GREVE SNCF => Pour ou Contre ?

Bonne humeur de rigueur, pour les sujets ne concernant pas le monde sportif merci de poster dans "...et plus si affinité".

GREVE SNCF => Pour ou Contre ?

POUR
64
34%
CONTRE
117
62%
NSP
9
5%
 
Nombre total de votes : 190

piéro
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Message par piéro »

kent a écrit :
piéro a écrit :Quelqu’un demandait plus haut le pourquoi de la réforme des régimes spéciaux : 500 000 personnes, 6% du montant total des retraites, c’est pas énorme. On peut même légitimement se poser la question de l’urgence de cette réforme.
Mais, pour moi c’est un signal donné pour que tout le monde tire dans le même sens en vue de la préservation de la retraite par répartition, et retarder la retraite par capitalisation. La solidarité camarades!, même si je suis loin d’être un gaucho, je crois en cela.
40 ans de travail, c’est 2/3 de la vie, ca me paraît être une bonne durée.
Les cheminots sont-ils égoïstes ? Ils défendent leur bifteck ! Même si leur combat ne me parait pas légitime, j’accepte.
Moi, même si j’ai une famille, je considère que je suis seul sur Terre, dans le sens où personne ne peut aller au charbon à ma place, et je ne peux pas aller au charbon pour les autres.
Par ailleurs, je ne cherche jamais à lutter contre des choses sur lesquelles je n’ai aucun pouvoir. J’essaie juste de faire mon trou sans jamais marcher sur quiconque.
Boulegan parlait de la World Company qui nous bouffe, mais elle existe vraiment : je pensais à Georges Soros, qui avait financé la campagne du candidat démocrate lors des dernières élections américaines. C’est un mec qui fait tourner le monde….et il est quasi inconnu du plus grand monde. Les députés qui s’en mettent plein les poches qu’est ce que j’y peux ?
Pour moi, chacun doit se prendre en charge : si tu considères que tu es exploité, maltraité….ben il faut changer, évoluer, tourner le système à ton avantage, et non pas attendre qu’il s’adapte à tes besoins.
Il ya 2 jours j’ai vu passer sous les fenêtres de mon boulot les manifestants pour le pouvoir d’achat.
Vous croyez que je vais me faire ch..à défiler pendant des heures, sous la pluie, pour obtenir davantage que les 0,5% d’augmentation annuelle? ( je bosse à La Poste) Pas mon style du tout.
Je préfère passer des heures à bosser pour profiter de la promotion interne. Travailler plus pour gagner plus ! 8)
Je ne demande pas l’aumône, je me sers, je les oblige à m’augmenter pour préserver mon pouvoir d’achat. Dans ce domaine là, j’ai la main, j’en profite.
Pour finir, il faut arrêter avec la sinistrose, on peut évoluer en bossant et en ne restant pas les deux pieds dans le même sabot, et en bougeant...on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs.
Franchement la vie est belle en France….allez à l’étranger, en Afrique, sur place, pas dans les palaces, vous verrez qu’on a, malgré tout, aucune raison de se plaindre. Moi, j’ai toujours eu un mal fou à me sentir victime ! C’est de nature….
:wink:

Quand je lis ça une première fois , tes idées et ton comportement en valent bien d'autres et puis en te relisant je ressens comme un malaise devant cet individualisme forcené ; bien sûr que l'investissement dans son travail doit être valorisé et récompensé mais il y a des luttes sociales qu'on doit mener ENSEMBLE comme l'on fait nos prédécesseurs ; il y a dans notre vie de tous les jours de nombreux acquis sociaux dont on a hérités sans rien faire et beaucoup ici semblent prêts à tout brader par lâcheté ou égoïsme :roll:

La France ce n'est (n'était ? ) pas le pays du "struggle for life" ! depuis quelques années et surtout en cette période sarkosienne très (trop!) libérale les politiques au nom de l"Europe" et de la "modernisation" essaient de nous imposer un modèle anglo-saxon contre nature ce qui va conduire à une "explosion " mais sous quelle forme ??

Un exemple tout simple : beaucoup de monde se plaint de la Poste ( retard , colis perdus , grèves ...) c'est parfois justifié ; quand aura lieu en 2009 la libéralisation des services quelle société privée va s'emmerder et perdre de l'argent pour amener son journal au papy qui vit au bout du monde (le facteur = souvent la seule personne qu'il voit de la journée )?
je préfèrerai que le gouvernement renforce ses services publics pour les rendre plus performants plutot que les brader au secteur privé .

C'est un pays complexe et "révolutionnaire" qui avance par à-coups !

le prochain c'est ... :?: :?:
C'est clair qu'avec un mec comme moi, ils sont peinards au gouvernement. :wink: Ca a sûrement un côté too much...mais c'est comme ça.
J'ai du mal avec les "acquis sociaux ": par ex les retraites à 40 ans au lieu de 37.5, c'est une grosse remise en cause des acquis, et pourtant ca me semble justifié, vu le contexte.
S'arcquebouter sur des acquis alors que le monde change très vite ca a aussi un côté dangereux. Il faut savoir évoluer.
En même temps, je pense qu'on prête beaucoup trop de pouvoir au gvt: les salaires du privé, globalement c'est le marché, les patrons qui les fixent, pas le gouvernement. Il vaut mieux manifester contre ceux qui se gavent et restent dans l'ombre.
Pour la Poste: qui va s'emmerder et perdre de l'argent pour amener son journal au papy car il vit au bout du monde?...ben La Poste. :wink:
De la même façon qui va garantir l'ouverture de compte aux plus défavorisés (ceux qui déposent 10 euros le matin, et en retirent 5 le soir), c'est encore la poste. Ca coute un max de fric, et les banques bien sûr ne se sont pas engouffrées dans le "créneau".
Et en 2009, ouverture totale du marché ou pas , La Poste continuera à assurer sa mission de service public. Et heureusement!
Allez, tout n'est pas si noir!
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Joel
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Message par Joel »

Effectivement ce qui s'est passé et va se passer avec La Poste c'est du concret :roll: ET c'est mal barré .....
Restons concrets avec EDF-GDF. La privatisation a emmené des déplacements imposés (moi je me tape 1H30 de trajet en + tous les jours), des charges de travail supplémentaire, des conditions de travail trés tendues .......
Pour l'utilisateur c'et moins de centre d'accueil et réception, des numéros en 0800 injoignables et surtaxés. Un circuit de décision obscur, une augmentation de 30% de l'énergie ......
Bref, ni vous ni moi y avons gagné. Ca me parait clair.
L'entreprise a fait plusieurs milliards de bénef. Donc à votre avis qui a gagné ?

Hermin, il ne s'agit pas de complots à la XFile mais simplement d'une volonté forte, continue et destructrice d'une minorité de détenir argent et pouvoir.
Et ils ne s'affichent pas au grand jour parce que la manière de le faire est plus que douteuse et dénué du moindre sentiment d'humanité.
Mais vu les remarques de certains je me dis que finalement ils pourraient faire ça au grand jour. Ils ne risquent rien .....
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vincent05
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Message par vincent05 »

Je savais pas que travaillais à EDF Joel... Je comprends mieux pourquoi tu mets un tee shirt triathlon performance......... bleu !!!! :twisted:
Vincent...
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Joel
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Message par Joel »

vincent05 a écrit :Je savais pas que travaillais à EDF Joel... Je comprends mieux pourquoi tu mets un tee shirt triathlon performance......... bleu !!!! :twisted:
Actuellement pour nous la couleur (GDF) c'est ............ blanc :shock: . Je sais ça change souvent.
La couleur bleue c'est juste que c'est ma couleur préférée depuis toujours :wink:
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Message par claude »

kent a écrit : grève des routiers en hiver 1984(méthode importée des USA ) : blocage des routes + autoroutes avec tempête de neige au moment des départs en vacances d'hiver = des milliers de personnes bloquées sur l'A6 sans boire ni manger pendant 2 jours ( j'y étais !) les gosses pleuraient de faim et de froid ; c'était pas une prise d'otages ça ?

et j'en passe ...

alors 2 poids 2 mesures ?

les cheminots sont des enfants de choeur à côté :wink:
C'est pourtant simple
Les cheminots bloquent quand il y a un gouvernement de droite.
Les camionneurs bloquent quand il y a un gouvernement de gauche.
:wink:
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Message par claude »

PLUDJAMB a écrit :J'ai entendu dire que les syndicats payaient les jours de grêve aux grévistes. Info ou intox ?
En France non ça doit être interdit.

Aux USA, oui, les Syndicats ont de gros moyens car quand une Société est "unionized" la cotisation au syndicat qui a "emporté le marché" est obligatoire!
Quand un syndicat décide soit d'investir une société "non unionized" ou de s'en prendre à une Société référence dans un secteur, pour obtenir des avantages qui pourront ensuite être généralisée à tout le secteur, alors il emploie les grands moyens, avec des grèves plus longues et plus dures qu'ici et, en effet, indemnisation des grévistes avec le trésor de guerre du syndicat qui comme dit plus haut est considérable.
Ce genre d'action peut d'ailleurs ne pas aboutir, dans ce cas les gars rentrent "une main devant, une main derrière" et le syndicat a sa caisse à refaire...
:wink:
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vincent05
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Message par vincent05 »

D'ailleurs, j'en profites pour rappeller que ds la fonction publique, on est pas payé les jours de grèves... :wink: (ce qui est normal !!) Beaucoup de personnes pensent le contraire... :roll:
Vincent...
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Message par claude »

Boulegan a écrit :
tseusitchu a écrit :Pour élargir le propos , et sans j'espère être suspect d'une nostalgie quelconque pour les temps obscurs du dirigisme économique qui a si profondément meurtri tout l'Est de notre vieux continent , je n'arrive même plus à me convaincre que le gouvernement actuel , comme d'ailleurs certains autres gouvernements précédents qui se revendiquaient plus à gauche , défend le principe d'une libéralisation dans le domaine de la santé , du transport , de l'énergie pour notre bien commun , pour réveiller les initiatives et les créations d'emplois . Si cette libéralisation se voulait féconde sur le plan économique , elle s'accompagnerait immanquablement d'un vrai effort dans le domaine dela recherche et de l'innovation . Ce qui n'est , manifestement , pas le cas :lol: !!! On est donc obligé de réduire cette aspiration libérale à quelquechose de très ringard , de très couillon , ce que n'aurait sûrement pas renié ce bon vieux Guizot :wink: : une sorte de clientélisme de bon aloi en somme . C'est que les campagnes présidentielles coûtent de plus en plus cher et que les groupes qui les financent attendent autre chose que des légions d'honneur en guise de remerciement ... la majorité des conseillers du gouvernement actuel sont d'ailleurs issus ou étroitement liés , dans des proportiosn jamais observées jusqu'ici , à de gros groupes industriels dont certains s'occupent , mais c'est sans doute un hasard , de santé , de transport , ou d'énergie . Aucune théorie du complot derrière tout ça , juste une bonne vieille tambouille bien fumeuse où le principe est que l'on est jamais mieux servi que par soi-même . A 140 % s'il le faut :roll: ...
Très juste.
J'ai déjà évoqué ici deux-trois fois l'AGCS qui signifie Accord Général sur le Commerce des Services, signé il y a une dizaine d'années en catimini à l'OMC. L'AGCS est pour le moment en stand-by puisqu'une fronde - la aussi globale - s'élève contre cette libéralisation des services, à l'échelle planétaire. Tomberaient sous l'escarcelle des grandes multinationales, la santé, l'énergie, l'eau, l'éducation et environ 140 autres services publics.
Certains me diront que dans certains pays, y compris dans le nôtre, l'eau et l'énergie (deux des services qui rapportent le plus me semble-t-il) sont déjà entre les mains des multinationales, à quelques exceptions, où des communes maintiennent le service de l'eau potable en régie municipale.
Que dit l'AGCS, autrement dit l'OMC ?
Pêle-mêle que "la sécurité sociale est un obstacle technique au commerce", ou bien qu'il faut "encourager le recours à une main d'oeuvre étrangère à faible coût, personnel embauché avec des CDD sur la base légale et salariale du pays d'origine ". Et pour être certain de faire des affaires sans qu'aucun salaud de pauvres ne viennent enquiquiner les multinationales, un article précise que "n'importe quelle loi ou mesure d'un pays peut être contestée voire sa suppression demandée si elle compromet les avantages que des entreprises étrangères pouvaient raisonnablement s'attendre à tirer de l'accord."
J'aime beaucoup le « raisonnablement »...

L'AGCS s'appliquerait à tous les niveaux de délégations, qu'ils soient gouvernementales, régionales ou locales. Le "pouvoir" des maires serait donc réduit à sa plus simple expression décisionnelle. Quant à l'expression démocratique exprimée à travers notre bulletin de vote, elle virerait une fois pour toute à la farce, sinon à l'inutilité.
(Cela dit, depuis la loi de décentralisation de 1986, l'Etat n'a eu de cesse de donner un peu d'une main et de reprendre beaucoup de l'autre. La création des conseils régionaux et généraux n'ont en rien améliorer la qualité des services publics, si ce n'est de disperser et de diluer les fonds et alimenter clientélismes et carrières politiques de tout bord. Le très Mitterandien Jacques Attali prône même depuis peu – rentabilité, rationalisation, pragmatisme et économies d'échelle obligent - la suppression des communes (36 000 en France) au profit de grandes communautés de communes, environ 3000. J'avoue que cette idée, qui m'a fait hérisser les poils de prime abord, m'interpelle de plus en plus, sans jamais avoir été un orléaniste forcené...)

L'AGCS n'est mue que par et pour le profit, au détriment des plus démunis, de plus en plus nombreux, que les services publics arrivent à perfuser. Mais pour combien de temps.
Je n'ai pas souvenir durant la campagne électorale des présidentielles, avoir entendu un seul candidat parler de cet AGCS, et pour cause. Comme tu le précises justement, on ne touche pas à ses futurs et probables bailleurs de fonds – ce sont eux, les multinationales, banques, assureurs et fonds de pensions qui font et défont la politique dans le monde, pas ceux que nous avons élus – sous peine de voir sa carrière « politicienne » ne guère dépasser le taux du Livret A.
Pour le coup, la théorie du complot (en pâte d'amande, comme pour Roswel) serait à creuser... :roll: 8) :arrow:
Pas de complot ?
Lisez ou relisez l'ouvrage fondamental de Serge Halimi "le grand bond en arrière" qui démontre qu'il s'agit d'un mouvement parti il ya plus de 50 ans aux Etat-Unis ou les milieux d'affaires, après la parenthèse "de gauche" de Roosevelt, ont mené une action concertée pour reprendre le pouvoir des idées, à coup d'universités privées, de "think tanks", de publications économiques... qui ont produit les générations d'experts et de chroniqueurs qui gagnent grassement leur vie en diffusant la pensée unique et en serinant au bon peuple "qu'il n'y a pas d'autre solution".
Tout cela a abouti à Reagan et à Bush, à Thatcher et maintenant à Sarkozy, mais ça n'a pas été inventé d'hier.
Ce bouquin est un pavé, à lire de préférence pendant la mauvaise saison... ça tombe bien, c'est maintenant !
:!:
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kent
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Message par kent »

:D merci claude pour tes conseils de lecture :wink:
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kent
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Message par kent »

Pour ceux qui n'auraient pas compris ce que l'on peut reprocher au traitement de l'information par TF1 et plus particulièrement Jean Pierre Pernod/Ricard

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 902,0.html
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Joel
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Message par Joel »

Et le Monde est toujours soft et diplomatique dans ses déclarations ....
Merci Claude pour le rappel du "grand bond en arrière", je retrouvais plus l'auteur .... :wink:
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Boulegan
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Message par Boulegan »

Joel a écrit :Et le Monde est toujours soft et diplomatique dans ses déclarations ....
Merci Claude pour le rappel du "grand bond en arrière", je retrouvais plus l'auteur .... :wink:

Une autre lecture intéressante :
- L'état de la mondialisation 2008" - Alternatives Internationales -

C'est le hors-série n° 5 sur le commerce mondial, les nouveaux conflits, les mutations sociales, l'environnement, la gouvernance global, avec plus de cent cartes et les analyses des chercheurs du Centre d'études et de recherches internationales (Ceri).
C'est au prix de 7,90 euros.
:arrow:
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piéro
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Message par piéro »

Tant qu'on est dans les références, je vous conseille un reportage qui était passé il y a un an sur Arte: "le Cauchemar de Darwin".
Ca décortique pas mal le pillage du tiers monde par l'occident. Très instructif.
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Boulegan
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Message par Boulegan »

sylvain a écrit :
Boulegan a écrit :[....]
En clair, quel monde pour demain ?
J'ai été un peu long, 'xcuse :oops: :arrow:
:wink:

après j'arrête :

Pour revenir au fond du débat, c'est-à-dire le financement des retraites.
Il y a de multiples jobs, et chacun présente des avantages et des inconvénients selon les individus. Mis à part que chacun envie l’assiette de l’autre, mais ça c’est bien connu, on veut tous ce que le voisin a…
En revanche, il n’est pas évident d’intégrer le fait qu’une minorité de gens vont définir de façon assez obscure la durée du temps de travail. Je dis d’une façon assez obscure, car pour le commun des mortels naviguant bien loin des hautes sphères économico-scociologiques (soit exactement « environ » 99,9% de la population…), le calcul qui permet de savoir qu’il faut mieux cotiser 40 ans que 37 ou 42 ans que 40 (en fonction du taux de cotisation, de l’évolution démographique, de la croissance économique planifiée sur x années, du PIB et de l’âge du capitaine…) n’a jamais été ni présenté, ni expliqué, ni mentionné, ni rien du tout d’ailleurs ( !). On peut donc ce poser la question de la légitimité de telles décisions, même si l’on fait une confiance aveugle à nos hommes politiques, largement compétents, le passé l’a souvent très bien prouvé… Il est donc tout à fait respectable de se demander par quel droit une institution peut décider qu’il faille travailler tant d’année pour un métier… et tant d’années pour un autre ? On en vient donc rapidement à la pénibilité du travail, qui devrait assurément être évaluée pour chaque métier. Car il semblerait logique et humain de se dire que les personnes qui en ont le plus bavé dans leur travail sont « usés » plus vite que les autres et peuvent « se reposer » avant les autres.
Et là on voit bien la difficulté d’évaluer cette pénibilité ! Dans la petit communauté que nous sommes, qui n’est d’ailleurs pas représentative de la population Française, je crois que c’est assez clairement établie autour des différents débats d’idées (le triathlon étant un sport pratiqué en général par des catégories sociales plutôt aisées comparé à d’autres sport), on en voit déjà qui savent un peu tout et qui sont capable par je ne sais quels pouvoir mystérieux de dire que le métier A est plus dur que le métier B, et qui ont même des arguments - souvent tablés sur une forte expérience personnelle - pour dire ça). Qu’est ce qui est pénible dans le travail ? Et comment peut-on le mesurer ?
Au premiers abords, l’aspect scientifique du dosage de la pénibilité peut s’imposer (désolé, mais on ne se refait pas…) : il est relativement impartial, peut prendre en compte plusieurs variable, peut-être prouvé par d’autres études, peut évolué... Bref, il semblerait que c’est un bon outil pour estimer la pénibilité. Ainsi, les professions présentant des taux de morbidité élevés seraient préférentiellement choisies pour être des professions « favorisées » sur le plan des départs à la retraite. Et inversement, les professions dans lesquelles les individus sont statistiquement moins malades, seraient des professions qui pourraient faire travailler ses « pratiquants » un peu plus longtemps. Bien sur en tenant en compte l’espérance de vie des Français. On pourrait même aller plus loin, mais discriminer dans ces études les populations régionales par toujours égales sur ce point.
Bref, ça semble logique. Mais ça ne l’est pas. Car il est difficile de prendre en compte tous les paramètres. Notamment deux importants : la classe sociale et le salaire, en fonction des professions. Des fortes inégalités sont visibles et assurément, il vaut mieux être riche beau et bien portant que pauvre moche et malade… quoi qu’on dise. Et ce même pour l’accès au différent métier. Ainsi, les métiers les mieux payés verront aussi les employés les mieux soignés (d’autant qu’avec la reforme de la sécu et de l’hôpital publique qu’on nous prépare encore, ça risque d’être vraiment exactement ça…). Les métiers les moins bien payés verront leurs employés moins bien soignés. D’où une morbidité croissante et plus élevée, d’où une mortalité précoce, donc une inégalité au niveau de la durée de la retraite.
Il serait donc nécessaire de pouvoir indexé le salaire en fonction de la pénibilité du travail. Mais ça ne serait plus logique non plus, exemple :
D’un côté Robert un ouvrier bossant dans les fumées toxiques du traitement thermique ou de la chimie, qui se lève tous les matin à 4h30 (pour 39 heures hebdo… oui, adieu les 35 heures…) pour 1 heure de transport assez stressant (métro par exemple), qui ne mange pas toujours des repas équilibrés car il n’a qu’un accès limité à la connaissance de la nutrition.
De l’autre côté Jean-Charles le patron de l’entreprise de Robert, qui bossent dans un bureau climatisé, sans horaires fixes (même s’il fait « plus d’heures » que Robert), qui roule en Q7 ou Cayenne pour venir au travail (parfois même avec chauffeur), qui voyage en première classe et mange équilibré et suffisamment. Qui va gagner plus d’argent ? D’après le système c’est Jean-Charles, mais d’après la pénibilité du travail, c’est Robert… Et là c’est plus le même son de cloche. D’ailleurs j’en entend déjà d’ici (pas que des cloches…) qui disent : « oui, mais le patron, il a plus de responsabilités que l’ouvrier, il a une vie plus stressante… si la boîte coule, c’est 1000 ouvriers qui sont à la porte… ! » Effectivement, il y a la part de responsabilité qui doit être prise en compte. Alors comment évaluer si la responsabilité d’un patron de garder à flots sa boîte et ses ouvriers est plus importante que celle de l’ouvrier qui n’a que ce job pour faire manger sa famille et lui-même, et qui compte peut-être même là-dessus pour donner une autre vie à ses enfants… Peut-être le cliché de l’ouvrier qui vient juste bosser pour ramasser sa tune à la fin du mois dans la boîte sans s’investir et le patron qui fait tout pour faire tourner sa boîte sans licencier, en gardant un aspect humain, et en ayant beaucoup de compassion, est en train de devenir obsolète.

Aujourd’hui les « petits métiers » aspirent aussi à une vie meilleure. « La faute » ( ?) à la société de consommation qui sur fond de croissance, toujours plus de croissance, et relayer par les sirènes de la pub, poussent les petites gens vers des niveau de vie qu’ils n’auraient pu atteindre il y a une génération ? C’est donc une certaine sorte de responsabilité, qui n’est en rien critiquable, qui se développe aussi dans ces corps de métier.
Quant aux patrons, certes la majorité veut que la boîte tourne et que les ouvriers soient contents, que le boulot soit en quantité. Mais on peut aussi parler des fameux « parachutes dorés » en ce qui concerne les grandes sociétés, des actionnaires qui poussent à la délocalisation… Où en est la part de responsabilité quand on brasse des milliards et que les employés sont des pions ? Attention, je ne parle pas ici des pme qui tentent de s’en sortir… c’est pas le même monde.

Le point commun dans ces deux portrait volontairement peint de façon extrême, montre que la loi du « toujours plus » n’est pas forcément une bonne chose. Mais c’est malheureusement la nature humaine qui veut ça.
D’ailleurs ce point fait se rejoindre les deux idées : retraite et salaire. Le « toujours plus », c’est celui qui ne part pas à la retraite : travailler plus pour gagner plus, c’est ça aussi ! Vous verrez que la société fera qu’il faudra maintenant bosser jusqu’au seuil du caveaux. Et bien oui, quand on voit le prix des logements, puis des maisons de retraite, puis des soins, puis des transports (parce qu’on minorité de gens vont tirer sur le jus du pétrole pour s’en mettre plein les fouilles, au détriments du développement des autres énergies…si c’est pas de l’égoïsme ça…), je me dis qu’il ne fait pas bon devenir vieux et inactif en plus…Comment payer tout ça ? Et bien en travaillant plus pardi… Mince je n’y avais pas songé !

Mais ne pas partir en retraite est d’une part impossible pour les métiers les plus modestes, ceux qui auraient besoin d’une retraite plus importante pour vivre décemment d’ailleurs, et d’autre part parfaitement idéal. Et finalement, quand on parle d’illégalité, qui peut profiter de passer outre cette illégalité ? Les gens qui ont le plus de pouvoir, et nos amis les politiciens députés, sénateurs en tête, restant bien accrochés comme une crotte séchée à un poil de cul à leur privilèges… Sûrement plus que quelques cheminots un peu endoctrinés par les syndicats qui sont malheureusement plus là comme un belle écran de fumée pour cacher tout ce beau monde.

Tout ça est bigrement compliqué. Des maths et des calculs dont personne ne connaît les équations pour l’instant. Il y a certes des choses très logiques mais qui n’ont aucun poids dans la balance commerciale d’un pays, qui aujourd’hui gouverne tout. Mondialisation quand tu nous tient…
La répartition du travail (partage du temps de travail ?) et des richesses, n’est pas encore pour cette fois ci. Normal, l’homme cherche toujours plus et ne partagera pas avec son prochain ces potentielles richesses. C’est la loi la plus universelle. Avec celle de l’évolution pour les plus Darwiniens : celui qui n’évolue pas est amené à disparaître.
La compilation des deux, c’est "avance ou j’te marche dessus et tu crèves".

Tout ça pour dire qu’il est quasi impossible d’estimer ce que vaut le travail d’un autre : pénibilité, durée, salaire…
Celui qui pense y arriver est soit un menteur et un imposteur, soit président de la république. Et oui, quand on « estime » qu’on mérite d’un coup une augmentation de salaire de 170%, c’est qu’on doit être 'achement balèze dans l’analyse économico-sociologique, donc je n’ai aucune crainte sur la gestion de la France dans les années à venir et sur la résolution de tous ces petits problèmes de retraite, avec un bon gars comme ça au pouvoir.... ...

Les réformes vont bien finir par passer. Le problème, c’est que ça risque de faire un petit peu mal au derrière pendant quelques temps, mais ça va passer. Comme quand Sarko a été élu…


J’ai été au moins deux fois plus long que Boulegan et c’était très bien ce qu’il a dit d’ailleurs (+1)

:wink:
Pour étayer tes propos :

La France peine à attirer et retenir les meilleurs potentiels

Si la France figure au 9ème rang des pays à hauts potentiels dans le monde, notre pays a toujours du mal à retenir ses meilleurs profils et attirer des talents étrangers. La France ne se classe ainsi qu’au 18ème rang des économies compétitives. Le premier défi porte sur le recrutement de non-nationaux pour pallier le manque d’internationalisation de leur organisation. « On reproche souvent aux groupes français leur manque de transparence et de lisibilité sur les parcours des talents. Les mobilités fonctionnelle et géographique ne sont pas suffisamment organisées de manière formelle », explique ainsi Fanny Potier, consultante chez Towers Perrin. Difficile en effet pour un étranger d’avoir foi dans sa perspective de carrière avec le flou qui règne en la matière en France. Les DRH français apparaissent, dans ce cadre, responsables de cette incertitude peu motivante pour les candidats étrangers à venir travailler dans l’Hexagone. Ce déficit d’attractivité, causé par le manque d’internationalisation, serait également responsable de l’incapacité des entreprises françaises à attirer les Français partis travailler à l’étranger. « On constate une fuite des cerveaux : en général ils s’expatrient et ne reviennent plus », confirme Gérald Bouhord, associé chez Heidrick & Struggles. L’évolution du management vers l’international, « moins directif, plus consensuel, à l’anglo-saxonne », continue Gérald Bouhord, devient alors une nécessité. Autre levier possible, les entreprises doivent plus s’impliquer dans la gouvernance de l’enseignement supérieur, de manière à créer des passerelles entre universités et entreprises. L’enseignement français apparait en effet trop dispersé et insuffisamment lisible pour les étrangers.
(La Tribune, p16, Marie Peronnau, 07/12/2007)
:arrow:
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Message par FanchM »

L'enseignement francais est tres reconnu a l'etranger, en particulier aux US. Il suffit de voir le nombre de chercheurs francais partis travailler dans les Universites US, pour eviter la galere ATER-Maitre de Conf etc...

En revanche, de facon generale, en France, c'est grande ecole ou rien...il y a cette idee que si on n'a pas fait une grande ecole, on n'est pas bon, et les entreprises francaises n'echappent certainement pas a la regle
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