Nature vs. Culture, le dilemme du triathlète

Que faire quand ça va pas?
Silver0l
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Nature vs. Culture, le dilemme du triathlète

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Nature vs. Culture, le dilemme du triathlète / chronique d’une schizophrénie nécessaire

A toute époque, et depuis des temps immémoriaux, l’Humanité a été le champ de l'affrontement titanesque entre deux forces antagonistes majeures: Nature et Culture.

D'un côté, ceux qui voient en l'état de nature l'idéal d’une Humanité accomplie. Nostalgie d'un paradis perdu, espoir fou d’un retournement civilisationnel inouï, qui verrait l’Homme vivre en parfaite harmonie avec son environnement, élément indissociable et symbiotique de son écosystème végétal, animal et minéral.

De l'autre les tenants de la Culture. Pour eux, la Culture, transmission et constant enrichissement du Savoir au-delà des frontières générationnelles, est le signe-même de l’Humanité. Ils voient donc dans la science et ses progrès, dans l’avènement des révolutions agricole, industrielle, et maintenant informationnelle, et dans leur permanente confrontation avec les forces hostiles de la Nature, le propre même de la civilisation humaine, qui, malgré sa relative jeunesse à l’échelle de notre univers, arrivera par son génie à s’affranchir des lois de l’extinction naturelle et programmée des espèces.

Par bien des aspects, le triathlète est proche de la Nature. Son goût de l'effort, sa foi dans la force du pur esprit et de la pure énergie humaine pour surmonter l’obstacle, son mépris pour les travers de nos civilisations industrielles (alcool, tabac, voiture, télévision...), son rejet des apports de la science pharmaceutique (no doping), ses rapports tendus avec les tenants de la civilisation tout automobile, et surtout sa pratique, qui le rapproche de longues heures durant de l’environnement naturel, loin des affres et des tentations de la civilisation mécaniste, font de lui le tenant idéal des amis de la Nature.

Mais d'un autre côté, le triathlète n'est pas du genre à mouiller un T-shirt en lin et à courir en tong. Son obsession de la performance ne le rend que trop faible pour résister aux tentations les plus extrêmes de la technologie. Il n’a pas le bagage psychologique nécessaire pour résister au dernier cadre en carbone, à la dernière veste en goretex, au dernier cardio-fréquencemètre à GPS, à la dernière poudre iso-tonique, à la fréquentation de communautés triathlétiques virtuelles malsaines... Tout ceci tendrait donc à le ranger plutôt du côté des forces obscures des Sciences et des Technologies.

Ainsi donc, ballotté entre Nature et Culture, le triathlète est condamné à vivre une errance idéologique sans fin.

Méprisé des technophiles, rejeté des écologistes, il en est réduit à vivre loin de l’affection et de la considération de ses proches et de ses frères humains, entretenant par substitution de faibles liens virtuels avec ses compagnons de souffrance.

Tel est le triste destin schizophrénique du triathlète.

Remercions néanmoins, compagnons d’infortune, Dame Nature, qui, dans sa grande prévoyance et pour notre plus grand bonheur, nous a doté uniquement des 3 neurones nécessaires pour nager, courir et pédaler. Ainsi, elle nous ouvre le Royaume des Cieux, réservé aux simples d’esprits, et nous évite de prendre conscience du triste spectacle qu’offre notre consternante condition idéologique !

-- Olivier (qui doit bien s’occuper depuis qu’il a du arrêter la CAP)
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Khristri
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Et votre enfance s'est plutot pasée....................??...........detendez vous....
:lol:
KhRisSs
Akunamatata
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Message non lu par Akunamatata »

un peu artificiel le coté nature chez le triathlete, non ?
c'est vrai que c'est un sport "outdoor", mais en competition il est tres codifié (voire un peu militaire dans ses reglements).
Le coté "nature" se retrouve plutot sur des formats trail, raid multisports, orientation où l'homme sort des sentiers battus.
Scranun
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Message non lu par Scranun »

A tout casser , le triathlon en tant qu'épreuve sportive ne représente que 10 à 15% de mon activité sportive. Certes technique, sophistiquée, cadrée, réglementée. Mais pour les 85-90% restant je recherche l'immersion dans la nature (eau, terre, air) dans des sites exceptionnels et je me sens tout a fait proche de ma planete et tout proche de RAVENMAN ( salut christophe). C'est là que nous nous retrouvons à 100% et pas de schizoprhénie, juste une obligation d'obéir pour pratiquer son sport en groupe quelques fois alors que je fais une "sorte de triathlon" ( les trois enchainement quoi !!) seul ou ne petit groupe en toute liberté et dehors de toute contrainte.
Voila aussi pourquoi RAVENMAN et ses acolytes ont du succès .
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Wanbli
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Petit aparté pour faire avancer les choses :

Moi personnellement, je n'ai pas attendu de faire du triathlon pour me sentir proche de la nature ... Ski, rando, VTT, sont déjà quelques disciplines qui font que je me sens proche de la nature.

Forcément, lorsque j'étais à Marseille, j'appréciais le côté nature de me entrainements : nage en mer, footing dans les calanques et vélo dans l'arrière pays ...


Maintenant, dans certains cas, le triathlète, tout triathlète qu'il est, peut-être pas si proche de la nature que ça : je vois mon expérience depuis que je suis en RP : vélo à Longchamp, CàP sur stade, natation en piscine municipale couverte ... bin là on cherche les p'tites fleurs et les petits zozios !!

Heureusement que la proximité de la forêt de Saint-Germain m'apporte ma dose de chlorophyle ! Bref ... Je pense qu'il ne faut pas oublier le triathlète qui, par la force des choses sera Culture et ... architecture urbaine ... :roll:
C'est reparti pour 2020 ! :sm2:
C'est re-reparti pour 2024 :sm2:

http://lifeispassion.free.fr
Silver0l
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Akunamatata a écrit :un peu artificiel le coté nature chez le triathlete, non ?
c'est vrai que c'est un sport "outdoor", mais en competition il est tres codifié (voire un peu militaire dans ses reglements).
Le coté "nature" se retrouve plutot sur des formats trail, raid multisports, orientation où l'homme sort des sentiers battus.
Pas tout à fait d'accord.

Je pense que la plupart des triathlète ont une aspiration vers la nature. Beaucoup d'entre eux pratiquent d'ailleurs en complément des sports vraiment outdoor (ski de rando, trails, planche à voile...), mais ce n'est pas le genre de sport facile à pratiquer intensément lorsque l'on habite dans une grande ville. Là les options sont plus limitées, et on se retrouve vite par nécessité sur un stade, à Longchamp ou dans une piscine carrelée. C'est sûr que la compétition est très codifiée, mais c'est le cas de tous les sports, ce n'est pas choquant, et ça ne constitue qu'un tout petit pourcentage de l'activité par rapport à l'entraînement, comme le faisait remarquer Scranum.

Maintenant c'est vrai que cette aspiration ne se traduit pas forcément dans les comportements. On veut certes profiter de la nature, mais on ne fait pas nécessairement les gestes qui permettent de la protéger au quotidien: remettre l'emballage de ses barres dans ses poches, ou de façon moins anecdotique, renoncer à la bagnole pour aller au boulot ou à la boulangerie du coin... Par exemple, bien que gagnant bien ma vie, j'achète toujours mes vélos d'occasion, bien qu'ayant une bagnole de fonction, je prends le métro pour aller au boulot, etc.

-- Olivier
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