Namur accueille la cinquième manche de Coupe du Monde du sport national flamand.
Qu'une manche de Coupe du Monde ait lieu en Belgique, ça n'a rien d'étonnant. Qu'elle soit organisée du côté francophone du pays, ça l'est beaucoup plus. Le gros événement de l'hiver fera étape dans la capitale wallonne pour la cinquième des huit étapes, comme l'an dernier. Namur sonnera comme une petite reprise pour les meilleurs crossmen mondiaux. Ils se sont déjà donnés rendez-vous hier pour le Bpost Bank Trofee d’Essen. Depuis le 2 décembre et la manche de Roubaix, la Coupe du Monde était en pause, et le SuperPrestige, absent des calendriers depuis le 25 novembre, n'a pas pris le relais. Bien sûr, le cyclo-cross ne s'arrête jamais vraiment en hiver en Belgique. Deux épreuves comptant pour la Soudal Classics ont eu lieu à Anvers et Louvain. D'autres rendez-vous traditionnels comme le cyclo-cross des raisins à Overijse ou celui de Saint-Nicolas sont venus gonfler le calendrier.
À mi-parcours de cette édition 2012/2013, rien n'est joué. Niels Albert (BKCP-Powerplus) est en tête, mais Sven Nys (Landbouwkrediet-KDL) n'est plus très loin grâce à ses deux succès à Coxyde et Roubaix. Kevin Pauwels (Sunweb-Revor) reste lui aussi dans le coup. Les trois hommes se tiennent en 26 points en sachant que le vainqueur d'une étape en empoche 80. Derrière, l'écart est plus conséquent et la Coupe du Monde devrait se jouer entre ces trois hommes, les seuls à avoir remporté une manche cette saison.
Roubaix avait déjà offert un cadre mythique avec son vélodrome, le décor sera tout aussi superbe à Namur. Le cross se déroulera aux bords de la citadelle qui surplombe la ville. D'une longueur de 2700 mètres, le parcours emprunte des portions asphaltées que les routiers doivent affronter lors de l'arrivée lors du GP de Wallonie. S'étalant majoritairement dans les sous-bois aux alentours, le tracé devrait être rendu extrêmement boueux par la pluie qui s'abat dans la vallée de la Meuse ces derniers jours. Des conditions qui pourraient favoriser la puissance et l'aisance technique de Sven Nys.
Chez eux, les Wallons brilleront-ils ? Non. Aucun Belge francophone ne sera au départ chez les Elites. "C'est simple, en Wallonie, il n'y a que mon frère et moi chez les Seniors", explique Patrick Gaudy, un des rares spécialistes du cyclo-cross au sud du plat pays. Vététiste pendant une vingtaine d'années, il a commencé à fréquenter les sous-bois il y a peu. À son actif, une médaille de bronze aux Championnats de Belgique Élites sans contrat en 2011 et une quatrième place un an plus tard. Mais à 35 ans, Gaudy ne représente plus vraiment l'avenir du cyclo-cross wallon. "Pour moi, c'est foutu. Je regrette de m'y être mis sur le tard. Mais j'ai l'impression que ça arrive dans les catégories de jeunes. J'espère y être pour quelque chose. Ils voient plus d'avenir dans le cross que dans le VTT par exemple."
Qu'est-ce qui bloque les Wallons en cyclo-cross ? "Ce n'est pas parce qu'on parle français qu'on nous met des bâtons dans les roues, souligne Patrick Gaudy. C'est avant tout culturel. Il suffit juste que quelqu'un se lance. J'ai contacté l'équipe Wallonie Bruxelles-Crédit Agricole il y a environ un mois pour savoir si ça les intéressait d'avoir un Élite sans-contrat spécialisé dans le cyclo-cross. Ils m'ont répondu non. Je me suis tourné vers BKCP, mais pour eux, je suis trop vieux. En Flandre, le cyclo-cross est le sport national. Toutes les courses sont diffusées à la télé." Pour l'occasion, la RTBF, la télévision nationale francophone, retransmettra également l’événement en direct. À voir si le public wallon sera au rendez-vous devant l'écran de télévision. Patrick Gaudy, lui n'en sera pas. Après avoir eu trois vertèbres cassées à la suite d'un accident de voiture, il est revenu à la compétition la semaine dernière. En quête de rythme, il préfère s'aligner au départ d'un cross régional plutôt que de regarder les meilleurs mondiaux s'affronter près de la "Route Merveilleuse".
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!