Séances allure2

Que faire pour aller plus vite, plus loin, plus longtemps? Ici on débat de tout ce qui touche de près ou de loin à la préparation physique et mentale (y compris les clubs).
Fred
Messages : 1597
Inscription : 13 févr. 2003, 10:01
Localisation : Angoulême

Séances allure2

Message non lu par Fred »

Salut,

la discussion que je propose porte sur les séances effectuées à allure 2, pour reprendre la terminologie de Rodolphe :
allure 2- : seuil aérobie
allure2+ : tempo

En effet, en fonction de la littérature et des entraineurs auxquels on se réfère, l'avis sur l'utilité de ce type de séances est divergent...

:P Certains (notamment B.Faure) préconisent ce type de séances. Je ne suis pas certain mais je crois que c'est dans l'objectif de préparer l'organisme aux séances réalisés plus tard dans le cycle au seuil anaérobie ou à allure3

:cry: D'autres (B.Brun...) occultent ces séances dans leur programme en argumentant sur le fait que ces allures ne correspondent pas à des seuils physiologiques (par opposition a la VAM et au seuil anaérobie).

J'aimerais avoir des avis sur la question et le cas échéant des conseils sur l'utilisation de ce type de séances dans la planif annuelle

Merci pour les réponses.

Fred.
Avatar de l’utilisateur
Rodolphe [Onlinetri.com]
Messages : 241
Inscription : 04 déc. 2002, 11:02
Localisation : Nantes
Contact :

Message non lu par Rodolphe [Onlinetri.com] »

Salut Fred,
Ta remarque est intéressante, réelle, et bien argumentée. :D

En effet, pour certain (ex :Bernard Brun), c’est une allure peu utile, car trop intense pour développer la capillarisation et la lypolyse par exemple, et pas assez pour avoir une influence positive sur l’augmentation du seuil anaérobie et de la Vo2Max.

Certains entraineurs anglo-saxon la qualifie d’ailleurs de ''No Man’s land’’

Elle est à mon sens utile à certain moment de l’année, pour des athlètes préparant des triathlons LD par exemple, car elle se situe dans une fourchette d'allure où les athlètes évolueront le jour de la compétition, et comme les études ont montré que l’économie gestuelle se développait essentiellement sur les allures où l’on travaille , cela peut etre intéressant.

D’ailleurs, quand on observe bien le comportement de beaucoup de triathlètes, c’est l’allure où ils se plaisent à s'entrainer, car elle n’est pas trop lente, donc pas trop ‘’chiante’’ et pas encore trop dure comme peut l’etre le travail au seuil anaérobie réel. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup ne progressent pas, malgré les heures d’entrainement importantes, car uniquement situées dans cette zone physiologique. C’est une allure intermédiaire qui fatigue néanmois car elle utilise pas mal les réserves de glycogène.

D’autre comme Bernard Faure l’utilise volontiers, car cela permet de faire une étape entre le travail d’endurance fondamentale et le travail plus qualitatif, donc transitoire d’un point de vu biomécanique et cardiovasculaire, avec peut etre aussi, indirectement, une influence sur le temps de soutien au seuil anaérobie.
Exemple de séance en fin de cycle : 45’ à 17km/h pour un athlète ayant une vitesse critique à 19km/h.
Je crois savoir aussi qu’il aime placer ces séances la veille des séances à vitesse critique pour créer une légère surcompensation.

Chris Carmickael, l’entraineur de Lance Armstrong et de George Hincapie est aussi un gros adepte du travail à cette allure.

Brett Sutton également, où ses athlètes effectuent quelques séances à 25 pulsations sous le max, donc grosso modo dans cette allure ; mais peu toutefois pour en avoir discuter avec lui, pour les raisons évoqueés plus haut. (beaucoup de travail à vitesse critique, progressif ou alors très( !!!) lent > bien plus lent que la plupart des athlètes moyens français.) Je l'ai remarqué lors d'un stage en tant que coach-observateur en Suisse l'été dernier.

Tout dépend (encore une fois !!), de l’entrainabilité de l’athlète, son vécu, ses objectifs et de ses possibilités d’entrainement et des convictions de l’entraineur et/ou de l’athlète.

En revanche, faudra que Bernard Brun arrive à me convaincre également, quand il propose une séance de Vma courte type 10x200m, qu’il développe réellement VO2max. :wink:

Je laisse maintenant les autres s'exprimer sur le sujet
RD
rodolphe @ onlinetri.com
Fred
Messages : 1597
Inscription : 13 févr. 2003, 10:01
Localisation : Angoulême

Message non lu par Fred »

Merci pour tes réponses qui éclairent mon point de vue :idea: .

Je peux juste apporter un témoignage à propos des séances réalisées lentement. Je me suis entrainé à un moment donné avec un triathlète élite français qui justement effectuaiant bcp de séances à 27-28 km/h en vélo et à 11 km/h à pied (alors qu'il devait valoir 31' - 31'30" sur 10 bornes) :D. Si cela peut aider certains à prendre conscience de l'intérêt des sorties en EF...

Je vais rebondir sur un sujet qui à priori te tient particulièrement à coeur : les séances de VAM courte et notamment un 10*200m que l'on retrouve fréquemment dans les plans de Brun.
Ce qui me gène dans les plans de Brun, c'est que le nb de répétitions est toujours identique en VAM courte ou VAM moyenne (ndlr 10*200, 10*400, 10*500...) :cry:

Ne vaut-il mieux pas (en raisonnant sur une période donnée dans le cycle de progressivité) travailler à volume global (distance parcourue ou temps de travail) constant :?:
Donc, travailler avec des séances style 2*(8*200), 10-12*300 ou 8*400...
Invité

Message non lu par Invité »

Salut !

Dommage à l'époque que la question sur ces allures n'ait pas été bcp plus débattue sur ce forum (contrairement au seuil et VMA) ! :cry:

Les allures en question sont donc:
allure 2- : seuil aérobie
allure2+ : tempo
Tout le monde s'accorde à dire que les 3 allures prioritaires à travailler sont:
- l'endurance fondamentale
- le seuil anaérobie
- la vitesse
Certains (notamment B.Faure) préconisent ce type de séances. Je ne suis pas certain mais je crois que c'est dans l'objectif de préparer l'organisme aux séances réalisés plus tard dans le cycle au seuil anaérobie ou à allure3
Exact. Ce sont ces allures, principalement l'EF (à environ FCM-45bpm et 70 % de la VMA), qui doivent être développées en période foncière afin de constituer une base solide pour supporter la charge de travail future, en particulier le développement de la VMA puis/et du SA.
Pour exemple, O. Marceau rappelait sur son site en février qu'à cette période, il effectuait 90% de son entraînement (sauf en nat) à - de 140 bpm.
D'autres (B.Brun...) occultent ces séances dans leur programme en argumentant sur le fait que ces allures ne correspondent pas à des seuils physiologiques (par opposition a la VAM et au seuil anaérobie).

C'est vrai que certains marathoniens de haut-niveau travaillent essentiellement des paramètres physio comme le SA ou la VO2max plutôt que sur des allures d'endurance. Mais je doute que à un moment de leur pépa il ne passe pas par de l'EF.

Concernant l'allure tempo.
En effet, pour certain (ex :Bernard Brun), c’est une allure peu utile, car trop intense pour développer la capillarisation et la lypolyse par exemple, et pas assez pour avoir une influence positive sur l’augmentation du seuil anaérobie et de la Vo2Max.
Tout à fait. Surtout qu'en triathlon, il y a en plus 3 disciplines à gérer, il faut à un moment faire un choix, donc à mon humble avis, donner une priorité aux 3 allures citées en intro plus haut. Et attention à ne pas transformer toutes ses séances d'EF en tempo ! (ç'est un peu mon cas :oops: )
D’autre comme Bernard Faure l’utilise volontiers, car cela permet de faire une étape entre le travail d’endurance fondamentale et le travail plus qualitatif, donc transitoire d’un point de vu biomécanique et cardiovasculaire, avec peut etre aussi, indirectement, une influence sur le temps de soutien au seuil anaérobie.
On voit une nouvelle fois que les avis sont partagés. Tout est une question de conviction.

D’ailleurs, quand on observe bien le comportement de beaucoup de triathlètes, c’est l’allure où ils se plaisent à s'entrainer, car elle n’est pas trop lente, donc pas trop ‘’chiante’’ et pas encore trop dure comme peut l’etre le travail au seuil anaérobie réel. C’est d’ailleurs pour cela que beaucoup ne progressent pas, malgré les heures d’entrainement importantes, car uniquement situées dans cette zone physiologique.
Tout dépend de ses motivations. Si on veut progresser et faire de la compete, il faut mieux évidemment passer par du travail au SA :lol: surtout que sur un tri CD, la partie pédestre se fait au SA même au plus haut niveau.
Chris Carmickael, l’entraineur de Lance Armstrong et de George Hincapie est aussi un gros adepte du travail à cette allure.
Dans son bouquin, Chris Carmichael indique en effet qu'Armstrong effectue régulièrement des séances de tempo de 2 à 3 heures à 158-160 puls soit entre 70 et 80 de la FC max. Il situe cette allure en zone 3 qu'il qualifie également de capacité aérobie.
J'aimerais avoir des avis sur la question et le cas échéant des conseils sur l'utilisation de ce type de séances dans la planif annuelle
Moi aussi surtout que:
Elle est à mon sens utile à certain moment de l’année, pour des athlètes préparant des triathlons LD par exemple, car elle se situe dans une fourchette d'allure où les athlètes évolueront le jour de la compétition, et comme les études ont montré que l’économie gestuelle se développait essentiellement sur les allures où l’on travaille , cela peut etre intéressant.
Il serait intéressant que des athlètes pratiquant du long et des entraîneurs donnent leur conseil et avis sur quand et comment travailler ces 2 allures dans le cadre d'une prépa pour un LD type Nice :wink: .

A +

Ludo

http://www.ludovicpillet.free.fr/
valérian

Message non lu par valérian »

C'est sur que pour etre champion olympique en triathlon, cela ne sert à rien d'insister sur l'allure 2... D'ailleurs, à Sydney, ça ne servait à rien d'insister sur le vélo non plus;-). Mais n'est ce pas une allure fondamentale pour gagner Hawaii? (je reprend un peu ce que disait Ludovic) en effet, puisqu'on argumente à grand renfort de références, moi je citerai le nom de l'auteur du premier livre sur le tri que j'ai lu, à savoir Phil Maffetone, alias l'entraineur de "the grip" Mark allen. Ses théories valent ce qu'elles valent (ça coute rien de le dire...), et paraissent pour la plupart farfelues, mais je le crois quand il dit que l'entrainement de Mark allen consistait pour une énorme part à tenter d'améliorer sa vitesse à une fréquence cardiaque donnée qu'il donne à 180-l'âge (bien sur il généralise un peu avec cette formule qui rappelle l'empirique 220- l'âge, mais le principe est là). Mark Allen dit avoir amélioré significativement sa vitesse à sa fréquence cible, qui correspondait à une fréquence qu'il était en mesure de tenir pendant la durée de l'ironman. Voilà pour le long. Maintenant, pour le court... pour moi les séances non qualitatives doivent être laissées à l'appréciation du coureur... pourquoi rester s'emm... à 11 à l'heure quand on a des fourmis dans les jambes et que l'on peut retrouver des sensations en courant à 13? de toutes façons, la lipolyse et la capillarisation en triathlon, ça ne pose pas de problème : le volume global, et les sorties vélo sont là pour développer ces aptitudes.
en tous cas, bein sympa ce débat!!
Gwen06

Message non lu par Gwen06 »

Bonjour,
effectivement debat tres interessant et qui amene pas mal de question en cette periode de l'annee ou on a tendance a voir trop de "collegues" en allure 3 le dimanche matin sur leur velo.
Pas si facile de se raisonner ...

Sinon est ce qu'une personne pourrait me donner une definition des termes lypolyse et capillarisation. J'ai une vague idee pour la lypolyse mais la capillarisation reste un peu obscure ... ?
merci
Gwen
Invité

Message non lu par Invité »

Salut !


en tous cas, bein sympa ce débat!!
effectivement debat tres interessant

:arrow: Suite à une réflexion perso sur les allures à W en priorité dans le cadre d'une prépa pour le long, je me suis posé la question du bénéfice qu'on peut retirer de ces 2 allures, et notamment de l'allure tempo. En tombant sur le sujet, j'ai vu que Rodolphe avait apporté un début de réponse en écrivant à son propos:
Elle est à mon sens utile à certain moment de l’année, pour des athlètes préparant des triathlons LD par exemple, car elle se situe dans une fourchette d'allure où les athlètes évolueront le jour de la compétition
Il m'a paru donc intéressant de relancer à nouveau la discussion.

:arrow: Je ne suis pas spécialiste :( , mais pour apporter un début de réponse à ta question Gwen, voici ce que je peux ce que j'ai lu sur le net:

Les capillaires sont des minuscules vaisseaux sanguins qui irriguent le corps. Lorsque tu fais un effort intense (entraînements anaérobie), tu augmente les capacités de la pompe cardiaque, et lorsque tu travailles en endurance, tu augmentes l'efficacité du réseau capillaire. Ce dernier permet le transport de l'oxygène jusqu'aux muscles et facilite l'élimination des déchets créés lors de l'effort.

Donc, les capillaires, c'est "bon" pour les efforts aérobie et donc pour l'endurance. Travailler sa capillarisation peut s'entendre comme "augmenter la surface d'irrigation" des muscles. Plus l'endurance de base est élevée, plus la densité capillaire augmente et mieux le muscle est approvisionné. Les entraînements dits "isodynamiques" (ceux qui font travailler le muscle par alternance de raccourcissement et d'allongement musculaire, par exemple le cyclisme) sont également de bons moyens d'augmenter la densité capillaire.

Je laisse le soin aux spécialistes de confirmer ou d'infirmer ma réponse.


Ludo


http://www.ludovicpillet.free.fr/
Gwen

Message non lu par Gwen »

Merci Ludo pour cet eclaircissement,
D'ou le pourquoi de s'entrainer en endurance fondamentale !!!
Répondre