2005 20:53
Localisation : paris
Contact :

Message non lu par PLUDJAMB »

C'est pas faux.
Pasta Party Finisher since 2006
Avatar de l’utilisateur
diamis
Messages : 428
Inscription : 04 nov. 2003 08:30
Localisation : A gauche
Contact :

Message non lu par diamis »

Après avoir laissé pourrir la situation, le gouvernement a imposé en 2006 un "Pacte pour la recherche" prenant le contre-pied de ces propositions : programmation en stagnation des moyens de la recherche publique, création de structures bureaucratiques pilotées par le gouvernement, part grandissante des financements de court terme, absence de perspective stable donnée aux jeunes chercheurs, subventions publiques massives à la recherche privée sans évaluation de ses retombées. Lors de la discussion de cette loi, de nombreuses propositions faites par "Sauvons la Recherche" concernant le financement des organismes de recherche, la mise en place d’un plan pluriannuel pour l’emploi, la pression faite sur les entreprises (via des mesures fiscales) pour embaucher des docteurs... ont reçu le soutien de nombreux parlementaires du PCF, des Verts, du PS et même de l’UDF. L’UMP présidé par N. Sarkozy et le gouvernement, dont il était le numéro deux, se sont opposés à ces mesures.

Pour plus d'information allez sur le site:
http://recherche-en-danger.apinc.org/sp ... rticle1573
“Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.” S. de Beauvoir
Avatar de l’utilisateur
Boulegan
Messages : 12722
Inscription : 10 févr. 2005 11:11
Localisation : Sud

Message non lu par Boulegan »

Ben boost a écrit :Bon, quelques précisions avant de donner l'idée :
- je ne suis pas encarté PS,
- je ne suis pas membre d'ATTAC,
- je n'ai pas voté olivier, ni arlette, ni autres,
mais :

- je trouve les attaques genre "crucholène" et autres des plus faciles et débiles. C'est quoi le problème ? Elle ne connait pas le nombre de sous marins atomiques ? Et alors ? Y'a bien que les grands petits garcons qui ont dépassé le stade "depuis que j'ai une grosse voiture, mon oeudipe avance à grands pas", les exités de la toute puissance francaise, les nostalgiques de la grande guerre, ou les fervents défenseurs de la thèse du complot musulmano-irano-russo-et-autro-bolchéviques pour s'en soucier. Son discours du dimanche soir premier tour était plat ? Elle est contre la guerre, la faim dans le monde, la maladie et tout ce qui fait du mal aux enfants ? Et alors, c'était pas le moment de présenter une thèse de politique générale. Je ne suis pas un fan de sarko, loin de la (très très loin de là), mais l'attaquer en le faisant passer pour un facho n'est pas plus intéligent ni plus productif. Alors restons courtois et sortons du très à la mode "quelle gourdasse".
- faut yarrêter avec la quête à la croissance. Je :sm10: sur les thèses économiques basées sur ce postulat. La croissance, c'est plus de consommation, c'est la recherche de ce qu'on n'as pas et dont on n'a pas besoin, c'est le creusement des désequilibres, l'augmentation des dettes des pays pauvres, c'est le toujours plus d'énergie consommée, toujours plus de tout, bref la croissance. Vous ne pensez pas que rien que l'équilibre est déjà assez dangereux ?

Travailler plus oui pour toi olive si tu le souhaites. Oui pour moi qui ai fait mes 35 heures le mercredi, c'est la règle, le salaire va avec, je l'ai choisi, parceque j'ai la chance d'avoir eu ce choix.

A l'échelle des grandes entreprises en particulier à main d'oeuvre peu qualifiée (genre le BTP que je connais bien), ca me semble un piège car plus de souplesse c'est moins de sécurité pour mon pote Tayeb qui attend la retraite pour retourner au pays, qui travaille depuis 30 ans pour la france pour à peine le SMIC, et plus d'aisance pour le successeur de Zacharias http://www.tierslivre.net/spip/article. ... rticle=310.
:sm6:
"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde
Avatar de l’utilisateur
Etienne
Messages : 3743
Inscription : 23 oct. 2003 07:51
Localisation : Aisne

Message non lu par Etienne »

Ben boost a écrit :Bon, quelques précisions avant de donner l'idée :
- je ne suis pas encarté PS,
- je ne suis pas membre d'ATTAC,
- je n'ai pas voté olivier, ni arlette, ni autres,
mais :

- je trouve les attaques genre "crucholène" et autres des plus faciles et débiles. C'est quoi le problème ? Elle ne connait pas le nombre de sous marins atomiques ? Et alors ? Y'a bien que les grands petits garcons qui ont dépassé le stade "depuis que j'ai une grosse voiture, mon oeudipe avance à grands pas", les exités de la toute puissance francaise, les nostalgiques de la grande guerre, ou les fervents défenseurs de la thèse du complot musulmano-irano-russo-et-autro-bolchéviques pour s'en soucier. Son discours du dimanche soir premier tour était plat ? Elle est contre la guerre, la faim dans le monde, la maladie et tout ce qui fait du mal aux enfants ? Et alors, c'était pas le moment de présenter une thèse de politique générale. Je ne suis pas un fan de sarko, loin de la (très très loin de là), mais l'attaquer en le faisant passer pour un facho n'est pas plus intéligent ni plus productif. Alors restons courtois et sortons du très à la mode "quelle gourdasse".
- faut yarrêter avec la quête à la croissance. Je :sm10: sur les thèses économiques basées sur ce postulat. La croissance, c'est plus de consommation, c'est la recherche de ce qu'on n'as pas et dont on n'a pas besoin, c'est le creusement des désequilibres, l'augmentation des dettes des pays pauvres, c'est le toujours plus d'énergie consommée, toujours plus de tout, bref la croissance. Vous ne pensez pas que rien que l'équilibre est déjà assez dangereux ?

Travailler plus oui pour toi olive si tu le souhaites. Oui pour moi qui ai fait mes 35 heures le mercredi, c'est la règle, le salaire va avec, je l'ai choisi, parceque j'ai la chance d'avoir eu ce choix.

A l'échelle des grandes entreprises en particulier à main d'oeuvre peu qualifiée (genre le BTP que je connais bien), ca me semble un piège car plus de souplesse c'est moins de sécurité pour mon pote Tayeb qui attend la retraite pour retourner au pays, qui travaille depuis 30 ans pour la france pour à peine le SMIC, et plus d'aisance pour le successeur de Zacharias http://www.tierslivre.net/spip/article. ... rticle=310.
J'avoue que j'ai un peu de mal à me reconnaître dans ce sujet sur les élections, où je vois s'affronter des visions un peu trop manichéennes de nos sociétés :?

... Ben , je me retrouve assez dans tes propos :? ... perso, je travaille énormément, je fais gagner de l'argent à mes clients et à ma boîte, donc je devrais gagner plus ... et bien non :!: ... parce que la mondialisation a appauvri mon secteur d'activité et que je ne pourrai pas lutter indéfiniment :roll: ... vous me direz : "tu n'as qu'à changer :!: " ... j'aimerais vous y voir :?

Quand à la croissance ... encore une fois, cette satanée croissance érigée au rang de saint sacrement du divin pognon :!: ... notre monde ne le supportera pas indéfiniment, et admirer les pays émergeants qui font des croissances à 2 chiffres ne fera qu'accentuer le problème :!: ... ce qui est d'autant plus malsain que la croissance est liée à la consommation, et que cette consommation est, dans les pays les plus développés, basée essentiellement sur la fuite en avant, sur la frustration permanente menant au toujours plus :(

Et en ce qui concerne les élections ... difficile de choisir bien entendu ... d'un côté un Sarkozy qui prône un libéralisme à tout crin dont je ne veux pas car il consiste essentiellement à appauvrir les uns pour enrichir les autres ... et la croissance promise (encore faudrait-il qu'elle arrive) n'y changera rien ... et travailler plus pour gagner plus ... je n'y crois guère, c'est un leurre pour beaucoup :!:

... mais en face, je me demande comment Royal va financer toutes ces promesses sans demander en échange de l'efficacité dans les services publics, de l'engagement dans la recherche :?:

En bref, oui à la valorisation du travail, mais celle du travail des salariés aussi ... non au culte divinatoire pour le pognon, et la croissance :evil:
Mais le problème du vent, c'est que quand y'en a, on a toujours l'impression de l'avoir dans la gueule !!! Jean Siri, mai 2005
Avatar de l’utilisateur
felipe
Messages : 1354
Inscription : 23 févr. 2007 16:12
Localisation : Pays du poulet

Message non lu par felipe »

diamis a écrit : De plus techniquement supprimer la moitié des effectifs des fonctionnaires est impossible aussi.
Euh, il y a quand même une grosse différence entre "supprimer la moitié des effectifs" et "ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 qui part à la retraite".
Sur le plan technique, c'est assez facile. Lors du départ à la retraite de 2 vieux fonctionnaire, tu ne prends qu'un jeune qui travaille 2 fois plus vite. Pipeau ? Pas réellement (je suis fonctionnaire, je parle en connaissance de cause). Attention, ce genre d'arithmétique me parait illusoire dans certaines catégories (enseignement, etc.) mais plus adapté à d'autres...

Ce qui me révulse, c'est le disocurs qu'on nous a servi : "moins de fonctionnaire, mieux payés". Après plusieurs mois sans augmentation (ou agmentation inférieure à l'inflation), on nous précise que le salaire moyen du fonctionnaire a augmenté grâce : aux promotions individuelles, mais surtout par la mécanique très simple qu'en remplacant qu'un fonctionnaire sur 2, l'âge moyen du fonctionnaire augmente (moins de jeunes qui arrivent), du coup le salaire moyen augmente (puisque nos salaires dépendent de l'ancienneté).
Bref, la politique, c'est comme les publicités : il faut lire les petites lignes en bas, sinon, une fois signé, c'est signé... sauf qu'en politique, les petites lignes, on les découvre qu'après (droite ou gauche).
Objectifs : plaisir, santé et pas trop de bide
Avatar de l’utilisateur
diamis
Messages : 428
Inscription : 04 nov. 2003 08:30
Localisation : A gauche
Contact :

Message non lu par diamis »

felipe a écrit :
diamis a écrit : De plus techniquement supprimer la moitié des effectifs des fonctionnaires est impossible aussi.
Euh, il y a quand même une grosse différence entre "supprimer la moitié des effectifs" et "ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 qui part à la retraite".
Sur le plan technique, c'est assez facile. Lors du départ à la retraite de 2 vieux fonctionnaire, tu ne prends qu'un jeune qui travaille 2 fois plus vite. Pipeau ? Pas réellement (je suis fonctionnaire, je parle en connaissance de cause). Attention, ce genre d'arithmétique me parait illusoire dans certaines catégories (enseignement, etc.) mais plus adapté à d'autres...
bonjour,
comme tu l'as dis dans quels secteurs : l'armée non/education non/les forces de l'ordre non:les hopitaux non ect../la douane oui :berci oui mais on a pas le compte.
par contre , tu as raison l'expression que j'ai utilisé n'est pas bonne.
mais il passe bien a la télé avec des journalistes sympa :roll:
“Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.” S. de Beauvoir
Répondre