braziou a écrit :en Foot européen c'est bcp plus en déficit
et puis quand le journaliste dit que certaines salles sonnent creux , c'est 10 000 de moy quand meme pour les moins remplies
Avant de comparer, il faudrait déjà connaître les règles comptables applicables à la gestion et leurs aménagements.
Je passe sur le côté "ligue fermée" qui enlève un aléa sportif et assure en retour une rente financière par le spectacle proposé.
Qui plus est comme le montre cet article, les choses sont parfois opaques aux USA :
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
Tout ça à cause de Bernard Madoff...
| 01.03.11 | 15h57 • Mis à jour le 01.03.11 | 15h57 Le club new-yorkais de base-ball des Mets est au bord de la faillite ! Il faut ne rien comprendre à l'Amérique et à la portée symbolique que véhicule ce sport pour ne pas s'émouvoir du danger qui menace la patrie new-yorkaise. Patrons des Mets, l'autre grand club de la ville après les Yankees, Fred Wilpon et Saul Katz voient leur étoile ternir au fil des jours. Et tout ça à cause de Bernard Madoff. Encore lui ? Oui.
Que l'escroc ait plumé ses propres amis, passe ; qu'il ait fait plonger diverses associations caritatives s'occupant d'enfants aveugles ou de handicapés était déjà beaucoup moins honorable ; mais que Madoff puisse avoir mis les Mets sur la paille, voilà qui est inconcevable, tant, dans ce cas, il aurait attenté aux "valeurs" américaines (on se gausse un peu, bien sûr).
De quoi s'agit-il ? Depuis un an,
les propriétaires des Mets, les magnats de la finance Fred Wilpon et Saul Katz, dirigeants multimillionnaires du fonds d'investissements Sterling Equities, qui détient l'essentiel du capital du club, se répandaient en démentis : non, les Mets ne sont pas en difficulté financière. Or voilà qu'au début du mois Irving Picard, le liquidateur du fonds fictif qui a permis à Madoff de gruger des milliers d'investisseurs, annonçait qu'il poursuivait les deux dirigeants sportifs intuitu personae et leur fond Sterling Equities pour complicité avec l'escroc.
Et de leur réclamer 1 milliard de dollars de remboursement au profit des créanciers qu'il défend : les investisseurs réellement lésés. On vous a déjà parlé de la méthode Picard. Pour le liquidateur, ceux auxquels Madoff a longtemps fait bénéficier de retours mirifiques ne pouvaient qu'être conscients de sa fraude, ses complices actifs ou passifs. Après être parvenu, en décembre, à récupérer 7,2 milliards de dollars de la veuve du financier Jeffrey Picower, il récidive en tentant d'amener les propriétaires des Mets à résipiscence.
MM. Wilpon et Katz s'en tiennent à un discours lénifiant : "Comment aurions-nous su ce que la SEC (gendarme des marchés américains) et d'autres contrôleurs publics n'ont pas décelé" ? Cette ligne de défense ne perturbe pas le très opiniâtre M. Irving. Car il s'est vite révélé que les Mets sont bien en mauvaise posture financière, et il soupçonne ses propriétaires d'avoir confondu la gestion du club et leurs affaires avec Bernie.
Le club, à défaut de succès sportifs (il n'a plus gagné le championnat depuis 1986), fait partie des plus riches du base-ball. Valorisé à 900 millions de dollars, sa masse salariale annuelle pour les seuls joueurs atteint 140 millions de dollars. Sachant qu'une équipe de base-ball regroupe 40 joueurs réguliers et une quinzaine de réservistes, la moyenne salariale est donc de 2,55 millions par joueur. Les plus hauts contrats dépassent 50 millions sur 5 à 8 ans.
Récemment, MM. Wilpon et Katz ont bénéficié d'un prêt de 25 millions de dollars de leur ami Bud Selig, patron de la ligue du base-ball pro. L'affaire a tourné vinaigre :
pourquoi ce prêt gardé secret, sinon pour masquer le fait qu'aucune banque n'a plus voulu faire crédit au club ? On entrevoit là le rapport avec Madoff. D'abord, les banques américaines n'ont jamais aimé l'escroc. Et elles ont assez peu apprécié ses déclarations au New York Times, à la mi-janvier, selon lesquelles sa propre banque du temps de sa splendeur, JPMorgan Chase, avait été sa "complice d'une manière ou d'une autre". Depuis que les noms Wilpon et Katz sont associés à celui de l'escroc, ils sont devenus infréquentables. S'ils plongent sous les coups de boutoir du mandataire liquidateur du fonds Madoff,
ces banques, dont certaines sont aussi les bailleurs des Mets, craignent d'en être pour leurs frais. D'où leur stratégie : presser les deux hommes à vendre le club à un investisseur offrant plus de garanties qu'eux.
Ensuite, Madoff commence à balancer. L'homme se multiplie en interviews du fond de sa cellule. Dans celui publié par le New York Mag le 27 février, il se dit "incompris : je ne suis pas celui qu'on a décrit (...). Je suis une bonne personne". Surtout, il ne cesse de répéter compulsivement que tous ceux à qui il a rapporté tant d'argent ne pouvaient pas ne pas savoir. Or c'est précisément ce que prétend le mandataire liquidateur de son fonds ! Wilpon et Katz, qui jurent n'avoir jamais rien soupçonné, apprécient modérément, même si, dans le magazine Forbes (16 février), l'escroc, grand seigneur, assure que ceux-là "ne savaient rien".
Dans le championnat, l'équipe des Mets est à la dérive. Sagouin de Madoff !, disent les supporteurs. Et sagouins de propriétaires, copains de l'escroc qui ont enfoncé le club ! Chroniqueur sportif du New York Times, George Vecsey écrit : "Chaque fois que je conduis près de Flushing (lieu du stade des Mets), j'imagine le nom de Madoff rougeoyant malicieusement dans le ciel et je me demande comment tout ça finira." Le 23 février, un juge du tribunal des faillites a désigné un médiateur pour chercher un compromis entre Irving Picard et les propriétaires des Mets.
Ce médiateur se nomme Mario Cuomo. Gouverneur de l'Etat de New York de 1983 à 1994, il y est une figure révérée. Son fils, ex-procureur général du même Etat, s'est fait lui aussi élire gouverneur le 4 novembre. Faut-il que l'avenir des Mets et les enjeux politiques, financiers et symboliques qu'ils représentent soit perçus comme cardinaux pour qu'un personnage aussi influent que Mario Cuomo soit désigné pour médiateur dans cette affaire.
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cypel@lemonde.fr
Sylvain Cypel