Silver0l a écrit :FAYARD a écrit :Silver0l a écrit :
J'ai participé et j'en garde un souvenir contrasté.
Dans l'ensemble pas mal de conseils de bon sens, malgré quelques aberrations sémantiques, physiques ou mathématiques (confusion cycles de bras / coup de bras, notion que plus les forces propulsives sont supérieures aux forces résistives, plus on va vite, alors que physiquement, à vitesse constante, elles sont toujours égales...) mais dans l'ensemble pas mal de bon sens et de bons conseils. Comme tout le monde il insiste sur la technique, mais à la vidéo, il était clair que j'avais le style le plus dégueulasse, et pourtant j'allais le plus vite, et d'assez loin (non que je sois bon mais les autres étaient encore plus nuls), et pour ceux qui se traînaient, ça se concluait souvent par "manque de condition physique, pas assez de pêche dans le mouvement". Pareil avec les pulls, il dit qu'il faut bannir le pull, mais dans l'entraînement ils prenaient leur juste part. Des fois l'impression qu'il essaye un peu de vendre sa came (les plaquettes de tout genre, les élastiques, le pull qui fixe les chevilles...), mais bon, c'est de bon jeu, et le matos présenté n'est pas inintéressant. Gros plus: la vidéo aquatique, de face et de profil. Bref, une fois de plus j'ai l'impression qu'en nat (et surtout sur ce forum) on se pignole beaucoup sur la technique, et GH n'est pas en reste,
mais qu'à la fin c'est la condition physique qui fait la perf...
Mes conseils sur la nat:
http://silberblog.graphz.fr/la-ligne-noire/
C'est en partie vraie seulement. Je me souviens des séries de jambes avec mon club où une jeune fille nous mettait la misère à tous alors qu'en terme de puissance/condition physique, y avait pas de comparaison possible entre elle et nous. Elle était même capable de nous suivre sur les séries crawl de 10-15 X 100m départ 1'30", sans broncher...
C'est toujours ce mythe de la fillette toute fluette qui enrhume le triathlète alors qu'elle est bien moins forte...
Ce qu'oublie de dire l'histoire, c'est que la fillette en question, elle va nager 2h par jour 5 fois par semaine, avec des séries extrêmes, à dégueuler dans le bassin, parfois de la muscu, et que tout ceci n'est pas sans influence sur sa condition physique. Ces entraînements déments lui ont permis d'obtenir une capilarisation et une capacité musculaire à faire le mouvement parfait, sans se fatiguer, en activant son grand dorsal plutôt que ses biceps. D'ailleurs, comme par hasard, tous ces grands nageurs qui vont si vite avec un si beau style, ils nagent au moins 12h par semaine - et crois-moi, il ne font pas que des éduc et de la technique.
Bien sûr, la fillette ne va pas plier un triathlète sur un bars de fer ou un développé-couché, mais sur le mouvement spécifique du crawl, elle aura une endurance de force et un rapport puissance/poids très largement supérieur au triathlète bovin moyen.
C'est un peu comme Contador et Greipel.
A côté de Greipel, Contador a des jambes d'allumettes qui ne payent pas de mine, et c'est évident qu'en force pure, Greipel est très supérieur à Contador. Mais un muscle endurant n'est pas un muscle volumineux. En endurance, les apparences ne signifient rien.
En endurance de force, sur n'importe quelle durée supérieure à 10 minutes, Contador est capable de sortir un rapport puissance/poids bien supérieur à celui de Greipel. Et c'est ça qui explique sa supériorité dans un col, pas une question de technique.
Et ben c'est pareil entre ton triathlète et ta fillette.
Bonjour! Ce n'est pas un mythe, puisque nous sommes nombreux à l'avoir constaté à nos dépends dans les bassins !
Sans aller jusqu'à dire que ces petits jeunes ne déploient aucune force, ce qui serait faux, car comme tu le dis, ils en bouffent, ils sont néanmoins la preuve que c'est avant tout la technique qui fait avancer. Sinon comment expliquer qu'à 12 ans les meilleurs cassent la minute au 100 nl et fassent moins de 18' au 1500 grand bain ? Mais il est sûr qu'à technique (c'est-à-dire efficacité) équivalente, c'est la condition physique qui fera la différence.
La perf se joue sur les deux paramètres. Mais les progrès en phase d'apprentissage (phase qui concerne ou devrait concerner 70% des triathlètes vu notre niveau), c'est avant tout dans le registre technique qu'il faut les chercher.
On croit souvent qu'il y a des choix à faire suivant le niveau de l'athlète, la période et les objectifs, entre bosser le physique ou le technique alors que les 2 registres sont le plus souvent présents dans une séance.
En effet, faire de la technique, ça fait mal aux bras, et j'ai encadré des séances durant lesquelles mes nageurs ne regardaient pas une seule fois la pendule, et dont ils sortaient rincés... Ils avait donc travaillé très dur physiquement. Sans séries.
Je pense qu'apprendre et progresser doivent se faire dans un 1er temps à allure réduite: à quoi bon vouloir faire vite une action (en l’occurrence nager) que l'on a déjà du mal à faire correctement à allure réduite ?
Je pense que le triathlète débutant en natation est confronté à 2 soucis relatifs à l'épreuve aquatique :
-- Il croit trop souvent qu'on progresse en natation comme dans les 2 autres disciplines du triathlon: en faire peu mais boviner. Ben non, c'est l'inverse en natatio (du moins au début)! Même si boviner fait dans un 1er temps progresser au niveau du chrono (car sans s'améliorer techniquement boviner élève la condition physique, donc fait nager plus vite), les progrès stagnent rapidement. Parfois, c'est une autre technique aussi peu fructueuse qui est appliquée: faire mal et longtemps (ex: 3000 pull-plqt à allure constante puis sortie de l'eau avec la satisfaction d'une séance productive...)
-- Il est souvent confronté au problème d'optimiser ses rares créneaux de natation, alors il va droit au but et travaille son allure de course, et s'impatiente de voir arriver des progrès. Cette méthode ne fonctionne que pour des triathlètes déjà bons techniquement, pour qui 2 séances de ce style par semaine peuvent assurer un maintien des acquis (et encore !). les autres qui ont d’abord besoin d'apprendre shuntent cette obligation et n'exploitent pas toute leur marge (large!) de progression. Le triathlète n'est pas patient !
Mais tout n'est pas fait dans la plupart des clubs pour optimiser les progrès des débutants. Pas facile de toute manière, quand on a 2 couloirs de 25 m durant 1h et 15 triathlètes de niveau hétérogène à faire évoluer, encadrés par juste un BNSSA plein de bonne volonté... Un flagrant manque de moyens et d'infras sportives.
A+!