super interview de cédric fleureton ...

Bonne humeur de rigueur, pour les sujets ne concernant pas le monde sportif merci de poster dans "...et plus si affinité".
Avatar de l’utilisateur
spin
Messages : 4339
Inscription : 24 juil. 2004, 21:42
Localisation : imoteb ...
Contact :

super interview de cédric fleureton ...

Message non lu par spin »

interview de cédric fleureton


Image

Mercredi 16 février, devant la grille du parc de la Tête d’Or. Cédric arrive sur son vélo, le bonnet vissé sur la tête et l’écharpe bien nouée autour du cou...

Son manager et ami Sébastien Riera (Athlet&go) nous rejoints. Il vente, fait un froid de canard et, dans le parc, les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Une très rapide séance photo et nous voilà partis à la recherche d’un nid douillet. Transis, nous fonçons nous réfugier au café du magasin Botanic. Des plantes vertes, un thé vert et enfin un peu de chaleur. Les mâchoires se décrispent. Entretien à caractère biographique avec un athlète bionique qui carbure au naturel.

Bonjour Cédric. Vous courrez souvent au Parc de la Tête d’Or ?


J’y ai couru pendant des années, fait des milliers de tours mais là, je sature. J’y vais plutôt avec mes enfants. Je m’entraîne désormais à la Feyssine.

Comment vous êtes-vous mis au triathlon ?


Quand j’ai commencé mes études, j’ai rencontré un triathlète qui est ensuite devenu un très bon ami. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier. Avant, j’ai touché à beaucoup de disciplines : aïkido, sports de glisse, sports de ballon, bicross… En fait, je suivais un peu partout mon père, qui était prof de sport.

Image

N’avez-vous pas de regret d’avoir démarré si tard ?

Non, quand j’en vois certains qui ont commencé tôt et qui ne durent pas. Pour ma part, je pense encore avoir une marge de progression. Le sport de haut niveau commence à être intéressant à 25, 26 ans. Et ça m’a permis d’obtenir auparavant une licence en STAPS et de faire, comme tout étudiant, le con entre copains. Aujourd’hui, je ne peux plus me permettre de me coucher a trois heures du mat’, même s’il m’arrive très exceptionnellement de péter une durite. Je sais en revanche que le lendemain sera difficile.

Quelle est votre discipline de prédilection ?


J’étais surtout coureur, je me suis mis ensuite à la natation et au vélo. Aujourd’hui, je m’entraîne entre deux et cinq heures par jour. Quand je me sens bien, je peux faire jusqu’à trois ou quatre entraînements dans la même journée. Je nage tous les jours sauf le dimanche à la piscine du Tronchet. Quant au vélo, j’aime bien partir dans les Dombes.

Ces entraînements répondent-ils à une planification très précise ?


Non, je me lève le matin et je décide. Je gère seul mon programme sauf pour la course à pied pour laquelle j’ai un entraîneur, Pierre Pompili. C’est d’ailleurs mon plaisir de composer comme ça, en freestyle. Ce qui ne veut pas dire que je fais n’importe quoi. J’ai fait des études de physiologie, donc je sais tout à fait où j’en suis. Et je reste toujours à l’écoute de mon corps. Parfois, il dit stop et je coupe pendant une semaine. Ca me fait du bien. Il ne faut surtout pas tomber dans le surentraînement.

« Pas d’argent, donc pas de médias »


Image


Pour le grand public, le triathlon s’apparente à un long calvaire…Certaines images de concurrents rampant sur la ligne d’arrivée, largement diffusées par les médias, ont fait beaucoup de tort à la discipline. Les gens s’imaginent que c’est un sport de malade. C’est effectivement dur et physique, mais pas infaisable. Je connais des gens qui ne font pas trop de sport et qui font du triathlon. C’est moins éprouvant qu’un marathon.

Pourquoi votre discipline reste-t-elle encore confidentielle ?


Parce qu’il n’y a pas d’argent et donc pas de média. Et sans média, il n’y a pas d’argent. Le triathlon a pourtant un gros potentiel, c’est un sport sain et noble, il devrait de développer à l’avenir. Le seul bémol, c’est que les gens qui pensent que c’est un sport dur pensent aussi qu’on se shoote. Surtout qu’il y a eu pas mal d’affaires dans les trois spécialités qui composent notre sport. Or, le triathlon, ce n’est pas du tout ça. Au contraire, on véhicule une certaine éthique (voir l’article ci-contre), une réflexion sur soi-même. Les pratiquants sont avant tout des amoureux du sport, ils veulent aller au bout d’eux-mêmes mais pas être devant à tout prix.

Finalement, qu’est-ce qui manque au triathlon ?

Pas grand-chose. Aux JO d’Athènes, les billets pour l’épreuve du triathlon se sont d’ailleurs vendus très vite. Sport + diffuse désormais certains grands prix et France 2 a fait un direct l’an dernier sur le France Iron Tour. En triathlon, il y a du suspense et des rebondissements. Un concurrent pas très à l’aise en natation peut se refaire sur les deux épreuves suivantes. A l’inverse du marathon qui n’est souvent intéressant que sur une courte période.

En plus, les tricolores ont déjà eu quelques résultats probants…

Oui, la France est plutôt une bonne nation. Olivier Marceau a été champion du monde en 2000 et il a fini 7ème aux Jeux Olympiques. Je suis pour ma part dans le top 3 français et actuellement septième mondial, mais il faut relativiser car certaines grosses têtes n’ont pas joué le jeu.

« Je n’irai pas aux JO pour filmer la cérémonie d’ouverture… »

Image


Vous vivez pour le triathlon, mais vivez-vous du triathlon ?


Oui, Je suis payé par mon club de Sartrouville et je vis aussi bien que si je bossais. Je fais ce qui me plaît et je m’organise comme je veux. Je n’ai pas de gros besoin et beaucoup de sportifs aimeraient être dans mon cas. Maintenant, j’espère que le jour où j’irai bosser, ce sera pour gagner quand même un peu plus !

En somme, mieux vaut ne pas pratiquer ce sport pour faire de l’argent…

Je dois avoir l’un des trois meilleurs salaires en France, c’est vous dire… Certains athlètes ont des contrats d’insertion professionnelle, sont payés par des entreprises sans faire trop d’heures. Même en Australie, très peu d’athlètes vivent très bien. Et derrière, c’est la misère. Il ne faut pas croire que les dollars tombent comme ça.

Qu’est ce que l’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?


J’aimerais trouver un sponsor qui puisse m’accompagner jusqu’aux Jeux Olympiques de Pékin, mon objectif avant de mettre un terme à ma carrière. Si j’y vais, ce n’est pas pour filmer la cérémonie d’ouverture ou de clôture. En 2003 lors du test event, sorte de répétition grandeur nature avant les Jeux Olympiques, j’avais terminé deuxième au sprint. Mais je suis ensuite rentré trop tard en préparation olympique et je n’ai pas été performant en 2004.
Avoir un partenaire me permettrait par exemple de partir m’entraîner trois mois en Nouvelle-Zélande quand il fait froid en France. En clair, d’être dans des conditions idéales et de viser uniquement les courses de Coupe du Monde. Ca me permettrait d’avoir des résultats et donc plus de retombées médiatiques. Mais aujourd’hui, je suis obligé de faire des courses en France pour vivre…

Propos recueillis par Sébastien Imbert
[/img][/b]
Avatar de l’utilisateur
tillos
Messages : 879
Inscription : 22 sept. 2004, 10:27
Localisation : PESSAC(33)

Message non lu par tillos »

voilà un gars qui ne se prend pas la tête même à haut niveau!!!!! :sm6: :sm6:
ma place : très loin......... derrière tout le monde :-)
Répondre